L’intransigeance

New York City – credit: @DronalistDailyDose YouTube

Communication préparatoire 86

« L’intransigeance élève l’ego à un niveau de réflexion qui lui donne l’impression très sûre, très nette, d’avoir raison. Et cette impression est si forte qu’elle tend à la faire continuer dans cette direction. Autrement dit, l’intransigeance … » BdM

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.

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L’intransigeance élève l’ego à un niveau de réflexion qui lui donne l’impression très sûre, très nette, d’avoir raison. Et cette impression est si forte qu’elle tend à la faire continuer dans cette direction. Autrement dit, l’intransigeance aggrave la situation qui est intransigée, car elle ne l’explique pas dans tous ses aspects, elle ne fait qu’en éliminer la partie la plus capitale, la partie qui saute aux yeux. Et l’ego intransigeant se sent bien car il a l’impression d’avoir raison et de mettre de l’ordre dans le désordre, alors que les évènements sont souvent beaucoup plus subtils, car ils découlent de conditions montées de toutes pièces pour l’expérience humaine.

L’intransigeance apparaît, aux yeux de celui qui en est marqué, comme ayant de l’allure, car elle donne ou semble donner à son intelligence de l’allure. Mais le point n’est pas là. Le fait que la personne intransigeante semble avoir de l’allure à ses propres yeux, l’invite, aux yeux des autres, à manifestement représenter une personnalité qui se prend beaucoup trop au sérieux. Et ceci crée chez les autres une sorte d’antipathie vis-à-vis de la personne intransigeante, antipathie qui peut aller jusqu’au point où ces personnes ne voudront plus un jour ou l’autre avoir affaire avec elle, car elle tranche trop sévèrement les situations.

Il faut, dans la vie, avoir de la vie. C’est-à-dire de l’intelligence qui voit loin et profondément, et c’est ce qui manque à la personne intransigeante. Elle ne voit pas loin et ne voit pas assez profondément. Donc il n’y a pas suffisamment de vie dans son intelligence, mais il y a beaucoup d’étroitesse d’esprit. Pour qu’il y ait de la vie dans l’intelligence, il faut qu’il y ait beaucoup d’esprit, beaucoup de place pour l’esprit ou pour l’intelligence. Si l’esprit est trop à l’étroit, ce sont les attitudes qui mèneront et il n’y aura pas de vie dans l’intelligence. Autrement dit il n’y aura pas d’intelligence dans la vie.

L’intransigeance aveugle celui qui la porte en lui, car elle naît d’une façon à lui, de voir et de mesurer. Et cette façon n’est pas réelle, n’est pas créative, elle n’est que bombastique. L’intelligence réelle peut sembler être intransigeante à celui qui ne la connaît pas, car elle est trop réelle pour être calfeutrée, diminuée. Mais l’intelligence subjective, elle, ne peut se permettre trop d’intransigeance, car cette dernière puise son illusion dans l’ego et non dans sa réalité dans l’esprit.

L’être intransigeant semble appartenir à ces êtres qui ont un sens accru de justice, alors qu’eux-mêmes font injustice à l’Homme, en se servant de leur égocentrisme pour mesurer ou définir ce qu’eux croient déterminable selon leur propre mesure. Il y a toujours un peu d’insécurité dans l’intransigeance, une insécurité qui se veut “sécure”, qui se voit, se sent, et pourtant ne l’est pas, “sécure”. L’être intransigeant, souvent, touche du doigt la nature d’un problème. Souvent sa sensibilité lui fera voir quelque chose de véritable, mais là où il y aura lacune dans son comportement, c’est dans sa façon à lui d’y remédier.

L’intransigeance marque toujours la personnalité. Et l’être conscient ne doit pas être marqué dans sa personnalité par un trait de caractère qui l’éloigne de son intelligence réelle, qui ne prend pas racine en lui, mais dans son esprit. Si l’intransigeance doit être appliquée dans la vie, elle doit l’être selon la dictée de l’intelligence créative, et non selon un aspect ou l’autre du caractériel chez l’individu.

L’intransigeance, ou sa qualité tranchante, doit appartenir à une catégorie d’actions qui est mesurée par l’intelligence créative et qui marque la différence entre la conscience supramentale et la conscience mentale inférieure. L’être inconscient est intransigeant car il a recours à une attitude de détermination dans la solution des problèmes. Tandis que l’être conscient n’a pas recours à l’attitude, il n’a recours qu’à la vibration qui lui donne l’énergie nécessaire à la formulation d’une action. Ce n’est plus l’ego qui est intransigeant, c’est l’énergie qui, selon son mode d’expression créative, rend l’action plus ou moins intransigeante, selon le besoin de la cause.

L’intransigeance d’un être conscient sera toujours une intransigeance de fond, tandis que celle d’un être inconscient sera une intransigeance dans le caractère. Chez l’être conscient, c’est tout son être qui ne transige plus avec telle ou telle situation inconsciente. Chez l’être inconscient, par contre, le problème n’est plus le même, il n’est plus du même ordre. C’est l’être inconscient qui ne veut pas transiger avec telle ou telle situation car son caractère l’en défend, car il y a défaut dans l’être, il y a faiblesse dans la vision totale.

Un être conscient qui serait intransigeant ne le serait pas parce qu’il voudrait l’être, mais le serait car l’énergie créative le forcerait à l’être pour telle ou telle raison. Cette situation le forcerait à vivre, à supporter, vibratoirement l’intransigeance de l’intelligence créative et des forces en lui. Loin serait-il de connaître l’intransigeance de l’être inconscient aveuglé par son sens de justice, de correctitude.

Si l’être humain connaît l’intransigeance, c’est qu’il sent en lui une force qui le pousse dans une direction ou une autre. Mais il doit être conscient de son intransigeance lorsqu’il l’exerce, sinon il laissera son astralité prendre avantage de cette force, plutôt que son mental. C’est ce qui crée l’échec dans les règlements de problèmes entre les Hommes. Trop souvent l’intransigeance dépasse les bornes de sa fonction psychologique naturelle et normale.

L’être intransigeant ne réalise pas que sa force de caractère émane d’une vibration du double qui cherche à corriger quelque peu un excès quelconque. Mais il doit comprendre aussi que cette vibration doit être sous son contrôle, c’est-à-dire qu’elle doit être mesurée, ajustée, selon son intelligence et non seulement selon sa volonté subjective.

Puisque l’intransigeance naît d’une volonté encore inconsciente, elle doit être rendue intelligente le plus possible afin qu’une volonté plus consciente se détermine ou en détermine la fonction créative. Si elle n’a pas de fonction créative, elle n’est qu’une force qui s’abat sur ou contre la personne, mais qui ne moule pas l’évènement de façon créative.

L’intransigeance s’instruit de la faille chez l’autre en cachant la nôtre. Nous avons beaucoup plus de facilité à faire du bruit dans la cour du voisin que chez soi, car dans la cour du voisin, le bruit ne trouble pas notre propre maison. Il nous est facile d’être intransigeants, car cette attitude nous assure d’être justes à nos yeux. Et cette impression nous donne un certain réconfort.

L’être humain a besoin de constamment assurer son identité. Mais il ne réalise pas que l’identité qu’il recherche par l’intransigeance est bâtie sur le dos d’un autre. Elle ne naît pas d’un fond inébranlable venant du profond de soi. Ce n’est qu’une maquette, illustrant un désir profond d’être quelque soit peu identifiable à soi-même. Si certaines personnes ne pouvaient, de temps à autre, se référer à l’intransigeance pour s’assurer une identité, ils ne pourraient prendre conscience d’une certaine valeur qui donne à l’ego conscience de soi.

Mais la conscience de soi va beaucoup plus loin que ne peut se l’imaginer l’ego, elle touche les cordes puissantes de l’esprit. Et l’esprit est fort, mais jamais intransigeant dans le sens inconscient du terme. Il est fort car il voit avec justesse, il voit sans faille et fait valoir ce qu’il voit par les moyens subtils dont il dispose et qui ne sont pas encore à la portée de l’ego, tant que ce dernier n’a pas réalisé que l’intransigeance n’est qu’une couverture cachant le réel motif de son action. Et cette couverture, une fois relevée, peut très bien montrer les failles de l’ego qui le mènent à l’intransigeance.

L’action de l’Homme n’est jamais ce qu’elle prétend être tant qu’il ne la véhicule pas vibratoirement. S’il la véhicule psychologiquement, il risque de la colorer, et l’intransigeance colore la volonté de l’Homme et colore son intelligence. Elle leur donne des reflets qui ne sont pas profondément séduisants.

L’intransigeance est, dans le fond, une coloration de la volonté qui cherche à se donner un point d’appui lorsque l’occasion se présente. Et cette volonté naît, dans sa forme, d’un aspect caractériel qui n’a pas encore été touché, décoloré, par l’intelligence créative et vibratoire de l’être conscient. Tant qu’une personne est intransigeante, elle demeure fermée sur elle-même, et sa position devient son point de vue, et ce point de vue est suffisamment étroit pour diminuer l’évolution, à long terme, de son intelligence créative, donc de sa volonté réelle. Alors elle sera forcée de se rapporter à son caractère, et le caractère est toujours la manifestation de l’âme à travers l’ego.

L’intransigeance ne permet jamais à l’ego de sentir son intelligence réelle. Elle ne fait que percevoir en lui une sorte de fermeté qui découle du lien entre l’âme, l’astral et son mental inférieur. Situation délicate, car il devient évident à ce point que l’âme ou la conscience astrale possède encore sur l’Homme un pouvoir d’influence qui caractérise l’inévitable dédoublement de la personne, que l’on remarque chez ceux qui sont intransigeants à outrance. Ce dédoublement relève du fait que l’âme possède trop d’influence sur l’ego, et que l’ego manque de discernement ou d’intelligence réelle, pour voir à travers le jeu qui lui est imposé.

L’Homme doit être libre, c’est-à-dire qu’il doit pouvoir voir les jeux qui se jouent en lui entre les forces astrales de l’âme et les forces mentales de son esprit prisonnier encore de la matière. L’âme n’est pas prisonnière du corps matériel, mais l’esprit de l’Homme, oui. L’Homme croit que l’âme est prisonnière de son corps matériel, car il croit ce qu’il a appris au lieu de savoir ce que son esprit lui dicte. Et l’esprit de l’Homme c’est la lumière du double, c’est l’agencement parfait de l’intelligence à l’intérieur d’une enveloppe d’énergie à laquelle nous pouvons donner le nom de double, partie essentielle de l’Homme, partie identique à la réalité, convoitée par l’Homme, l’ego.

Alors, qu’il soit intransigeant cet ego, et voilà qu’il se coupe de lui-même, de son énergie, de son intelligence, et se soumet aux dictées de cette sombre mais essentielle autre partie de lui-même : l’âme. L’ego ne sait pas où commence sa réalité et où se termine le cauchemar de son illusion. Dans l’intransigeante attitude, il perd conscience de lui-même pour prendre conscience d’une partie de lui qu’il ne peut utiliser, mais qui l’utilise à ses fins. N’est-il pas normal que l’ego, que l’être, ait la dignité de son esprit à la portée de son expérience, plutôt que l’indignité de l’âme à la portée de sa bouche et de son action !

L’Homme a toujours été un être bousculé par des sentiments parfois bons, parfois mauvais. Mais jamais n’a-t-il réalisé que la structure psychique de son être, telle qu’elle fut vécue pendant le long cycle de l’involution, fut dominée par l’énergie provenant, émanant, de l’âme, et se projetant à travers d’innombrables attitudes grotesques dont l’intransigeance n’est qu’une faible représentation.

L’être intransigeant s’éloigne de lui-même et se recouple avec l’âme. Il prend d’assaut l’autre, face à lui, et lui démontre qu’il n’est en fait qu’un outil de cette puissance intérieure et astrale qui le domine par la voie d’une raison qui ne naît pas de l’Homme réel et supramental, mais de l’Homme envoûté et inconscient.

L’intransigeance n’admet pas l’opposition, et pourtant l’opposition est un fait réel de la totalité d’une situation. Toute situation se manifeste à double face, et l’intransigeant n’en voit qu’une. Et pourtant que doit-on faire de l’autre ? L’autre face aussi fait partie de la réalité de l’évènement, et pourtant l’intransigeant la rejette et ose s’imaginer qu’il a raison.

L’intransigeant accentue son point de vue afin de diminuer l’autre, de le neutraliser. Il n’offre plus d’opportunité à son intelligence réelle de bien et parfaitement mesurer l’évènement. Donc, il se “sévère” (coupe, de l’anglais to severe) de lui-même et devient de plus en plus intransigeant, de plus en plus sévère, de plus en plus tranchant, car cette attitude est longue de vie et, un peu comme le ver solitaire, allonge constamment son corps, pour un jour remplir totalement la vie inconsciente de l’ego, et de ce fait durcir les artères sclérosées de ses sentiments les meilleurs.

L’ego intransigeant ne peut gagner dans la vie car elle le bombardera d’évènements qu’il voudra trancher de par sa justice erronée et perdra beaucoup de temps et d’énergie à vouloir dominer de son regard endurci la toile de plus en plus bariolée d’une vie sans calme et sans sérénité. Ses nerfs en seront affectés si elle est à outrance, cette intransigeance. Et il perdra, petit à petit, cette noblesse réelle que l’on retrouve chez l’Homme qui a compris que l’intransigeance est une sorte de maladie qui nous rend trop sérieux.

L’intransigeant souffre de son intransigeance car il est sensible, au départ, et sa sensibilité le pousse à cette faille, mais ne lui donne ou n’offre pas la certitude dans le jugement. D’où une certaine douleur, une certaine souffrance.

Pour que l’ego prenne conscience de son intransigeance et qu’il en découvre l’illusion qui mène à la diminution de l’intelligence réelle dans le jugement, il doit prendre conscience, qu’à toute situation il y a plusieurs facettes et que chaque facette vaut la peine d’être prise en considération. Mais seule l’intelligence créative peut tout prendre en considération, car seule cette intelligence est au-dessus de l’ego. Seule cette intelligence peut parfaitement guider l’ego dans le sombre, ou la sombre expérience de sa conscience encore trop planétaire et encore trop expérimentale. Si l’ego ne prend pas conscience de son intelligence réelle, il ne peut qu’enfreindre les lois de la vie créative par une intransigeance qui naît de son aveuglement.

L’intransigeant trouble l’esprit de la vie, c’est-à-dire qu’il trouble l’esprit dans la vie. Et lorsque l’esprit est troublé dans la vie, l’âme prend avantage de la situation et l’ego perd, petit à petit, un peu plus de liberté réelle, c’est-à-dire de conscience créative.

Le problème qui ressort de l’intransigeance, c’est celui d’empêcher les forts de voir le point de vue des plus faibles. Et tous les Hommes, qu’ils soient forts ou faibles, ont quelque chose à apprendre des autres qui leur sont différents. Ce n’est pas le fort qui a raison, ou le faible qui a tort, c’est le fort qui fait tort au faible, car ce dernier n’a pas la force de se donner raison, ou de la faire valoir.

Le phénomène d’intransigeance est un phénomène de rapports de forces et non de rapport d’intelligence. L’être conscient, ou intelligent, ou intelligent en conscience, n’a pas besoin de s’exécuter en termes de rapports de forces, puisque son intelligence créative est la force créative même qui nullifie tout rapport de force émanant d’une dualité ou d’un conflit psychologique.

L’intelligence créative, étant toujours au-dessus de la dualité, se fout de la force ou de la faiblesse de l’Homme. Sa réalité est dans l’actualisation de l’harmonie qui convient à sa présence sur le plan matériel. Tout le reste n’est qu’illusion pour elle, de sorte qu’elle voit à travers l’illusion de l’intransigeance et peut avec grande facilité la neutraliser, la dépasser, la rendre totalement inutile dans l’intervention humaine.

L’intransigeant se perd de vue dans son attitude et perd contact avec lui-même, il se sert de sa vanité pour se donner raison. C’est une façon à l’ego de se pommader, de se donner une allure, car il se prend au sérieux, il se prend pour un autre. Mais si l’ego voyait au-delà de ses limites, de sa petite conscience égocentrique, il verrait le jeu de son double qui se moque de lui, et qui se sert de la situation pour que l’âme se fasse sentir à travers lui, afin que plus tard il puisse comprendre, reconnaître, qu’il avait été dupé.

Il ne faut pas oublier que l’être humain est sur le point, au cours des prochaines années, des prochaines générations, de comprendre sa vraie nature, les vrais mécanismes de sa nature. Donc, il est normal que toutes ses attitudes reflètent un état intérimaire de conscience qui sera mis à jour lorsque l’Homme aura pris connaissance ou conscience de sa réalité et de ses mécanismes, réalité qui ne peut être perçue que lorsqu’il aura suffisamment réalisé les reflets de sa conscience inférieure et les impératifs de sa conscience supérieure, ou le pouvoir de son double, jusqu’à aujourd’hui invisible pour lui.

Lorsque l’Homme aura pris conscience de son double, le mystère de sa conscience planétaire sera mis à jour en lui et il ne pourra plus être dupe de lui-même, c’est-à-dire une marionnette des forces astrales ou animiques en lui. C’est pourquoi la compréhension de l’intransigeance est importante, car elle permet à l’Homme de réaliser qu’il s’appuie sur un centre de gravité qui n’est pas réel mais créé de toutes pièces par ses émotions et le langage de son mental non élevé à une conscience universelle.

Si nous réalisons un jour que l’être humain est un être programmé et que l’âme sert à sa programmation, puisqu’elle est sa mémoire, nous découvrons que l’être de demain, l’Homme nouveau, la nouvelle race, ne pourra souffrir d’être programmée et détruira toute force en elle qui cherche à la contrôler en dehors de son intelligence et de sa volonté. Voilà pourquoi l’intransigeant doit apprendre à se rasseoir et à prendre fortement son caractère en main, et à le forcer à réduire le feu qui l’anime durant la confrontation qui donne naissance à cette faille.

Sinon, il ne pourra jamais réaliser qu’il est manipulé adroitement par des forces qui font partie d’un monde qui n’est pas le sien, puisqu’il n’est pas construit par lui. Il fut construit par le passé, et tout ce qui fut construit dans le passé, lors de l’inconscience, ne fait pas partie de l’Homme nouveau. Ce qui a été construit par le passé a servi à l’Homme nouveau, car il devait souffrir pour en arriver à être ce qu’il est, mais lui, l’Homme nouveau, une fois réalisé, ne peut plus tremper dans les énergies du passé. Elles sont anti-liberté, elles sont anti-liberté, elles sont anti-liberté, il faut le bien comprendre.

La liberté se crée de toutes pièces, elle n’est pas du passé de l’Homme, elle ne naît pas de l’intransigeance. Au contraire, cette attitude la bloque, la replie sur elle-même et l’empêche d’être réalisée dans le monde.

L’Homme intransigeant se flatte de l’être. Il se flatte car il est déjà un peu rempli de lui-même. Pour être intransigeant, il faut être un peu rempli de soi-même, un faux soi-même, naturellement. L’intransigeance atteint toutes les couches sociales. Et plus elle est puissante dans son rôle social, plus elle devient dangereuse politiquement parlant. Lorsque l’intransigeance atteint le cerveau politique d’une nation, nous allons vers le totalitarisme qui risque de détruire le peu de liberté relative que l’Homme peut connaître dans une société inconsciente et encore trop enracinée dans le mal planétaire.

Le totalitarisme, c’est l’intransigeance politique à outrance. Nous ne réalisons pas toujours que ce que nous sommes personnellement peut souvent prendre de grandes proportions, s’il est étendu à l’échelle d’une nation. Regardez Hitler qui était totalement intransigeant. Autant l’intransigeance “sévère” (coupe : de l’anglais to severe) l’Homme de son intelligence créative, autant sur le plan politique elle mène la nation vers une forme de torture mentale perpétuelle, le totalitarisme, le fascisme, le nazisme, et empêche que s’harmonisent les Hommes et les nations.

L’intransigeance est une de ces failles dans le caractère qui, à l’échelle de la politique, est la raison même pour laquelle l’Humanité se trouve dans une situation évolutive si retardée. L’évolution des peuples a toujours été retardée par l’intransigeance des gouvernements, des gouverneurs, ou de la hiérarchie politique. Avec la démocratie, un essor fut ressenti dans le monde, spécialement en Europe et en Amérique du nord. Mais le totalitarisme risque encore aujourd’hui d’éteindre dans les pays sous-développés cette flamme délicate de la démocratie, où l’individu dans ses droits les plus fondamentaux peut s’éveiller à une plus équitable réalité politique.

L’intransigeance est un grand manque dans l’intelligence et une perversion éventuelle de la conscience cosmique de l’Homme. L’être cosmique qui sommeille à l’intérieur de chaque Homme détruira l’intransigeance de l’être planétaire. Car l’intransigeance de cet être cosmique est réelle et ne peut être étouffée par la boutade d’un être inférieur en conscience, en intelligence, et en volonté. Le XXIème siècle verra s’élever sur la surface de la Terre une phalange d’hommes et de femmes dont les pouvoirs psychiques mettront fin à l’intelligence intransigeante des politiques gouvernementales, et l’Humanité verra le premier rayon d’espoir illuminer la Terre dans son entièreté.

L’être conscient réagit avec force à l’intransigeance dirigée contre lui, car il n’a plus peur. Et c’est la peur sur la Terre qui a permis que l’intransigeance devienne, avec les siècles, la pointe du couteau de la puissance politique anti-Homme que nous découvrons dans les abus de pouvoir contre l’Homme. Il n’y a pas de place dans l’intelligence réelle pour l’intransigeance, car cette dernière appartient au passé, à la vanité, à l’illusion, à la peur. Là où il y a intransigeance, il y a de la peur, de la crainte, que ce soit sur le plan personnel ou sur le plan politique, puisque l’intransigeance est une force qui cherche à dominer en imposant, afin de dominer.

On domine toujours pour ne pas être renversés. On domine toujours parce que l’on a peur d’être renversés. C’est une forme de bluff, car celui qui est intransigeant n’est jamais parfaitement sûr d’avoir raison. Ce n’est que lorsque son intransigeance est impuissante qu’il s’aperçoit qu’il n’a pas nécessairement raison, ou qu’il a raison à tort.

L’intransigeance affermit le caractère mais le durcit en même temps. Le durcissement du caractère n’est pas un élément créatif de la personnalité car il rend plus difficile l’expression de l’esprit ou du double. Plus le caractère est endurci, plus il est difficile à l’ego de s’en défaire, car il est imprimé en lui, et toute impression caractérielle s’amplifie au lieu de diminuer. Ce n’est que lorsque l’ego subit de grands chocs au courant de la vie que ce durcissement s’estompe.

L’intransigeance doit être perçue comme telle et bien observée chez soi, car souvent l’intransigeant ne s’en rend pas compte, elle fait partie intégrale de lui et ce n’est que lorsqu’on la lui fait voir qu’il en saisit la présence. L’ego a tendance à ne pas se voir, car il n’a pas d’yeux, les yeux sont toujours ceux des autres. Mais rares sont les Hommes qui aiment se voir à travers les yeux des autres. Lorsque l’intransigeance s’installe trop profondément chez l’Homme, il lui est difficile de se faire des amis, à moins qu’une autre qualité de bonhomie chez lui balance cette énergie astrale qui domine sa personnalité. Mais trop souvent l’être intransigeant se trouvera plutôt seul qu’en compagnie.

La personnalité de l’intransigeance se définit très bien selon la loi d’impression. La loi d’impression est une loi astrale, c’est-à-dire qu’elle s’applique selon les lois de la forme, et lorsque la personnalité de l’être intransigeant se manifeste, cette loi de l’astral se manifeste aussi, car elle est en définitive toujours présente lorsque l’ego va au-delà des bornes ou des limites qui lui sont vibratoirement imposées par le double. S’il va au-delà de ces limites, il sentira en lui-même une légère vibration, lui indiquant qu’il a outrepassé la limite naturelle de la conscience astrale. Et c’est à ce moment qu’il pourra réaliser qu’il a fait une erreur, qu’il a troublé l’éther entre lui et l’autre. Et s’il est suffisamment sensible, il cherchera à rebalancer la vibration, c’est-à-dire à neutraliser le choc qu’il aura créé par son l’intransigeance.

C’est ainsi que l’ego apprendra à reconnaître ses erreurs psychologiques et s’ouvrira de nombreuses portes dans ses relations avec l’Homme. Si par contre il ne réalise pas ceci, il se fermera les portes et sa vie en sera affectée.

Un être conscient peut sembler être intransigeant, mais son intransigeance n’est qu’un jeu de sa volonté créative et de son intelligence créative. Il est conscient de jouer l’intransigeant, mais ne l’est pas dans le fond. Car s’il doit jouer le jeu pour quelque raison qu’il connaisse, il rebalancera la vibration et la personne s’ajustera à son éther, mais sans vergogne, car elle ne sentira pas l’ego qui agit avec force, mais l’être qui agit avec intelligence et volonté créatives.

Il ne faut pas utiliser la force contre l’Homme, car la force éloigne l’Homme de l’Homme, il faut utiliser l’intelligence et la volonté créatives. Ces deux principes sont parfaits dans l’Homme et peuvent déjouer, dénouer, neutraliser, n’importe quelle force égocentrique.

Tant que l’être intransigeant n’a pas réalisé son intransigeance, il ne pourra percevoir, sentir, son intelligence créative, car il se servira de la force plutôt que de la patience mentale qui est un des outils les plus efficaces de la conscience créative sur cette planète. Certains peuples possèdent un peu et inconsciemment cette qualité d’esprit, les chinois et certains peuples orientaux, par exemple, pour n’en nommer que quelques-uns.

La patience mentale élevée au stage de la conscience créative peut neutraliser toute forme d’intransigeance car elle enveloppe l’ego et le protège contre l’intransigeance. Par exemple, une personne très intransigeante vis-à-vis d’un être conscient se verrait vexée par la grande neutralité de ce dernier, neutralité qui empêcherait la loi d’impression d’agir contre lui. L’être intransigeant se verrait alors forcé de baisser pavillon, et on verrait bientôt ce dernier s’adoucir dans son comportement vis-à-vis de l’être de conscient.

Pour que l’intransigeance soit efficace, elle doit être écoutée et reçue, perçue. L’être conscient n’écoute, ne reçoit et ne perçoit rien de cette nature, car il est dégagé de l’impression qu’elle crée. Donc celui qui est intransigeant n’a rien d’autre à faire que de changer sur-le-champ son comportement. La grande faiblesse de l’Homme vis-à-vis de l’Homme, c’est de nourrir ses faiblesses par manque de centricité. Et pourtant le double lui fournit toujours la vibration pour qu’il sache, et connaisse, et reconnaisse la limite de l’infraction. Mais l’ego n’est pas toujours sensible à cette vibration, donc l’intransigeance s’abat sur lui, et lui en souffre car il ne sait comment la neutraliser.

L’être intransigeant peut se reconnaître de deux façons. Premièrement, il verra qu’il a tendance à vouloir trancher les situations d’une manière catégorique et sans retour. Deuxièmement, il verra qu’il a tendance à ne voir que de ses propres yeux et à mesurer une situation selon son entendement et non selon l’entendement d’autrui. Dans le deuxième cas, il faut grande intelligence créative et volonté créative pour agir ainsi, dans une certitude totale.

Et ceux qui peuvent agir ainsi, déjà à cause de leur conscience supérieure, ne seront pas intransigeants, mais fermes dans leur vision des choses. Mais s’ils sentent que leur fermeté ne peut être supportée, ils adouciront leur façon d’agir pour mieux convenir, mais sans laisser s’échapper leur point, car la conscience à grande mémoire et elle reviendra plus tard corriger, s’il y a lieu, l’infraction à l’harmonie.

L’être intransigeant perd la notion de l’effet qu’il crée chez ceux qui l’entourent. Il ne semble pas être capable de voir, de sentir, l’effet qu’il crée. Il porte des œillères, et ces œillères lui donnent la raison dont il a besoin pour voir ce qu’il veut. Et c’est le fait qu’il voit ce qu’il veut qui lui donne l’impression d’avoir raison en imprimant sa volonté subjective sur autrui par l’intransigeance.

La personne intransigeante manque de flexibilité, et un tel manque dénote un manque de maturité dans l’émotif. La flexibilité de la personne est d’importance majeure, car elle lui permet de ne pas se prendre trop au sérieux. La flexibilité de la personne est un atout pour la personne, car la personne traite toujours avec d’autres. Et toute personne qui traite avec d’autres ne peut se permettre d’être intransigeante, puisque toute personne possède un “modicum” (minimum) d’intelligence qui doit être canalisé et rendu à l’expérience. Donc la flexibilité est importante pour tout être humain. Sinon, l’intelligence créative, qu’elle soit forte ou faible, sera manquante, ne pouvant être canalisée, et son absence diminuera la richesse de la vie.

La vie ne peut être enrichie que par l’intelligence créative. Plus il lui est permis d’être canalisée, plus la flexibilité entre les Hommes, entre les personnes, est essentielle. L’intransigeance tue la flexibilité dans l’œuf. Une personnalité qui n’est pas dotée de flexibilité ne peut apprécier la personne d’autrui, car elle est trop fixée sur elle-même, comme dans le cas de l’intransigeance. La flexibilité de la personne est aussi un tonique dans le monde des relations humaines qui de nos jours sont de plus en plus rigides et mécaniques.

La flexibilité de la personne requiert une diminution de l’aveuglement que cause le corps astral sur l’intelligence inférieure ou le mental planétaire. Et sans conscience de la patience, il est impossible de devenir flexible, car seule la patience tempère le caractère rigide de l’intransigeant pour lui faire découvrir la patience. Et seul le double peut créer des conditions suffisamment rigides pour que le caractère de l’intransigeant se casse petit à petit, pour que prenne racine en lui la flexibilité.

Tant que l’Homme n’a pas conscience du double, il peut difficilement prendre conscience de ce dont il a besoin pour perfectionner sa conscience. Mais dès qu’il prend conscience du pouvoir du double dans sa vie, il est projeté dans une courbe d’évolution qui lui fera voir la réalité de la relation entre l’intransigeance et la flexibilité de la personne.

Le problème le plus sérieux de l’être intransigeant, c’est qu’il ne pourra, à cause de ses humeurs, se créer suffisamment d’éther pour s’assurer d’une collaboration amicale avec les Hommes, surtout si son intransigeance est très poussée. Cette situation rendra donc sa vie plus difficile, car c’est selon l’éther que l’on crée, que l’on développe de grandes et profondes amitiés qui nous servent dans la vie et la rendent plus douce.

L’être conscient réalise de plus en plus cette facette de la réalité humaine. Et c’est pourquoi peu de temps s’en faut-il pour qu’il prenne conscience que beaucoup d’êtres évoluent autour de lui, avec lesquels il n’aurait auparavant pu établir de liaison à cause de son intransigeance.

Il ne faut pas confondre intransigeance avec fermeté d’esprit. Le fossé entre les deux est immense. Dans le premier cas il y va d’une forme grave d’inconscience, et dans le deuxième d’une conscience de plus en plus perfectionnée. Il ne faut pas non plus s’imaginer être ferme d’esprit lorsqu’en fait nous sommes intransigeants. Cette confusion peut créer encore plus de confusion, car un mal inconscient est moins pire qu’un mal à demi conscientisé.

mise à jour le 21/08/2024

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