Le chagrin

New York City – credit: @DronalistDailyDose YouTube

Communication préparatoire 150

“Le chagrin, c’est quelque chose de très particulier à l’être humain. C’est une vibration dans le mental qui crée de la hantise. Plus la conscience chez l’Homme se développe, plus il devient difficile au chagrin de se placer en lui et …” BdM

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.

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Le chagrin, c’est quelque chose de très particulier à l’être humain. C’est une vibration dans le mental qui crée de la hantise. Plus la conscience chez l’Homme se développe, plus il devient difficile au chagrin de se placer en lui et d’étreindre ses émotions. Plus l’Homme devient réel, plus il devient intelligent, plus il comprend la vie, moins le chagrin a de possibilité d’exercer sur lui une pression quelconque, parce que l’Homme découvre, avec le temps, que le chagrin n’est qu’une forme de pitié que l’on se donne à soi-même pour compenser avec une certaine souffrance que nous avons vécue pour différentes raisons.

Le chagrin, dans le fond, c’est une violation de l’intégrité absolue de notre conscience. C’est une défense ou un mécanisme de défense que nous érigeons contre la puissance créative de notre mental et la détermination volontaire de notre conscience dans la vie.

Le chagrin, c’est un mécanisme d’autoprotection contre le passé et aussi contre le futur. Donc c’est une illusion, même s’il est bien fondé, même s’il est fondé sur des sentiments de haute valeur humaine.

Le chagrin entretient dans l’Homme une continuité avec le passé et l’aide à développer une sorte d’oreiller sur lequel il peut apposer la tête de ses sentiments, alors qu’il observe qu’une certaine injustice a été commise contre lui, pendant sa vie.

Le chagrin ne constitue pour l’Homme aucune médecine contre la souffrance. Il ne constitue non plus, pour lui, aucun remède contre d’autres souffrances à venir, à moins qu’il soit suffisamment conscientisé pour comprendre parfaitement sa relation avec la souffrance et y mettre un terme lui-même, en fonction de son intelligence et de sa volonté, en fonction de sa lucidité.

Donc le chagrin, chez l’être humain, est en effet un agrandissement de la plaie de la mémoire. Et si c’est ainsi, le chagrin ne peut donner à l’Homme aucun souffle de vie, il ne peut donner à l’Homme aucune capacité de régénération, il ne peut donner à l’Homme aucun agrandissement de sa conscience. Au contraire, il lui enlève petit à petit, sans qu’il ne s’en rende compte, de la force vitale, parce qu’il s’attaque à son émotion et il fait ingérence à l’ordre de la vie, en projetant sur son mental, constamment, la polarité de la valeur morale, civique ou civile, de cette même action qui, dans le passé, avait créé ou avait été à l’origine du chagrin.

Donc le chagrin étant une plaie dans la conscience de l’Homme, une plaie que lui-même agrandit de par son retour constant à la mémoire, doit être un jour neutralisé. Et ce n’est que l’Homme lui-même qui puisse neutraliser son chagrin en ne faisant pas de capital psychologique à partir d’une épreuve qui avait, pour toutes sortes de raisons, créé dans sa vie une grande souffrance. Mais l’Homme fait facilement capital psychologique des souffrances passées, surtout de celles qui ne sont pas de la main de Dieu mais de la main des Hommes, parce que l’on veut toujours rationaliser le chagrin que les Hommes nous ont créé, alors que nous pouvons, jusqu’à un certain point, concéder au chagrin créé par la providence, entre parenthèses.

Autrement dit, avec Dieu, on ne peut pas tellement s’obstiner, tandis qu’avec les Hommes on peut réellement les amener dans la cour de notre jugement personnel. Il y a des chagrins qui sont si profonds qu’ils ne semblent pas pouvoir disparaître de la mémoire. La moindre chose les fait revenir en surface. Ce sont ces chagrins qui sont les plus dangereux, parce que ce sont eux qui sont les plus tenaces. Et l’Homme doit faire quelque chose à tout prix pour éliminer de sa conscience de telles tares.

Comment l’Homme peut-il éliminer un chagrin qui revient et revient et revient, à la moindre prise de conscience, causée par une parole, un geste, ou une action, ou même un souvenir ? L’Homme doit éliminer la valeur émotive qu’il attache à l’action qui a créé le chagrin. La valeur émotive peut être morale, elle peut être civique, elle peut être éthique, mais elle sera toujours une valeur qui fait partie de l’esprit de l’Homme, elle sera toujours une valeur qui fait partie de la conscience évoluée de l’Homme.

Dans le chagrin, il y a toujours une perte de quelque chose de grand en soi, de quelque chose de valable en soi. On ne vit jamais de chagrin pour quelque chose de négatif, on vit toujours du chagrin pour quelque chose de grand. Et c’est justement là le point, le piège, que l’Homme doit voir, que l’Homme doit dépasser s’il veut mettre fin au mouvement de cette mémoire dans son esprit, car le chagrin s’enrobe toujours d’une valeur qui plaît à l’Homme, d’une valeur qui est élevée. Et si l’Homme perd de cette valeur dans sa vie, à cause d’un certain évènement, il a l’impression, sur le plan psychologique, sur le plan émotionnel, sur le plan mental, d’avoir été triché, d’avoir été violé dans la nature fondamentale de son être. Et ceci est un piège extrêmement puissant pour garder ses pieds prisonniers des forces de la vie matérielle.

L’Homme doit reconnaître, un jour, que toutes ses expériences, absolument toutes ses expériences sont à la mesure de ses besoins évolutifs. Si l’Homme vit par exemple le chagrin, c’est qu’il y a en lui une sorte d’émotivité qui doit être renforcé. Et dans cette expérience évolutive, le chagrin est justement le miroir de ce travail, il représente ce travail en action. Et si l’Homme est suffisamment conscient pour savoir ceci, il dépasse les conditions émotives et subjectives de son chagrin pour en arriver, un jour, à ne plus être sujet à une telle expérience.

Le chagrin est l’épreuve des bonnes âmes, il est l’épreuve des beaux esprits, il est l’épreuve des grandes sensibilités, il est l’épreuve de ceux qui semblent être venus sur la Terre pour donner et auxquels on a tout enlevé. Le chagrin est l’expérience de ces êtres qui, dans ce monde, représentent probablement le grand potentiel de ce qui est bon, grand, plausible, beau, chez l’Homme.

Autrement dit, le chagrin est une épreuve qui frappe toujours le cœur, qui frappe toujours le point sensible de l’Homme, donc qui frappe ceux qui ont le plus de cœur et le plus de sensibilité. C’est malheureux dans un sens, mais c’est normal dans un autre sens, parce que l’évolution de l’Homme, l’évolution de la conscience de l’Homme sur la Terre tient compte, non pas simplement de ceux qui sont l’expression d’autres qualités, mais aussi de ceux qui sont l’expression de ces grandes qualités.

Tout dans l’Homme doit être transmuté. Autant les grandes qualités de cœur que les grandes qualités d’esprit. Tout chez l’Homme doit être transmuté. Donc le chagrin n’épargne pas ceux qui doivent être transmutés, élevés à un autre taux vibratoire, sur le plan de ces grandes qualités dont nous avons parlé.

Pendant l’involution, nous considérions la sensibilité, les bonnes mœurs, ainsi de suite, tous ces grands aspects de l’Homme, comme faisant partie de certains aspects positifs de l’Homme. Et effectivement c’était le cas. Mais pendant l’évolution, la polarité de la conscience de l’Homme doit être totalement neutralisée afin qu’il se crée, chez l’Homme, une synthèse.

Donc le chagrin représente pour un certain nombre d’individus, pour une certaine qualité d’individus, le chemin à travers lequel ils doivent passer pour en arriver à la synthèse, c’est-à-dire à l’élévation de leur émotion, à l’élévation de leur mental, pour la récupération de leur énergie sur un plan de conscience supérieure où le chagrin n’est plus possible.

Mais tant que le chagrin est possible dans la vie de l’Homme, il peut s’attendre, un jour, à le vivre, il peut s’attendre, un jour, à en souffrir. Il peut s’attendre, un jour, à être obligé de le reconnaître comme faisant partie intégrale de cet aspect de ses émotions et de son mental qu’il doit ajuster, afin de posséder une vie mentale beaucoup plus large, beaucoup plus solide, beaucoup plus conscientisée, c’est-à-dire beaucoup moins affectée par l’émotion morale que crée le chagrin dans le mental humain, sensible et élevé de l’Homme.

Le chagrin dans son ensemble prend origine dans le fait que nous avons tendance, dans la vie, à voir la souffrance qui nous est causée en fonction d’une certaine logique qui a perdu son sens. Et c’est justement pourquoi le chagrin est si difficile à vivre parce que nous voulons donner à l’expérience de la vie le caractère d’une logique et nous ne voulons pas voir que cette logique a perdu son sens, parce que nous croyons que nous sommes justes, nous croyons que nous avons de bons sentiments, nous croyons que nous avons des esprits élevés et que de telles choses ne devraient pas nous arriver.

Et pourtant, nous avons raison dans un sens, mais nous n’avons pas raison dans un sens global. C’est-à-dire qu’il y a en nous des choses qui doivent être détruites, afin que d’autres choses puissent être construites. Il y a en nous de très bons sentiments qui doivent être transformés, parce qu’ils sont fondés sur une certaine insécurité alors que nous devons construire, développer, une plus grande conscience où l’insécurité n’existe pas et où le chagrin, non plus, ne peut plus exister.

Donc si cette logique de la vie est remise en question dans l’événementiel en fonction de certains chagrins que nous vivons, c’est pour nous apprendre que la vie telle que nous la connaissons aujourd’hui est imparfaite, même dans son apparence de bonheur et de joie et qu’elle doit être construite sur un roc beaucoup plus solide qui fait partie de la construction de l’Homme nouveau, qui fait partie de l’agrandissement de la conscience de l’Homme, qui fait partie de la conquête de l’Homme sur ce qui est expérimental, planétaire et assujetti à un conditionnement qui ne vient pas de nous, qui vient de l’extérieur de nous.

Donc le chagrin représente pour l’Homme une très grande souffrance émotive. Par contre, il représente aussi, pour lui, le matériel nécessaire à la transformation d’une certaine sensibilité émotive et mentale qui l’amène, petit à petit, à un autre palier de vie mentale, de vie émotionnelle, à un autre palier de conscience qui, demain, pourra le protéger contre ces souffrances qui sont caractéristiques à l’involution et qui peuvent servir de règle de mesure pour la concrétisation, chez l’Homme, de sa capacité de cristalliser son émotion, stabiliser son mental, afin qu’il ne souffre plus, afin qu’il ne se chagrine plus, parce qu’il a parfaitement compris que tout ce qu’il vit est nécessaire, tout ce qu’il vit est à la mesure de lui-même et fait partie de la relation de travail, de fusion, entre son double et son ego, en fonction des différents prétextes de vie, ou d’expérience, utilisés pour cette transformation.

Le chagrin, chez l’être humain qui se conscientise, diminue avec le temps et ne revient plus à la surface. Mais il est tenace. Et l’Homme qui a de plus en plus d’intelligence de la vie, de plus en plus de volonté, une plus grande capacité de mettre de côté les formes rationalistes et subjectives de sa conscience pour prendre en main sa propre conscience, sa propre vie, cet Homme peut facilement dépasser les modes d’expression différenciées du chagrin pour en arriver, un jour, à être capable de regarder le passé, la souffrance, et ses conditions, d’un œil absolument froid et ne plus souffrir du chagrin.

Lorsque l’Homme ne souffre plus du chagrin, surtout du chagrin profond, surtout du chagrin qui, effectivement, représente une tare dans la vie de l’Homme, un tel Homme, alors, est de plus en plus libre, il est de plus en plus intouchable. Et son territoire psychique, émotif et mental devient de plus en plus invulnérable. De sorte que cet Homme peut, un jour, vivre une vie à l’abri des expériences humaines qui ont fait de lui, dans le passé, un être assommé, un être souffrant, un être incapable de supporter le manque de logique dans l’existentiel qui faisait partie de sa programmation.

Ce qui est intéressant du chagrin c’est qu’avec le temps, non seulement disparaît-il, mais avec le temps, nous voyons pourquoi nous l’avons vécu, nous avons la capacité de reconnaître pourquoi nous l’avons vécu et nous avons aussi la mesure du bien-fondé de son expérience, en fonction du devenir qui fut le nôtre, après une telle expérience. Lorsque l’Homme vit le chagrin, il s’aperçoit plus tard que ce chagrin avait servi à la construction de son mental, à la construction de son émotif, à la transformation de son être pour l’amener plus loin dans la conscience de la vie, c’est-à-dire pour l’amener plus loin dans l’imperméabilité de la conscience, contre la souffrance.

Donc à partir du moment où l’Homme souffre, il doit être capable de saisir ceci, de réaliser ceci. Et voilà effectivement le remède qui pourra l’aider pendant que l’émotion et le mental se transforment afin que le chagrin disparaisse. Mais si l’Homme n’est pas prêt à voir le chagrin en fonction d’une telle transformation, il ne pourra le mesurer qu’en relation avec une logique qui ne l’est plus, il ne pourra le vivre qu’en relation avec une mémoire qui ne s’éteint pas, il ne pourra le vivre qu’en relation avec un désir amer de se venger contre la vie, contre la personne, contre des évènements. Et ceci n’est pas créatif, ceci n’est pas intelligent, ceci n’est pas volontaire.

L’Homme doit conscientiser son chagrin, il doit l’élever comme si ce dernier était une poudre qui possède en elle la capacité de l’implosion, la capacité d’illumination, la capacité de transformer sa vie à long terme. Et si l’Homme se sert de cette poudre, et se sert d’elle pour lui, au lieu de se servir d’elle contre lui, il fera du chagrin une pièce d’art magique qui transformera sa vie et lui donnera inévitablement la capacité de ne plus vivre de telles expériences.

Mais l’Homme ne peut pas traiter avec le chagrin d’une façon légère, il doit traiter avec lui d’une façon ferme. Il ne doit pas se l’approprier pour dorloter ses émotions, dorloter ses sentiments ou trouver une fausse logique dans la vie. Il doit l’utiliser pour transformer la nature de son être, pour solidifier les racines de ses émotions, et aussi créer un rempart dans son mental contre l’intrusion de la mémoire et des pensées souffrantes.

L’Homme doit utiliser le chagrin comme une pièce magique qui lui permet de transformer sa nature. Il doit utiliser le chagrin comme une expérience qui puisse le servir à élever sa conscience. Il doit utiliser le chagrin comme mode d’expression d’une nouvelle vitalité à partir d’un point qui a été extrêmement affaibli par la souffrance. Donc à travers le chagrin, l’Homme découvrira une nouvelle vitalité, une vitalité qu’il ne connaissait pas auparavant, qu’il ne savait pas possible auparavant. Il découvrira, à l’intérieur de cette vitalité, la connexion entre sa vie nouvelle, sa conscience nouvelle et le nouvel élan que la vie peut lui donner, s’il sait très bien en comprendre les lois et ne pas se cacher la tête derrière le formalisme subjectif d’une conscience psychologique.

Il ne faut jamais prendre le chagrin dans sa forme pour le travailler, il faut prendre le chagrin à partir de la vibration qu’il crée, pour le travailler. Autrement dit, ce n’est pas la nature du chagrin qui compte, ce n’est pas sa manifestation, ce n’est pas sa caractéristique, c’est ce que nous pouvons faire avec la vibration qu’il crée en soi.

Si nous partons sur ce bon pied, nous pourrons transformer notre énergie interne, nous pourrons élever notre conscience et solidifier notre santé émotionnelle et notre centre mental. Mais si nous utilisons le chagrin simplement pour convenir, d’une façon psychologique, à des mouvements d’esprit, à des mouvements d’âme, à des mouvements émotif et mental qui coïncident avec une certaine subjectivité, nous ne pourrons pas participer à notre propre énergie, nous ne participerons qu’à l’énergie de la mémoire, et nous souffrirons jusqu’à ce que cette énergie soit éliminée par le renversement de l’événementiel, par la restructuration de notre vie ou par un autre évènement plus glorieux qui nous fera temporairement oublier le chagrin.

Mais ceci n’est pas réel, ceci est simplement une forme d’évasion, ceci est simplement une façon chez l’Homme inconscient de guérir son mal. Il ne s’agit pas pour nous de guérir notre mal, il s’agit pour nous de nous construire de façon à ce que nous ne puissions plus, demain, souffrir du mal.

Certains êtres ont tendance à rationaliser le chagrin, à dire que la vie n’aurait pas dû leur faire vivre ce chagrin, à dire qu’ils sont trop élevés pour vivre un tel chagrin, qu’ils sont trop bons pour vivre un tel chagrin, qu’ils ne sont pas à la mesure d’un tel chagrin. Et pourtant ils ont vécu ce chagrin. Et s’ils ont vécu ce chagrin, c’est parce qu’effectivement ils devaient le vivre, sinon ils ne l’auraient pas vécu.

On ne vit pas dans la vie des choses que nous ne devons pas vivre, nous vivons, nous expérimentons dans la vie des choses que nous devons expérimenter. Ceci fait déjà partie de la conscience objective de l’Homme nouveau, ceci fait partie déjà de la conscience nouvelle de l’Homme, ceci fait partie des lois de la vie. Nous vivons toujours des choses qui sont à notre mesure, nous ne vivons jamais de choses qui ne sont pas à notre mesure. Et déjà, réaliser ceci nous permet de prendre en main le chagrin et de le transformer, de l’amener à un état d’expérience, nouvelle, grandissante.

Mais si nous ne prenons pas ce point de vue en main et que nous ne le regardons pas d’une façon objective, effectivement, le chagrin, pour nous, sera encore plus grand et il traînera encore plus longtemps dans les cavernes de notre mémoire. Il resurgira plus souvent sur les murs de notre mémoriel pour contaminer notre existence, nous enlever de l’énergie, nous abattre, nous dévitaliser. Mais ceci n’est pas intelligent, ceci n’est pas réel, ceci n’est pas conforme aux lois de la vie, ceci n’est pas conforme aux lois de l’évolution.

L’Homme doit se construire. Le passage de l’involution à l’évolution, c’est la reconstruction de l’Homme, c’est le développement supramental de l’Homme, c’est-à-dire c’est le développement de l’Homme au-delà des confins du pouvoir existentiel de s’abattre sur lui et de le traiter en tant qu’esclave de la vie.

Donc le chagrin, s’il est bien vécu, s’il est bien compris, s’il est bien réalisé, cesse d’être du chagrin pour n’être qu’une sorte de fantôme dans la vie difficile de l’Homme, fantôme qui devient de plus en plus transformé, pour apparaître, un jour, sur l’écran de la nouvelle vie de l’Homme, comme l’expression d’une force, comme l’expression d’une caractéristique particulière à l’Homme qui a su prendre la vie entre ses mains, transformer l’existentiel, transformer l’événementiel, et donner à sa conscience la puissance nécessaire dont elle a besoin pour se régénérer, tous les jours, à tous les instants et ne plus être dupé par la vie comme il le fut auparavant au cours de circonstances qui, maintenant, ne pourraient plus se répéter.

Il y a des gens sur la Terre qui passent leur vie dans des états de chagrin. Les femmes sont beaucoup plus susceptibles aux chagrins que les hommes et il y a de ces femmes qui représentent la vie comme un chapelet éternel de chagrins, elles sont constamment en chagrin. Si elles ne sont pas en chagrin ce mois-ci, elles le seront le mois prochain. Si elles ne l’ont pas été l’année passée, elles le seront cette année. Et la femme est beaucoup plus affectée par la nature du chagrin que ne l’est l’homme parce que justement, elle est beaucoup plus sensible, beaucoup plus délicate dans son émotivité. Et elle est susceptible d’être truquée par la vie, d’une façon différente que puisse l’être l’homme, parce qu’en général, la femme vit sa vie en fonction de l’homme, elle vit sa vie en fonction de ses sentiments.

Tandis que l’homme, lui, vit beaucoup plus sa vie en fonction de son travail, de sa créativité. Donc il n’est pas aussi affecté par le chagrin que ne puisse l’être la femme. Et ceci est malheureux parce que la femme vit une souffrance qui est terrible, qui est très difficile et à la fois, elle est la plus sensible. C’est pourquoi les femmes ont avantage à prendre conscience des mécanismes du chagrin, à relever le défi du chagrin afin de se créer réellement une carapace contre l’événementiel qui, à cause de leurs grands sentiments, de leur grande bonté et ainsi de suite, les rend susceptibles de vivre des chagrins profonds qui souvent s’éternisent dans leur vie et qui les amènent à la mort sans avoir pu vivre librement.

Le chagrin est à la femme ce que la déception est à l’homme, l’un est à l’émotion ce que l’autre est au mental. Et dans les deux cas, que ce soit l’homme ou la femme, il doit y avoir compréhension des lois de la vie afin de pouvoir, un jour, être libre de ces évènements qui, sans cesse, tournoient autour de nos têtes comme si nous étions exposés, d’une façon inévitable, à un jeu machiavélique qui fait de l’homme et de la femme des êtres qui sont obligés de vivre le chagrin et la déception pendant toute une vie, alors que ces deux êtres peuvent facilement en arriver un jour à se sortir de ce cirque, afin de pouvoir vivre des vies libres, des vies créatives, des vies solidement aplombées sur une émotion cristallisée et un mental bien ajusté.

Il y a des qualités de souffrance qui sont pour les hommes, il y a des qualités de souffrance qui sont pour les femmes, c’est-à-dire que la vibration d’une souffrance passe à travers une forme en ce qui concerne l’homme, et elle passe travers une autre forme en ce qui concerne la femme, parce que les deux êtres sont foncièrement différents sur le plan psychique. Mais d’un autre côté, ils sont les mêmes en ce qui concerne l’expérience, la durabilité de l’expérience et le caractère machiavélique de l’expérience.

Mais que vous soyez homme ou que vous soyez femme, que vous ayez souffert de déception ou de chagrin, il faut d’une façon ou d’une autre en arriver à faire la connexion avec une conscience supérieure, c’est-à-dire une conscience où l’émotivité, où la mentalité, ne sont plus prises séparément pour donner à l’homme ou à la femme, une caractéristique quelconque de la souffrance psychologique. Il faut que l’homme et la femme, un jour, soient deux êtres qui vivent dans leur esprit, qui ont le pouvoir de leur esprit, et qui ne sont plus assujettissables, sur le plan émotionnel ou sur le plan mental, à la déception ou au chagrin.

L’homme et la femme nouveaux, l’homme et la femme conscients, ne peuvent pas indéfiniment vivre une vie en relation avec des épreuves qui sont simplement l’expression du manque de cristallisation dans le mental ou dans l’émotion. L’être conscient doit, un jour, être suffisamment intelligent pour voir à travers le jeu et ne pas laisser ces expériences ternir leur vie, leur enlever de la vitalité et les empêcher d’exprimer toute leur puissance créative interne.

Le chagrin va chercher dans la femme toutes les raisons possibles et imaginables pour la vider de ses énergies. Il ira chercher en elle tout ce qui peut faire ressortir la mémoire de l’expérience. Il ira chercher en elle tous les petits points qui constituent à la faire souffrir possiblement. Le chagrin, il est un peu comme un petit animal, il se terre partout, il entre partout et il a accès, d’une façon très particulière, au monde intérieur de la femme.

Nous parlons ici du chagrin en relation avec la femme parce que nous savons que le chagrin est beaucoup plus vécu par la femme que par l’homme. Et nous voulons donner un aperçu plus particulier de sa solution pour cet être qui en souffre le plus. Nous ne disons pas que les hommes ne chagrinent pas, nous disons simplement que les femmes sont beaucoup plus susceptibles du chagrin que les hommes, de la même façon que les hommes sont beaucoup plus susceptibles de déception que la femme.

Mais ceci ne veut pas dire non plus que la femme ne vit pas de déception. Mais là où la femme vivra la déception, elle vivra le chagrin, tandis que là où l’homme vivra la déception, il ne vivra pas nécessairement le chagrin, il vivra plutôt la haine, il vivra plutôt un autre sentiment qui fait partie de sa masculinité, qui fait partie de son mental aguerri et apte à faire la lutte, à faire le combat. La femme qui vit le chagrin doit apprendre à combattre. Elle doit apprendre à combattre la vie, elle doit apprendre à devenir plus mentale dans son expérience, afin de ne plus vivre cette expérience dans l’avenir. Mais pour ceci, il lui faut prendre en main son émotivité, il lui faut prendre en main ses élans de cœur et de sentiments qui font d’elle facilement un être vulnérable.

Chez l’homme, dans le cas de la déception, vous avez la même situation. Il faut que l’homme en arrive, un jour, à cesser de vivre la déception. Mais pour qu’il en arrive à cesser de vivre la déception, il faut qu’il en arrive, un jour, à cesser de prendre des chances avec des hommes, à prendre des chances en affaires et ainsi de suite. Donc il doit apprendre à se protéger, il doit devenir perspicace.

Donc au chagrin et à la déception, l’homme et la femme doivent développer des moyens pour se protéger, ils doivent développer des moyens pour faire valoir leur intelligence, ils doivent développer des moyens pour se rendre compte, de plus en plus de façon instantanée, de la valeur d’une situation qui les vise. Si l’homme et la femme ne prennent pas en considération que la vie sert toujours à les amener dans une expérience, effectivement ils vivront mutuellement le chagrin ou la déception, et ceci peut durer toute une vie.

Et tant qu’ils n’auront pas compris le jeu, ils devront apprendre le jeu, parce que la vie c’est un jeu. Et tant que nous n’avons pas appris les lois du jeu, nous n’avons pas compris la vie, donc nous souffrons du jeu, donc nous souffrons de la vie, donc nous ne sommes pas bien dans notre peau. Nous ne pouvons pas bien manifester notre créativité, notre conscience, nous ne pouvons pas vivre dans notre conscience, parce que justement notre conscience est l’expression, le développement perfectionné de notre rapport avec ce jeu qui est la vie. C’est ça de la conscience.

La conscience ce n’est pas un mot grandiose, occulte, ce n’est pas quelque chose de perdu dans les mystères de l’Homme. La conscience c’est la qualité de vie qui permet à l’Homme d’être en parfaite harmonie avec elle. C’est ça de la conscience, ne cherchez pas plus loin. Mais si l’Homme n’est pas capable de voir à travers son chagrin, n’est pas capable de voir à travers sa déception, n’est pas capable de voir pourquoi il chagrine, pourquoi il est déçu, à ce moment-là, il lui faudra revivre cette expérience pendant une vie, pendant deux vies jusqu’à tant qu’il en arrive, un jour, à ne plus être compromis dans sa vie par ces forces astrales qui font partie du jeu de la vie.

Vous direz que ce n’est pas normal pour un être humain d’aller à l’école et d’aller à l’école. Un jour il faut qu’il en sorte et qu’il entre dans l’industrie. C’est la même chose, sur le plan de l’expérience, sur le plan du chagrin, sur le plan de la déception. Ce n’est pas normal de passer notre vie à vivre le chagrin, ce n’est pas normal de passer notre vie à vivre la déception. Un jour, il faut sortir de l’école. Donc un jour, il faut être capable de ne plus être affectable, sur le plan de l’expérience, par le chagrin ou la déception.

Mais ceci n’est possible que si nous avons réellement appris et compris la mécanique du chagrin, la mécanique de la déception, ce qui nous a amenés à vivre le chagrin et la déception, comment nous traitons avec le chagrin et la déception une fois que nous l’avons vécu et ainsi de suite. À partir de ce moment-là, nous sortons de l’école de la vie, nous sortons de cette expérience pour entrer réellement dans la vie où le chagrin et la déception n’existent plus.

Tant qu’il y aura, dans la vie de l’Homme qui se conscientise, la possibilité de vivre le chagrin ou la déception, c’est qu’il y aura, en lui, quelque chose qui n’a pas encore été parfaitement compris en ce qui concerne son état émotionnel et son état mental. Et naturellement l’Homme devra le vivre d’une façon ou d’une autre, parce que la vie est en voie de perfectionnement. La vie et la conscience représentent, chez l’Homme, un développement, un renouveau, une accélération et une orientation vers de nouveaux sommets de compréhension, de science et d’application de la science mentale.

Donc l’Homme qui n’a pas compris comment traiter avec le chagrin, tant sur le plan interne que sur le plan extérieur, et de la même façon avec la déception, ne peut pas se vanter d’être bien dans sa peau, d’être devenu imperméable à la vie, imperméable aux Hommes. Et effectivement, pour ne plus souffrir de déception et ne plus souffrir de chagrin, il faut devenir imperméable aux Hommes, il faut devenir imperméable à la vie. Et ceci est possible, ceci est absolument possible. Mais il n’est possible que si nous avons constaté, réalisé, compris, que les aspects psychologiques, rationalistes, du chagrin et de la déception, ne font partie que du jeu psychologique que nous nous jouons en tant qu’ego.

Nous voyons souvent des parents dire, après qu’ils aient perdu leur enfant : “Qu’est-ce que j’ai fait à Dieu pour qu’il me fasse ceci”… Imaginez-vous jusqu’à quel point l’Homme peut être primitif dans son mental, naïf dans son attitude, et réellement aveugle dans sa compréhension de la vie, pour se borner à un chagrin qu’il ne peut pas épuiser, qu’il ne peut pas comprendre, parce qu’il fait face à une condition absolue dont il essaie de reconnaître la qualité de justice ou de logique, en interprétant une relation planétaire avec une relation cosmique, une relation d’Homme qui souffre avec le personnage d’un être mythique que lui-même a créé, pour la sécurité de ses propres émotions, qu’il appelle Dieu.

mise à jour le 21/08/2024

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