Communication préparatoire 163
En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.
Dans une de ces lettres que je reçois, il y a cette question à laquelle je voudrais bien répondre.
Pourquoi chez l’Homme les émotions sont-elles si fortes que même si le mental voit, comprend, cela entraîne des souffrances qui s’étirent et que l’on ne peut dépasser jusqu’à l’épreuve ultime, c’est-à-dire cette dernière preuve concrète qui met l’ego devant l’inéluctable ?
Bon, remarquez bien que dans cette question, on établit que le mental voit et que le mental comprend. Donc la personne qui pose cette question, établit qu’elle voit et qu’elle comprend, mais dans le fond elle ne voit pas et elle ne comprend pas. Elle a l’impression de voir, elle a l’impression de comprendre, parce que la stupidité de ces situations est suffisamment claire, suffisamment évidente. Mais ce n’est pas parce qu’une situation est suffisamment claire ou suffisamment évidente que l’on voit et que l’on comprend. L’évidence d’une situation qui n’est pas harmonieuse fait partie simplement de la conscience de la souffrance que nous vivons. Il est évident que toute personne qui souffre a conscience de cette souffrance, donc elle se permet de dire qu’elle voit ou qu’elle comprend. Mais dans le fond elle ne voit pas et elle ne comprend pas, parce que voir et comprendre une situation de vie veut dire pouvoir la neutraliser.
Donc les gens qui disent qu’ils voient et qu’ils comprennent, et qui continuent de vivre dans une même situation, sont simplement des gens qui perçoivent la souffrance mais qui ne voient pas le manque d’intelligence dans leurs relations avec la souffrance, ils ne voient pas le manque d’intelligence dans leur comportement. Ils voient le manque d’intelligence dans la souffrance, mais il ne voient pas le manque d’intelligence dans leur comportement vis-à-vis la souffrance, sinon ils seraient capables de trancher la situation qui leur cause cette souffrance.
Il est très facile de se donner l’impression de voir ou de comprendre une situation, autrement dit de la percevoir, de la subir, de la souffrir, ceci est suffisamment évident. Mais il n’est pas facile de résoudre la situation à partir de son origine. Parce que si l’Homme vit un problème, il est obligé pour éliminer son problème d’aller à la source de son problème. Et pour aller à la source de son problème, il ne faut pas avoir, surtout dans certains cas, d’émotivité vis-à-vis ce problème. Parce que c’est justement l’émotivité à l’intérieur d’un problème ou d’une situation qui permet que ce problème, que cette situation, se continue et se perpétue, parce que la partie émotive de l’Homme est une partie à travers laquelle l’Homme peut aimer.
Il y a des gens qui peuvent continuer à aimer à travers une situation de souffrance. Et lorsque je dis aimer, je dis des gens qui ont suffisamment d’espoir dans l’amour, qui ont suffisamment de sentiments dans l’amour pour pouvoir continuer, aller un peu plus loin, afin de voir si la situation ne va pas quelque part se rétablir. L’Homme qui a souffert jusqu’au bout d’une situation est beaucoup plus près de la résoudre d’une façon mentale que l’Homme qui ne l’a pas encore souffert jusqu’au bout, parce que ce dernier ne possède plus d’énergie émotive dans son être pour compenser, pour espérer, pour continuer à souffrir. Nous disons alors qu’il est arrivé au bout du mur, au pied du mur et effectivement l’Homme ne devrait pas avoir à attendre à être au bout du mur ou au pied du mur avant de régler une situation. Mais ceci semble très difficile pour la majorité des Hommes, pour la simple raison que leur taux vibratoire n’a pas été suffisamment élevé par la souffrance ambiante.
C’est la souffrance et l’expérience de la souffrance qui amène l’Homme à développer un taux vibratoire suffisamment élevé, suffisamment aigu pour qu’ensuite, ayant traversé ce désert de souffrance, il ne lui faille plus souffrir longuement pour pouvoir éliminer ces situations dans la vie qui causent de la souffrance. Comme l’évolution de la conscience implique le développement du taux vibratoire des corps pour chacun de nous, il est évident que chez l’Homme le taux vibratoire de ses corps subtils varie selon son tempérament, sa nature.
Il y a des Hommes qui peuvent supporter un certain taux vibratoire, et il y en a d’autres qui ne peuvent pas supporter un tel taux vibratoire. Donc ceux qui ne peuvent pas supporter un taux vibratoire élevé auront beaucoup plus tendance à prendre du temps dans la réduction des obstacles qui, dans leur vie, leur crée des souffrances. Autrement dit ce sera beaucoup plus long pour eux de résoudre une situation, parce qu’ils auront plus d’émotivité dans le mental. C’est le changement du taux vibratoire dans les corps subtils de l’Homme – changements qui sont créées par la souffrance – qui donne à l’Homme l’exercice d’une sorte de pouvoir intérieur qui lui permet de neutraliser une situation et d’investir de moins en moins d’émotivité dedans.
Très souvent nous avons l’impression que nous voyons ou que nous comprenons une situation, mais ce que nous voyons et ce que nous comprenons ne demande pas de notre part l’exercice de notre volonté. Voir et comprendre ne demande pas d’exercice de volonté, c’est simplement une perception. Alors que résoudre une situation, résoudre un problème, souvent demande l’exercice de notre volonté, l’exercice de notre intelligence, et nous ne sommes pas toujours dans notre volonté et dans notre intelligence. Donc même si nous voyons une situation et que nous la comprenons, nous n’avons pas la volonté et l’intelligence pour aller avec cette voyance et cette compréhension. Autrement dit cette voyance et cette compréhension ne sont pas réelles, elles sont plus ou moins avancées, elles sont plus ou moins psychologiques.
Si nous avions une volonté et une intelligence trempées dans la souffrance, trempées dans le taux vibratoire que crée cette souffrance, nous serions capables de voir et de comprendre instantanément, et cette voyance et cette compréhension seraient réelles. Donc si on dit : “Je vois et je comprends”, ce n’est pas une mesure réelle de ce que nous voyons et de ce que nous comprenons. Et c’est pourquoi nous ne pouvons pas employer ces deux termes et nous attendre à ce que nous ayons une correspondance dans l’action, simplement parce que nous sommes capables de percevoir que nous vivons une situation qui engendre chez nous de la souffrance.
Il y a beaucoup plus dans le phénomène de la souffrance que la simple voyance et la simple compréhension, c’est-à-dire la simple perception de cette souffrance. Il y a la volonté et l’intelligence pure, c’est-à-dire qu’il y a la voyance et la compréhension sans voile, sans illusion. Si l’ego est obligé d’être testé à plusieurs reprises pour en arriver à voir et à comprendre d’une façon qui soit réelle, c’est parce que l’ego, à plusieurs reprises, a besoin de vivre un changement vibratoire dans ses corps subtils pour pouvoir en arriver un jour à voir et à comprendre réellement, au lieu de voir et de comprendre simplement psychologiquement.
Donc le problème dans cette question est celui-ci : c’est que la personne ou les gens qui vivent des situations parallèles parce qu’ils voient ou qu’ils comprennent une situation, ont l’impression de voir et de comprendre la situation, et ceci est une illusion : ils ne la voient pas, ils ne la comprennent pas sur le plan de la réalité, ils la perçoivent. Et percevoir pour eux devient voir et devient comprendre. Percevoir une situation n’est pas voir et comprendre une situation, c’est simplement la souffrir, c’est simplement avoir une relation avec elle, c’est simplement en faire partie. Tandis que l’Homme qui réellement voit et comprend une situation de vie ne fait plus partie de cette situation de vie. Et à partir du moment où il ne fait plus partie de cette situation de vie, il ne veut plus la vivre, cette situation de vie. À ce moment-là, automatiquement, naturellement, s’exercent en lui le pouvoir de sa volonté et le pouvoir de son intelligence.
Donc il y a dans le phénomène de voir et de comprendre une situation qui crée de la souffrance, l’illusion que nous voyons et que nous comprenons. Et cette illusion, elle est fondée sur le principe que nous n’avons pas encore complètement séparé notre être de cette situation. Et tant que nous n’avons pas séparé notre être d’une situation, nous sommes obligés de la vivre et de la revivre cette situation, jusqu’à ce jour où, à cause de la souffrance répétitive, notre taux vibratoire ayant été élevé, autrement dit nos nerfs rendus à bout, nous ne puissions plus nous identifier émotivement avec cette situation. Alors nous agissons et alors nous voyons et nous comprenons.
Il ne faut pas se donner, se créer, l’illusion psychologique de la perception d’une situation et prendre cette illusion psychologique pour réellement de la vision et de la compréhension. Voir veut dire voir, comprendre veut dire comprendre, et si vous alliez la vision avec la compréhension, vous ne pouvez pas faire autrement que de déclencher en vous de la volonté et de l’intelligence. Donc si vous n’êtes pas capables de déclencher de la volonté et de l’intelligence dans une situation de vie, et que vous arrivez à des gens ou à vous-mêmes, et que vous vous dites que vous voyez, que vous comprenez, vous vous mettez le doigt dans l’œil.
Il ne s’agit plus de jouer sur les mots quand on souffre, il s’agit de travailler contre la souffrance et les gens jouent sur les mots quand ils souffrent, ils ne travaillent pas sur la souffrance. Travailler sur la souffrance veut dire éliminer la souffrance, et ceci à tout prix. On ne peut pas jouer sur les mots avec la souffrance, parce que la souffrance demeure, elle continue, et elle continue. Et c’est pourquoi les gens vivent de la souffrance, vivent une même souffrance sans arrêt pendant des mois et des années, et des années. Pourquoi ? Parce qu’ils voient, ils comprennent, mais c’est une illusion qu’ils voient et qu’ils comprennent.
Nous avons déjà parlé de l’illusion de la vérité. Nous avons déjà dit qu’il existe dans l’Homme un centre de vérité, un point de vérité, que la vérité n’existe pas, que la vérité est simplement l’envers du mensonge. Et lorsque les gens disent : “Ah ! Je vois et je comprends”, ils jouent à la vérité, ils ne vivent pas le centre ou le point de vérité qui fait partie de l’activité créative de leur être. Ils jouent à la vérité, ils disent : “Je vois et je comprends”, et lorsque l’Homme joue à la vérité, il est obligé de continuer à souffrir parce que la souffrance fait partie de la liaison entre la vérité et le mensonge. Autrement dit, la souffrance est une situation d’énergie, est une forme d’énergie qui fait miroiter dans l’Homme la polarité du mensonge et de la vérité.
Et tant que l’Homme n’a pas dépassé la polarité du mensonge et de la vérité et qu’il n’a pas finalement atteint le centre de vérité en lui, c’est-à-dire l’aspect synthétique de cette polarité, il n’est pas capable de voir et de comprendre purement, il voit et il comprend sur le plan psychologique. Autrement dit, il ne vit qu’une perception, il ne vit pas une énergie créative qui peut faire sauter la polarité, neutraliser le mensonge et la vérité et lui donner enfin une nouvelle vibration d’exercice de vie, c’est-à-dire une liberté caractéristique de sa nature réelle.
Lorsque nous jouons avec les mots, nous jouons à l’émotivité. Jouer avec les mots veut dire jouer à l’émotivité, jouer selon la loi des émotions, jouer selon la loi de notre nature inférieure. Il ne s’agit pas pour l’Homme de jouer avec les mots, il s’agit pour l’Homme d’utiliser son énergie créative pour détruire la fondation psychologique des mots qui lui donnent l’impression de voir et de comprendre. Autrement dit, voir et comprendre ne veut pas dire savoir. Voir et comprendre ne veut pas dire savoir, voir et comprendre représente psychologiquement une sorte d’attitude positive ou une sorte d’attitude créative. Or, la créativité n’est pas une attitude. Donc si vous vivez une sorte d’attitude créative à travers le phénomène de voir et de comprendre, vous vivez encore une illusion. Une attitude, ce n’est pas créatif, une attitude ça fait partie de la personnalité.
La créativité est un mouvement d’énergie qui traverse l’Homme, qui fait partie de sa personne, qui fait partie de sa réalité, qui n’est pas touchable, qui n’est pas affectable, qui n’est pas sujet à la psychologie de votre vision ou de votre compréhension, ça fait partie de votre savoir, c’est un état mental pur. Autrement dit, il n’y a pas d’émotion dans la créativité du mental humain. Et c’est parce qu’il n’y a pas d’émotion dans la créativité du mental humain que l’Homme sait. Et à partir du moment où l’Homme sait, il a dépassé les étapes psychologiques de la vision et de la compréhension.
La même personne ajoute quelque part dans la lettre : Il me semble que si l’on comprenait mieux certains mécanismes, peut-être pourrait-on décrocher avant et souffrir moins et moins longtemps. Évidemment, mais comment pouvons-nous souffrir moins longtemps ou décrocher avant, comme elle le dit, si nous n’avons pas le taux vibratoire qui nous permet de décrocher avant et de souffrir moins longtemps ? Nous avons besoin d’un taux vibratoire, et ce taux vibratoire, il se construit. La vie, la créativité, la volonté, l’intelligence, ce ne sont pas des attitudes, ce sont des états et ses états sont conquis, sont créés chez l’Homme à travers une certaine instruction, mais en fonction d’une certaine souffrance.
Là vous me direz : Mais oui, mais il faut tout de même que l’instruction serve à réduire la souffrance. Oui. D’ailleurs, c’est sa fonction. Mais l’Homme ne réalise pas l’instruction, l’Homme ne réalise pas le réel, l’Homme ne sait pas le réel. Il le comprend, il le voit, mais il ne réalise pas. Parce que réaliser le réel veut dire être dedans. Il faut être réel pour réaliser le réel, le réel ne se comprend pas et ne se voit pas de l’extérieur de soi-même, il faut être dedans. Et qu’est-ce qui nous amène dedans ? C’est la merde que nous vivons graduellement au cours des mois, des années, merde que nous ne pouvons pas facilement nous éviter parce que nous vivons le cercle vicieux de savoir et de ne pas savoir, d’avoir la vision et de comprendre et de ne pas savoir. C’est un cercle vicieux.
L’instruction nous aide à briser ce cercle et à partir du moment où nous commençons à briser ce cercle-là, nous entrons graduellement dans notre propre savoir. Mais il faut faire la rupture du cercle, mais le cercle n’est pas le même pour tous les gens. Il y a des Hommes qui ont un cercle très grand, il y en a d’autres qui ont un cercle plus petit. Pour certains, le cercle est beaucoup plus vicieux que d’autres, et ceci fait partie de la programmation du passé de chaque individu. Mais la loi vibratoire est la même pour tous, chacun doit quelque part, dans l’expérience de ce cercle vicieux, décrocher de son illusion. Et pour décrocher de son illusion, il faut avoir suffisamment bavé de notre propre stupidité.
Qu’est-ce que c’est de la stupidité ? De la stupidité, c’est un état psychologique qui fait de nous des êtres sans intelligence et sans volonté. Donc si dans l’expérience nous voyons, nous percevons que nous agissons sans volonté, sans intelligence, nous pouvons percevoir de la stupidité, donc nous pouvons nous révolter contre notre stupidité. Et à partir de ce moment-là, nous commençons à créer une brèche dans notre cercle vicieux. Mais si nous ne voyons pas notre stupidité, si nous ne souffrons pas de notre stupidité, comment voulez-vous que nous créions une brèche dans le cercle ? Et en plus et surtout en plus, si nous voyons notre stupidité et que nous demeurons encore stupides, mais à ce moment-là, nous avons l’impression de voir et de comprendre. Mais nous ne savons pas, donc nous demeurons stupides, peut-être un petit peu moins stupides qu’auparavant, mais nous sommes encore des êtres liés émotivement et nous sommes encore des êtres qui ne possédons pas un mental pur.
Nous sommes encore des êtres qui n’avons pas la capacité d’intégrer notre savoir à notre vie. Donc nous sommes obligés de dire : “Ah ! Je vois et je comprends”. Mais ce que je vois et ce que je comprends ne fait partie que de mes propres illusions, parce que je ne vois et je ne comprends que ce que je veux voir et comprendre. Et c’est justement ce qui se produit avec le monde, avec les Hommes. Les Hommes voient et comprennent ce qu’ils veulent voir et ce qu’ils veulent comprendre, mais ils ne veulent pas voir et comprendre ce qui est au-delà de cette capacité émotive de rejeter la souffrance.
Donc les gens qui disent : “Je vois et je comprends”, et qui se retrouvent toujours dans la même merde, nous ne pouvons pas avoir pour ces Hommes de sympathie. Parce que ces Hommes veulent demeurer – non pas qu’ils le veulent dans le sens psychologique – mais ils veulent demeurer stupides, c’est-à-dire qu’ils ont la capacité de demeurer stupides. Et avoir la capacité de demeurer stupide, c’est avoir encore la capacité de ne pas savoir.
Vous ne pouvez pas jouer avec savoir. Vous pouvez jouer avec voir, vous pouvez jouer avec comprendre, vous pouvez vous créer des illusions de voir et de comprendre, mais vous ne pouvez pas jouer avec savoir. Savoir ne vous appartient pas sur le plan psychologique, savoir vous appartient sur le plan de votre conscience créative. Savoir ne se contamine pas, savoir ne se plie pas, ne se conditionne pas, savoir c’est réel.
Donc si vous me demandez : Comment se fait-il que l’Homme continue pendant si longtemps à vivre des souffrances à cause de ses émotions qui sont si fortes lorsqu’il voit et qu’il comprend ? Je vous dis : Voir et comprendre est une perception. C’est une situation psychologique de votre ego, c’est une sorte d’intelligence, mais ce n’est pas une intelligence réelle, c’est une intelligence perceptive.
Regardez ce que cette personne m’écrit dans la même lettre : Je sais donc depuis le début qu’il y a des « games » d’ego, d’émotion, d’astral dans cela. J’ai essayé de rompre à plusieurs reprises, mais toujours je revenais. Je recommençais car l’émotion l’emportait, même si mentalement je comprenais ce qui se passait. Petit à petit, j’ai eu plus de preuves concrètes que je me faisais jouer, mais je revenais encore et encore, comme espérant que la relation s’améliore, car il y a quand même bien des côtés de cette personne que j’appréciais énormément. La réponse elle est là, c’est ce que j’essaie d’expliquer, il y a une différence entre savoir une situation et voir et comprendre une situation, et ces deux aspects ne se rencontrent pas.
Donc, il vous est inutile de venir me voir et de me dire : “Je vois et je comprends”. Parce que lorsque vous me dites que je vois et que je comprends, ça ne me dit rien, parce que voir et comprendre, pour moi, c’est une illusion. Quand vous viendrez à moi et que vous me direz : “Je sais”, à ce moment-là je pourrais m’attendre à des changements dans votre vie. Je pourrais m’attendre à une restructuration de votre vie, je pourrais m’attendre à un exercice d’intelligence et de volonté autonome, donc à une réussite dans votre vie. Ceci est ma réponse à cette lettre.
Voici une autre lettre, une autre question :
L’Homme de l’involution fait partie d’une conscience collective. Est-ce que la lumière, qui est l’énergie de l’Homme nouveau, collective, forme-t-elle en dehors de la forme un grand tout ? Si oui, l’Homme vivra-t-il à l’intérieur de lui-même cette unité en même temps qu’il vivra l’individualité de la forme que cette énergie aura prise ?
Voilà une question intéressante. Effectivement, la conscience de l’Homme, l’énergie de l’Homme, est universelle. Mais cette énergie universelle de l’Homme ne veut pas dire qu’elle est collective, dans le sens psychologique que nous comprenons ou que nous donnons à l’universalité. Universalité ne veut pas dire collectif, universalité veut dire mouvement d’une énergie à travers plusieurs êtres dans un cadre d’harmonie perfectionnée.
Dans le mouvement universel de la conscience de l’Homme nouveau, il n’y a pas de perte d’individualité, il n’y a aucune perte d’individualité. Au contraire, s’il y a une énergie qui puisse donner à l’Homme son individualité, c’est bien son énergie universelle. Mais si cette énergie universelle, cette énergie pure, est le moindrement spiritualisée, à ce moment-là l’Homme, au lieu de vivre l’unité de cette énergie, c’est-à-dire l’indivisibilité de cette énergie sur le plan psychologique, vivra cette énergie en fonction des pressions psychologiques créées par l’ego spiritualisé. Et à partir de ce moment-là, quelque part dans le temps, l’Homme sentira une sorte de vampirisme à partir ou de la part de ceux qui sont autour de lui.
Un Homme qui est dans sa conscience réelle, qui est dans son énergie, ne peut pas subir, ne peut pas supporter aucune forme de vampirisme. Donc il ne peut pas vivre, à aucun niveau, de la dislocation psychologique due à l’impression que nous avons, parce que nous sommes encore des êtres pensants. Nous sommes encore des êtres qui n’avons pas parfaitement réalisé notre autonomie, dû à ce fait.
Nous ne pouvons pas aujourd’hui, pour la plupart d’entre nous, avoir conscience pure de ce que veut dire unité dans la conscience en même temps que nous vivons l’individualité de la forme, parce que le concept de l’unité de conscience qu’aujourd’hui nous pouvons avoir de cette énergie, n’est pas un concept qui a été vécu, qui a été exprimé, qui a été expérimenté par l’Homme sur le plan de sa totale individualité. Et tant que nous n’aurons pas vécu cette énergie sur le plan total de notre individualité, nous la vivrons, cette énergie, en fonction d’une sorte de mentalité collective spiritualisée et un peu vampirique, moins vampirique qu’auparavant, mais tout de même encore un peu vampirique.
Tant que l’Homme ne sera pas parfaitement dans son énergie, qu’il n’aura pas parfaitement intégré son énergie, qui ne sera pas parfaitement individualisée, il ne comprendra pas parfaitement ce que veut dire le mot “unitisation” de la conscience. Et en même temps, dans un mouvement parallèle, il ne comprendra pas parfaitement ce que veut dire l’individualité de la forme.
Dans le fond, lorsque nous parlons de conscience universelle, nous parlons de cette conscience dans chaque Homme qui est harmonisée à un tel point que la divisibilité n’existe plus. C’est la divisibilité dans la conscience de l’Homme qui crée la collectivité de la conscience inférieure.
Je répète, c’est la divisibilité dans la conscience de l’Homme qui crée la collectivité de la conscience inférieure. Ceci est extrêmement difficile à comprendre, parce que nous sommes obligés d’employer des termes qui se posent en signification pour donner une réponse ou une explication qui semble être contradictoire. Et c’est au-delà de la contradiction qu’existe la réalité de cette union entre l’individu conscient universellement et l’individu parfaitement individualisé dans la forme.
Je vous donne un exemple stupide, simpliste, pour expliquer la subtile illusion de la différence entre la conscience universelle réelle et la conscience universelle spiritualisée, et la conscience collective réelle et l’individualité réelle. Supposons que vous m’aimez beaucoup. Supposons qu’il y a parmi vous une personne qui m’aime beaucoup, autrement dit une personne qui possède suffisamment d’œillères spirituelles pour m’aimer beaucoup.
Je vais chez cette personne et je dis : Écoute, moi je suis Bernard de Montréal, moi je suis un type d’un certain ordre, d’une certaine évolution, ainsi de suite, et je te demande de sortir de la maison, de chez vous, parce que moi j’ai besoin d’un toit. Donc puisque tu m’aimes beaucoup, puisque nous sommes des êtres qui possédons une conscience universelle, je te demande de partir de chez vous, de te trouver un autre logement et moi j’entre chez vous.
Je suis sûr que possiblement il y aurait dans le monde des êtres suffisamment stupides spirituellement pour se laisser prendre dans l’illusion de la conscience universelle et pour dire : Oui, Bernard de Montréal, c’est un Homme qui a une conscience universelle, moi j’ai une conscience universelle, je vois et je comprends ceci, je pars de chez nous et je laisse Bernard de Montréal vivre chez nous et moi je m’arrangerai pour me trouver un autre local. Alors l’illusion de la conscience universelle et l’illusion de l’individualité sont sur un même pied d’égalité avec cet exemple ridicule que je donne.
Pour que l’Homme en arrive un jour à savoir ce que veut dire conscience universelle dans sa réalité, pour que l’Homme en arrive un jour à comprendre ce que veut dire conscience universelle dans sa manifestation individualisée, il faut que l’Homme en arrive un jour à être parfaitement individualisé. Et tant qu’il ne sera pas parfaitement individualisé, il optera pour une conscience universelle qui ne sera pas réelle. Il optera pour une conscience individualisée qui ne pourra pas fonctionner parfaitement dans le cadre d’une conscience universelle. Donc il vivra une conscience spiritualisée à l’intérieur de laquelle il perdra, sans le réaliser, un peu de son autonomie au profit d’une conscience dite universelle.
Pour que l’Homme vive, pour que l’Homme nouveau vive une conscience universelle, il ne faut pas qu’il vive une conscience collective universelle, il faut qu’il vive une conscience parfaite universelle. Une conscience parfaite universelle n’est pas une conscience collective. Une conscience collective, c’est une conscience à l’intérieur de laquelle l’individualité n’est pas à son maximum, n’est pas parfaitement développée, autrement dit n’est pas totalement perfectionnée. Et à l’intérieur de cette conscience, il existe l’illusion de la spiritualisation harmonieuse de l’énergie universelle de l’Homme. Et ça c’est une illusion. C’est un peu de cette illusion spirituelle que vivent ceux qui se joignent à des collectivités où, sous le parapluie de l’activité créative d’un maître ou sous le parapluie d’une science dite universelle, ils perdent leur individualité.
Nous ne pourrons jamais, à travers les mots, voir et comprendre. Nous ne pouvons savoir qu’à travers l’action de l’énergie créative de notre propre conscience. Et nous verrons demain que l’action créative de notre propre conscience ne suit pas les sentiers de la sémantique, ne suit pas les sentiers de la philosophie, ne suit pas les sentiers de la psychologie des mots. La conscience créative à travers chaque homme, à travers chaque femme, représente à travers chaque homme et chaque femme, une voie d’action sur le plan matériel. Et cette voie d’action ne peut être universelle, dans ce sens qu’elle ne peut être parfaitement harmonisée que lorsque l’Homme lui-même en est arrivé à un niveau de constatation psychique interne où il est capable de sentir que du moment qu’il n’y a pas d’interruption, qu’il n’y a pas d’interférence dans sa propre énergie, il y a universalité. S’il a la moindre interférence, la moindre interruption dans le mouvement de son énergie, il n’y a pas d’universalité.
Donc universel ne veut pas dire collectif, universel veut dire parfaitement individualisé. Et parfaitement individualisé ne veut pas dire sujet à aucune forme ou à quelque forme que ce soit d’exploitation “psycho-spirituelle”. Autrement dit, il n’y a pas de différence, il n’y a pas de scission entre le caractère universel de la conscience et l’aspect individualisé de cette conscience. S’il y a scission entre l’aspect individualisé d’une conscience et son caractère universel, ce que nous vivons ce n’est pas une conscience universelle, c’est une forme de conscience collective spiritualisée qui vampirise l’ego et qui redonne à l’astral un pouvoir subtil sur l’évolution. Voici un peu ma réponse à cette lettre.
Sur un bout de papier, on me demande comment maîtriser son émotivité. Et je réponds : En en arrivant un jour à pouvoir cesser d’être stupide. Je réponds : En en arrivant un jour à pouvoir cesser d’être stupide, ceci veut dire que l’Homme en arrivera à maîtriser son émotivité lorsqu’il aura cessé d’émotivement apprécier l’événementiel qui cause en lui la souffrance. Lorsque l’Homme aura cessé émotivement d’apprécier l’événementiel qui crée de la souffrance, il commencera à maîtriser son émotivité, c’est-à-dire qu’il commencera à vivre de la volonté et de l’intelligence. Il cessera de regarder en arrière, il cessera de regarder s’il n’a pas fait une erreur, il cessera de vivre de culpabilité, il cessera d’employer dans sa vie des moyens plus ou moins frauduleux vis-à-vis de sa propre personne, moyens qui servent simplement à l’empêcher d’être lui-même.
Si nous sommes émotifs dans la vie – je parle de l’émotivité négative, de l’émotivité ridicule bien qu’elle puisse être rationalisable – si nous sommes émotifs dans la vie, c’est que nous regardons trop en dehors de nous-mêmes et nous ne regardons pas suffisamment en dedans de nous-mêmes. Nous ne regardons pas suffisamment pour nous-mêmes, nous sommes encore des êtres trop spiritualisés. Nous avons encore trop de conscience collective, nous ne possédons pas encore une conscience universelle individualisée.
Nous n’avons pas encore d’autonomie, nous ne sommes pas encore réels, nous ne sommes pas encore capables d’être réels. Donc nous nous plaignons de la vie, nous nous plaignons du pouvoir de la vie, nous nous plaignons des forces de la vie, des interférences de la vie. Tant que nous nous plaidrons des interférences de la vie, c’est parce que nous serons trop stupides dans la vie, nous n’aurons pas le contrôle de la vie. La vie, ça se contrôle. Donc l’émotivité ça s’élimine, ça se neutralise pour ne laisser part qu’à l’émotivité créative. Tout dans la vie se maîtrise. Tout dans la vie se maitrise, donc l’émotivité se maîtrise. Et tant que nous n’avons pas réussi à maîtriser cette sorte d’énergie qui fait partie de la nature animale, qui fait partie de la conscience inférieure, nous ne pouvons pas vivre.
Mais il s’agit d’agir, il s’agit de le faire. Il s’agit de le faire et d’arrêter d’en parler, de cette maudite émotivité qui revient toujours, de jour en jour, de semaine en semaine, de mois en mois, empêcher l’Homme de vivre sa vie. Donc ne cherchez pas de méthode pour éliminer ou pour maîtriser votre émotivité, maîtrisez-la une fois pour toutes. Autrement dit, réalisez une fois pour toutes qu’il y a dans votre émotivité un grand pourcentage de stupidité. Et lorsque vous aurez réalisé qu’il y a en vous de la stupidité, vous commencerez lentement à être fatigués d’être stupides. Et c’est comme ceci que vous en arrivez à maîtriser votre émotivité. Il n’y a rien à ajouter sur ce sujet.
L’Homme doit créativement tester sa capacité. Si vous ne testez jamais votre capacité, vous ne pourrez jamais en arriver à votre capacité. Regardez ceux qui font les jeux olympiques, ils dépassent constamment leurs limitations. En arriver à dépasser, à maîtriser l’émotivité veut dire en arriver à dépasser ses limitation. C’est ça, le problème de l’Homme. L’Homme possède des limitations et il n’est pas capable de les dépasser, il vit toujours à l’intérieur d’elles, c’est pourquoi l’Homme ne vit pas. Et les limitations de l’Homme, elles sont subtiles, les limitations de l’Homme ont toutes sortes de raisons pour ne pas pouvoir la franchir, pour le garder en tant qu’esclave. Vous voyez, vous comprenez votre émotivité, mais vous ne savez pas.
Regardez comment une lettre se “superimpose” (superpose) sur une autre avec deux personnes totalement différentes. L’on voit, l’on comprend, mais on ne sait pas. Si l’on savait, l’on pourrait maîtriser l’émotivité. Et pour en avoir suffisamment bavé de cette émotivité, il faut dans certains cas en avoir suffisamment souffert. Donc avec le temps, lorsque vous aurez suffisamment souffert de cette émotivité stupide, il se passera en vous un changement vibratoire qui vous amènera finalement à la maîtriser, c’est-à-dire à l’éliminer, dans sa négativité, de votre vie de tous les jours.
mise à jour le 21/08/2024