Couple laboratoire versus couple réel

Marine life – credit: @scubaasmr YouTube

Conférence avec François Payotte 62

« FP : Bonsoir. J’espère que vous avez pris de bonnes résolutions au jour de l’an, des résolutions que vous allez pouvoir tenir toute l’année ; moi de mon côté, comme j’ai trouvé l’année 87 assez pesante, j’ai décidé d’alléger 88, j’ai donc pris la résolution de ne boire que de la bière légère, de fumer des … » BdM

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.

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François Payotte (FP) : Bonsoir. J’espère que vous avez pris de bonnes résolutions au jour de l’an, des résolutions que vous allez pouvoir tenir toute l’année ; moi de mon côté, comme j’ai trouvé l’année 87 assez pesante, j’ai décidé d’alléger 88, j’ai donc pris la résolution de ne boire que de la bière légère, de fumer des cigarettes légères et de n’entretenir que des femmes légères (rires du public).

À propos de femmes, je dois vous faire une confidence. J’aime beaucoup un auteur qui a pour nom Nietzsche, un penseur allemand assez drastique, et je suis tout à fait d’accord avec Nietzsche qui prétend qu’il n’y a, en fait, que les myopes, les myopes qui tombent en amour et qu’il suffirait simplement de lunettes plus fortes pour les guérir, pour guérir un amoureux.

Mais c’est vrai ça qu’avec… si on avait l’imagination assez puissante là, pour se représenter un visage, une taille, un caractère vieilli de vingt ans, on passerait certainement à travers bien des affaires sans problèmes. Moi, si j’avais connu ma femme vingt ans plus tard, je ne l’aurais pas épousée vingt ans plus tôt ! Puis aujourd’hui, je ne serais pas bigame, je ne serais pas “pogné” avec deux femmes : mon épouse puis ma belle-mère. Sacrée belle-mère, quel karma !

C’est un karma double pour moi, double signe, double karma. Ma seule consolation, c’est de savoir que bientôt le libre échange avec les Américains, ça va être effectif, et puis croyez-moi, ce jour là, je serai le premier sur les lignes le matin à cinq heures là, pour aller changer ma belle-mère aux Américains contre n’importe quoi, une caisse de Budweiser ou de coke (coca), n’importe quoi !

Mais ça, c’est entre nous là, c’est un tuyau que je vous donne, c’est une primeur ça, il paraît qu’aux États-unis, ils projettent déjà de recycler les belles-mères, les belles-mères canadiennes pour les envoyer dans le Golfe Persique, pour les opérations de déminage à la place des phoques qui commencent à être fatigués ! Puis c’est grâce à nous qu’ils vont la gagner la guerre du golfe, parce que “l’ayatollah comédie” là, il ne sera jamais capable d’aligner assez de mines, autant que nous, on sera capable d’aligner de belles-mères dans la province, par patriotisme.

En tout cas, pour en finir avec le mariage et pour en revenir à Nietzsche, c’est bien évident que l’homme n’est pas fait pour vivre avec la femme. D’ailleurs, c’est bien pour ça que de ces temps-ci, on parle tellement des hommes à chevaux, tout le monde cherche des alternatives, en tout cas en ce qui me concerne, moi je suis persuadé que si les époux ne vivaient pas ensemble, les bons ménages seraient certainement plus fréquents.

Il nous reste à connaître maintenant le point de vue d’une personne autorisée en la qualité de monsieur Bernard de Montréal, s’il arrive à se rendre jusqu’à nous à travers la salle. Monsieur Bernard de Montréal.

BdM : Il fait froid au Québec, hein !

FP : Il fait froid au Québec ? D’où venez-vous ?

BdM : En dehors du Québec !

FP : En dehors du Québec ? C’est pour ça que vous êtes arrivé en retard, il paraît que le douanier vous a demandé si vous aviez quelque chose à déclarer (rires du public). Ce qu’il ne faut jamais faire avec Bernard de Montréal, ça risque de prendre sept ou huit heures avant qu’il ait terminé sa déclaration ! Content d’être revenu au Québec quand même, pour parler du couple ?

BdM : Oui, oui.

FP : Puisque on nous a demandé en 88 de faire l’effort d’aborder encore ce sujet-là de façon plus répétitive, c’est qu’il existe un problème fondamental et qu’on n’a peut-être pas touché le problème encore puisque les gens ne sont pas satisfaits, qu’ils reviennent, ils reviennent toujours sur la question du couple. Il y aurait donc plusieurs façons de l’aborder ce soir. Moi ce que je voulais vous proposer, c’est la présence de Nietzsche, qui est reconnu comme étant une personne qui a abordé justement les problèmes humains de la communication dans le couple, et qui avait un point de vue très particulier.

Et tout au long de sa vie, il a tenu son livre de bord et aux moyens de petits aphorismes, de petites phrases très courtes, il évaluait la situation concernant les rapports entre les hommes et les femmes, parce qu’il pourrait être intéressant… j’en ai sélectionné une dizaine de ces aphorismes, j’aurais aimé que Nietzsche soit présent, qu’il s’exprime et que vous fassiez un commentaire sur ces aphorismes. Peut-être que de cette façon-là, on va voir ce qui ne fonctionne pas au niveau de la relation homme et femme, d’une façon différente.

Il va me demander : c’est quoi la question ! Voulez-vous que je vous le présente autrement ? On passe vingt ou trente ans de vie commune, de conflit perpétuel dans le mariage, de guerre de tranchées, de guerre d’ego, de concession, de frustration, de compromis et tout ça pour en arriver au bout de trente ans à savoir ce qu’on veut, c’est-à-dire la paix, comme quand on était célibataire.

Puis pourtant la société ne valorise que le mariage, jamais le célibat, puis le mariage c’est quoi ? C’est une institution humaine ; si on regarde dans la nature, ce n’est pas évident, pas flagrant, puis si on regarde les civilisations qui nous ont précédés, les hommes avaient sept, huit, dix, douze femmes ; il y avait la communauté qui élevait les enfants, ou la tribu, un groupe.

Puis tout ça, ça tournait au vinaigre lorsqu’on a institutionnalisé cette union et qu’on en a fait le mariage. On est prêt pour les aphorismes ? Oui, on y va ! “Quelques hommes, pour quelques hommes, c’est l’enlèvement de leur femme qui les a fait soupirer ; la plupart des hommes, c’est que personne n’ait voulu leur enlever” (rires du public).

BdM : On dirait que Nietzsche avait une mentalité de Grec.

FP : “Tout commerce (fréquentation) qui n’élève pas abaisse, et inversement ; c’est pourquoi les hommes déchoient d’ordinaire quelque peu quand ils prennent femme, alors que les femmes sont quelque peu élevées, quand elles prennent homme”.

BdM : Ça nous mène à rien ça, parce que Nietzsche a une attitude négative vis-à-vis le couple, un peu comme les hommes ont eu des attitudes négatives vis-à-vis les femmes…

FP : Dans cette négation, c’est quoi qu’il renie ? il renie le fait que l’homme perd sa liberté, il perd instinctivement ce pourquoi il est fait, c’est-à-dire depuis toujours un chasseur, un pêcheur, un découvreur, un fonceur et que la femme le retient, le tire à l’arrière, veut être sécurisée etc., l’empêche de découvrir, puis d’avancer. C’est un peu la philosophie de Nietzsche.

BdM : Le problème du couple au niveau de la civilisation, c’est un problème d’évolution. Bon… l’homme au cours de la civilisation, comme vous dites, a été un constructeur, c’est lui qui a pris les devants de la civilisation, c’est lui qui s’est institué comme guerrier, comme prêtre, comme architecte, ainsi de suite. il y a toutes sortes de raisons sociologiques et biologiques pour ceci, tout le monde les connaît.

Mais pendant l’involution, la femme n’a pas été donnée sa juste place dans la société humaine, parce que, pour des raisons biologiques, pour des raisons sociologiques, la femme n’avait pas pris conscience d’elle-même. Les structures sociales, les structures sociologiques, psychosociologiques, étaient trop restreignantes.

Donc le monde, que l’homme socialement, ou sociétalement, ou légalement a créé, c’est un monde qu’il a créé en fonction de la myopie psychologique de son moi, et cette myopie psychologique du moi humain mâle fait partie de la souffrance de la femme et du désir de l’homme de se donner de l’expansion. Pendant l’involution, c’était normal parce que l’homme avait un esprit tribal, l’homme avait un esprit de conquérant, ainsi de suite.

Mais aujourd’hui à la fin du vingtième siècle et même au début du vingtième siècle, parce que le mouvement de la femme, l’éveil de la femme socialement parlant, il n’est pas neuf, mais à la fin du vingtième siècle, la femme commence à prendre un peu de sa place dans la société bien que la femme ait encore un esprit extrêmement maigre d’elle-même.

Et quand je dis que la femme a un esprit très maigre d’elle-même, c’est que la femme à cause de sa nature émotive, à cause du fait qu’elle investit toute sa vie dans un rapport humain à travers l’amour, la femme n’a pas cultivé sa mentation, elle n’a pas cultivé sa réalité humaine, son individualité. La femme n’a pas cherché à découvrir son identité dans le monde mâle du vingtième siècle comme dans le monde mâle de l’involution.

Mais graduellement, au cours des années, au cours des dernières générations, on a vu qu’il y a eu des changements dans cette direction ; le mouvement féministe, c’est simplement une expression extrêmement rudimentaire de toute cette nouvelle façon que la femme veut se donner ; afin de pouvoir vivre dans une société un peu plus à l’ombre de son propre parapluie. Mais le problème de ceci, c’est que ça a enlevé à la femme certains aspects, certaines qualités de son esprit que les hommes n’aiment pas, et que les femmes ont cultivé pour des raisons réellement de retrouvailles.

Mais si nous allons plus loin au niveau du couple, si nous regardons le couple, non pas sur le plan psychologique de l’ego mâle ou femelle, mais si nous regardons le couple sur le plan de l’Esprit, c’est-à-dire de l’intelligence dans l’homme et dans la femme, nous découvrons très facilement que la femme possède des qualités qui lui sont autonomes, qui lui sont particulières, comme l’homme possède des qualités qui lui sont particulières.

Et ces qualités doivent s’échanger pour créer un couple qui puisse bénéficier de l’affluence “spirite” (esprit) de l’un ou de l’autre partenaire. Une femme possède des qualités “spirites”, des qualités d’esprit qui sont extrêmement riches, extrêmement généreuses, de la même façon qu’un homme peut posséder des qualités d’esprit qui sont extrêmement généreuses, mais l’homme aujourd’hui ou la femme, génériquement parlant, vivent leur vie mentale, leur vie psychologique à partir de la mémoire, en fonction de la mémoire de la race.

Donc les femmes, puisque nous parlons des femmes, les femmes n’ont pas plongé dans la profondeur de leur rêve, elles ont vécu simplement la surperficie de leur êtreté, superficie qui a été plus ou moins conditionnée, plus ou moins manipulée par le monde mâle de la civilisation. Et ceci n’est pas pour la femme un territoire nerveux, parce que la femme ne peut pas découvrir sa réalité en fonction des paramètres sociologiques ou psychologiques que l’homme lui permet de découvrir.

Donc la femme devra un jour plonger dans ses propres profondeurs, comme l’homme, d’ailleurs, un jour, devra plonger dans ses propres profondeurs. Je ne conçois pas aujourd’hui que l’homme soit plus avancé en Esprit que la femme ; que l’homme soit plus avancé que la femme psychologiquement oui, je le conçois ; à cause de la mémoire, du développement de la mémoire, à cause du support de la civilisation, mais je ne conçois pas que l’homme… Autrement dit, on ne peut pas dire que l’homme est plus avancé en Esprit que la femme.

Et mon expérience me prouve, en relation avec des gens que je connais, que la femme possède un Esprit extrêmement puissant de la même façon que l’homme possède un Esprit extrêmement puissant, dans la mesure où ces deux êtres sont capables de plonger dans les profondeurs d’eux-mêmes ; autrement dit l’homme doit découvrir dans son couple la fascination qu’il a avec son ego mâle, et la femme doit découvrir dans son couple aussi, la sorte d’aberration qu’elle vit sur le plan émotif.

Et pour que l’homme plonge dans les profondeurs de son être face à son épouse, ou à son amie femme, que la femme fasse la même chose vis-à-vis de lui, il faut que les êtres deviennent extrêmement réels face à eux-mêmes ; et lorsque l’homme aura fait ceci, que la femme aura fait la même chose, à ce moment-là nous découvrirons, nous verrons naître sur le plan matériel, dans l’expérience humaine, un couple nouveau.

Autrement dit, pour moi, le couple sur la Terre n’existe pas ! Les êtres humains sont accouplés pour des raisons astrales, ils sont accouplés pour des raisons de liens animiques, ils sont accouplés en fonction de circonstances événementielles qui les ont amenés ensemble, des raisons qui, souvent, sont d’ordre purement matériel, d’autres fois d’ordre purement psychologique, et très souvent des raisons qui naissent d’un besoin chez le mâle ou chez la femelle de compenser pour ce qu’il n’a pas.

Donc ceci n’est pas une façon pour l’être humain de la prochaine évolution, des prochaines générations de se créer un couple. Si l’homme mesure cinq pieds six, et que, parce qu’il a une petite grandeur, il a besoin d’une amazone pour contrebalancer sa petitesse physique, à ce moment-là, il tombe sur les lois de compensation. Si la femme elle, elle est extrêmement émotive, extrêmement sensible, et qu’elle a besoin d’un père pour être sécurisé dans son amour, ben à ce moment-là, elle aussi se lie aux lois de compensation.

Et toute loi de compensation fait partie des lois astrales, fait partie du pendule, fait partie du positif et du négatif. Ceci ne fait pas partie de l’Esprit, de l’Intelligence, ça fait partie de l’âme, ça fait partie de l’expérience de l’âme. Et naturellement, ça mène à la souffrance parce que il n’y a pas, dans ce mouvement pendulaire, de stabilité créative. Il y a simplement un afflux d’aspects positifs et un afflux d’aspects négatifs qui s’entrechoquent ou s’entrecroisent au cours de la vie.

Et c’est pourquoi l’histoire du couple humain, que ce soit de la part des Grecs, des Romains, de la Renaissance ou de la civilisation moderne, est une histoire qui mène effectivement à l’aliénation du couple à travers l’aliénation individuelle du partenaire, le mâle et la femelle. Donc pour moi, le couple sur la Terre n’existe pas aujourd’hui, c’est simplement un accouplement légalisé par la société, un accouplement qui peut être très facilement fractionné, divisé, brisé par les passions individuelless.

Donc, il n’y a aucune sécurité aujourd’hui dans l’accouplement humain et c’est pourquoi les hommes sur la Terre, et les femmes aussi, ne sentent pas dans leur couple, de réalité. Ils sont obligés constamment de compenser les pertes graduelles d’énergie astrale et mentale qu’ils ont vécues au cours des années, depuis le moment où ils se sont rencontrés, depuis le moment où le cheval était blanc, jusqu’au moment où il est devenu de plus en plus grisâtre, et finalement il est devenu brun, presque noir.

Donc le phénomène du couple… on ne peut pas regarder le couple du point de vue Nietzschien parce que Nietzsche c’était un homme qui était extrêmement torturé sur le plan psychique, c’était un grand intuitif, c’était un grand philosophe, dans le sens qu’il avait la capacité intuitive d’aller chercher dans son mental des questions pour leur donner des réponses qui équivalaient à l’orgueil mental de sa philosophie.

Mais l’Homme a besoin de beaucoup plus que ceci, l’Homme n’a pas besoin d’orgueil mental ou d’orgueil philosophique pour résoudre les problèmes de l’humanité, il a besoin d’Esprit, d’Intelligence pure, d’Intelligence parfaite, d’Intelligence qui n’est pas régie par les lois de la compensation ; sinon nous vivons constamment des dilemmes, nous lisons des aphorismes pour ajouter un peu d’esprit d’un autre à notre esprit, que nous n’avons pas, c’est ça la philosophie !

FP : Bon ! Mais à travers le couple, le couple on pourrait le comparer à la famille, à une entreprise, OK. Ça prend un boss !

BdM : Je vous interromps une seconde parce que je veux quand même… moi j’aime beaucoup Nietzsche, je l’aime vraiment, en tant que philosophe, dans certaines sphères ; où je conçois que Nietzsche a réellement apporté à la civilisation ou à la civilité, c’est dans le cadre où il a réussi finalement à réaliser et à mettre devant le monde, le fait que l’Homme n’a pas de volonté, et que l’organisme social, surtout d’organismes de la chrétienté, les grands pouvoirs, ont enlevé à l’Homme sa liberté.

FP : Oui, il dit ça de la religion, la religion a enlevé la liberté….

BdM : C’est là que Nietzsche a réellement amené quelque chose de lumineux, mais si nous tombons dans les extravagances psycho-philosophiques…

FP : Je ne vois pas d’extravagance, si on accepte que la religion a enlevé la liberté, la volonté à l’homme, qu’elle lui a coupé les ailes, il continue lui, en disant que la femme œuvre de la même façon, elle enlève la volonté, l’intelligence à l’homme.

BdM : Non.

FP : Pourquoi est-ce qu’on en prendrait un et qu’on laisserait l’autre, là ?

BdM : La femme n’enlève pas la volonté à l’homme, si la femme enlève à l’homme la volonté, c’est parce que déjà, il n’en a pas (rires du public).

FP : Bon ! Et à travers les mouvements de revendication du féminisme, on arrive à quoi ? Ce n’est pas la femme qui se découvre une nouvelle identité personnelle, elle n’est pas à la recherche de son identité, elle est en train de prendre l’identité de l’homme ; la contestation dans le couple se fait aujourd’hui au niveau de la prise de décision. Il y a deux “bosses”, il n y a plus de décisions.

BdM : C’est ce que je disais, pendant l’involution la femme vivait sous l’identité ou l’empire de l’homme. Au début du vingtième siècle, fin dix-neuvième siècle, la femme a commencé à prendre un peu plus de place, mais c’était une place qui n’est pas réelle. Donc la femme se retrouve aujourd’hui encore carriériste, féministe mais seule, donc ce n’est pas une solution totalement “libertine”, ce qui n’est pas résolution à son problème.

Donc, je suis totalement d’accord avec la position que vous développez en ce qui concerne la femme involutive, mais moi je ne m’occupe pas de la femme de l’involution, je ne m’occupe pas de la femme des Grecs, des Romains, de la Renaissance ou du dix-neuvième siècle, je ne m’occupe même pas de la femme du vingtième siècle. Je m’occupe de la femme du vingt-et-unième siècle.

C’est la femme du vingt-et-unième siècle qui m’intéresse dans mes écrits, je projette vers le vingt-et-unième, vingt-deuxième, vingt-troisième, vingt-quatrième siècle. Pour l’homme, c’est la même chose. Parler du passé pour moi, c’est une perte de temps, déjà on est effondré, donc on a besoin de se reconstruire, donc nous avons besoin d’une vision globale, créative, intégrale de l’avenir, et non pas une perception au-dessus de notre épaule pour regarder ce que le passé nous a donné ou le passé, ce qu’il nous a violé.

Le passé, il est mort, il est fait ; la femme elle est foutue, l’homme aussi. Donc, nous devons regarder vers l’avenir et regarder qu’est-ce que le couple doit être, mais nous ne pouvons pas regarder ce que le couple doit être en prenant des positions philosophiques, psychologiques, sociologiques, fondées sur le passé, en allant chercher dans les philosophies ou les thèses, qui ont simplement abîmé l’Esprit humain.

Nous devons projeter notre Esprit dans l’avenir avec la puissance mentale que nous découvrirons à partir du moment où nous serons capables d’entrer dans nos propres profondeurs. À ce moment là, nous regarderons le passé et nous dirons : “Ben ça, c’est le passé, c’était comme ça, l’Église elle a fait ce qu’elle devait faire, c’était très bien, c’était essentiel, c’était nécessaire, mais dans l’avenir il y aura autre chose, les gouvernements ont fait telle chose, c’était nécessaire, c’était essentiel ; dans l’avenir il y aura autre chose”.

Donc l’homme ne peut plus se permettre aujourd’hui, s’il regarde son couple, de le regarder en fonction des idéologies anciennes, antiques, passées, il doit regarder le couple en fonction de sa pensée créative, non idéologisée, basée sur la réalité de son être comme la femme doit faire la même chose.

Et lorsque la femme se regardera dans le profond d’elle-même, et qu’elle aura la force émotive et mentale de surgir au delà de son armature d’émotions et que l’homme aura la capacité aussi d’aller au-delà de son armature mentale, à ce moment là nous aurons un couple qui pourra finalement vibrer à l’Esprit et non plus vibrer à l’ego, non plus vibrer à la psychologie, et non plus vibrer aux idées, ou aux aphorismes anciens, antérieurs, c’est une perte de temps !

FP : Mais est-ce que ce n’est pas une perte de temps d’entrevoir la structure du couple de l’avenir qui n’est pas applicable aujourd’hui dans le présent, celle qui n’est pas applicable dans le passé aujourd’hui dans le présent ?

BdM : Tous les Hommes…

FP : Ça revient au même.

BdM : Tous les Hommes qui ont été le moindrement créatifs dans le passé, comme tous les Hommes qui sont le moindrement créatifs dans le présent, sont des êtres qui, forcément, doivent travailler avec le temps, et exposer dans le temps des vues qui, dans le temps, seront vécues par l’humanité. Si vous regardez les penseurs, les grands penseurs, les Hommes qui ont éclaboussé un peu le génie humain atrophié par le passé, ce sont des êtres qui étaient automatiquement en devance de leur temps.

Un Homme qui est trop dans son temps, il n’est pas dans le bon temps. Il est dans le temps du passé. Un Homme qui est dans un temps réel, un Homme qui est dans un temps qui, demain, deviendra la réflexion d’un devenir, est forcément – dans le temps historique chronologique de son passage humain – un être avant son temps ; c’est normal !

Vous ne pouvez pas prendre les dictées d’un Esprit qui est supratemporel, vous ne pouvez pas prendre les dictées d’une mentation qui ne s’exerce pas à travers le fruit de la pensée passive, subjective, colorée par le passé, vous ne pouvez pas prendre un temps comme ceci et l’appliquer aujourd’hui ! Mais vous pouvez le regarder aujourd’hui avec le but que, dans quelques années, dans quelques générations, dans quelques siècles, il y aura une évolution dans cette direction qui est exposée à l’Homme par son Esprit.

Sur le plan individuel, ça se fera dans une vie ; sur le plan collectif, social, sociétal, global, terrestre, planétaire, ça se fera au cours des siècles. Mais il y aura définitivement un réalignement de la psyché humaine mâle et femelle, dans la mesure où les Hommes seront instruits ; et quand je dis “instruits”, je veux dire expliqué à partir de l’Esprit, les lois du rendement psychologique de l’ego mâle et femelle.

À ce moment-là, les hommes, les femmes, graduellement, selon leur force intérieure, selon leurs qualités, selon leur intuition, ainsi de suite, selon l’élévation de leur propre Esprit, pourront aller chercher dans cette réserve absolument infinie d’énergie créative, des aspects qui leur seront fondamentaux, qu’ils pourront rendre sien et qu’ils pourront utiliser d’une façon créative, et voir qu’effectivement l’Esprit ne trompe pas – mais que l’ego – que l’âme déçoit constamment.

FP : Alors, il faudrait commencer par préciser ces aspects, voir quelle est la différence fondamentale qu’il peut y avoir entre le couple planétaire et le couple vibratoire que vous annoncez ?

BdM : Le couple planétaire, c’est un couple qui a été créé en fonction des aspects psychologiques, subjectifs, de la conscience mâle et femelle, en fonction d’une programmation animique. Autrement dit, tu vas dans un restaurant un soir, tu “t’enfarges” dans une porte, la “waitress” (serveuse) vient te chercher, elle te fait un bandage, tu tu tombes en amour, et tu restes pour le restant de tes jours accroché à elle, ou tu restes pour quelques semaines… accroché !

La vie c’est comme ça, et les gens dans la salle qui ont rencontré femme, qui ont rencontré homme, vont se rappeler qu’effectivement, ils se sont rencontrés quelque part dans la vie à travers une expérience qui a été fortuite, quelque chose de drôle s’est passé, le coup de foudre est venu, et tout ceci… Mais le coup de foudre, c’est ce qu’il y a de plus dangereux, parce que le coup de foudre, c’est le coup de la foudre, et la foudre, elle vient d’où ? Elle vient des “dieux” ! Les “dieux”, c’est quoi ? C’est l’âme !

Donc à partir du moment où tu rencontres quelqu’un sur un coup de foudre, il faut faire attention, parce que tous les gens que je connais, moi, qui ont eu le coup de foudre, au bout de quelques années, on s’aperçoit que la foudre, elle est devenue extrêmement ténue. Beaucoup de ces gens-là sont demeurés mariés parce que les institutions les ont gardés ensemble. Mais la foudre n’a pas maintenu son feu !

Donc le coup de foudre, c’est très, très, très dangereux, parce que le coup de foudre, ça fait partie de l’énergie de l’âme qui se déverse à travers l’ego, qui fait se cimenter l’homme et la femme à travers une émotivité passionnée, basée sur une quête d’une maladie universelle que j’appelle le bonheur. Et le bonheur, c’est une infraction à l’Esprit ! La joie, ça fait partie de l’Esprit.

Le bonheur, c’est le mouvement de l’âme à travers l’émotion et les Hommes ont cherché pendant des siècles, ont fait la poésie du bonheur. Et les Hommes au cours de l’expérience ont réalisé dans leur philosophie, dans leur vie personnelle que le bonheur c’est comme du sable, ça vient, ça va, ça vient, ça va… Donc si les Hommes savent que le bonheur ça vient, ça va, ça vient, ça va, pourquoi les Hommes continuent à chercher le bonheur ? C’est con !

Donc ce n’est pas dans le bonheur que l’Homme va réaliser son Esprit, c’est dans le bonheur que l’homme va réaliser les pulsions de l’âme ; ça, je suis d’accord. Mais les pulsions de l’Esprit, le mouvement de l’Esprit, ce n’est pas dans le bonheur, c’est dans la paix.

FP : On devrait au moins, lorsqu’on fait une rencontre, pouvoir se poser la question, est-ce que je vais être capable d’entretenir une bonne conversation pendant trente ans avec cette personne ? À ce moment-là, le coup de foudre, serait remis en question.

BdM : Non, parce que ça, c’est encore approcher le problème à partir d’un besoin psychologique. Le type, il rencontre une fille, lui, il aime parler, il est philosophe, il est allé à l’Université de Montréal, il rencontre la fille, et il mesure si elle est capable de parler de Nietzsche ! Si elle parle de Nietzsche, il la marie (rires du public). Vous comprenez ?

Mais s’il rencontre une fille qui a de l’Esprit, qui a du cœur, qui a de la sensibilité, qui n’est pas casse-pied pour lui – admettons qu’il n’aime pas les casse-pieds – mais elle ne lit pas Nietzsche, elle ne connaît pas Nietzsche, elle prononce le mot Nietzsche à l’envers, et tout ça… il la met de côté, et pourtant s’il avait passé au dessus de son affabulation pour Nietzsche, il aurait probablement découvert une grande femme pour lui-même.

Donc ça, c’est encore l’âme, c’est toujours les jeux. Moi, je me rappelle quand j’ai rencontré mon épouse en 69, d’accord… je suis d’accord que j’avais des facultés déjà paranormales, dans le sens que j’étais voyant, ainsi de suite. Tout m’était annoncé d’avance, bon ! Mais j’étais un homme quand même qui avait une grande éducation, j’étais allé à l’Université pendant des années, j’avais beaucoup lu quand j’étais jeune, j’étais réellement un intellectuel quand j’étais jeune, j’étais comme vous (rires de FP et du public).

FP : Il y a de l’espoir (rires du public).

BdM : Et quand j’ai rencontré ma femme, je lui ai demandé trois questions très simples. J’ai dit : “Est ce que vous aimez les voyages”… ? Elle a dit : “Oui”, j’ai dit : “Vous aimez le cinéma”… ? Elle a dit : “Oui”. Et j’ai dit : “Vous aimez d’autres choses”… ? Je ne sais pas quoi… ce n’est pas ce que vous pensez ! (rires du public). Et elle a dit : “Oui”. Et je lui ai dit… je lui dis : “Il y a des possibilités” ! Je ne lui ai pas demandé quels étaient les grands acteurs de cinéma, quel était son acteur préféré, quel était le pays qu’elle préférait le plus ! Elle n’était jamais allé nulle part, “anyway” !

Elle venait d’une petite ville au Québec, et comme elle aimait ce que moi j’aimais, à ce moment-là, c’était à moi de l’amener en voyage, c’était à moi de l’amener au cinéma et c’était à moi de lui faire vivre la troisième chose dont je ne me rappelle pas (rires du public). Et nous nous sommes bien entendus, mais si j’avais cherché une femme qui était psychologue, philosophe, PhD comme j’en connaissais d’ailleurs, grande femme – parce que moi je suis petit homme – à ce moment-là, aujourd’hui je serais probablement pris avec un problème psychologique à la Rambo !

Donc je n’ai pas ce problème et j’ai découvert que ma femme ne me cassait pas les pieds, et elle était très sensible, alors toutes ces qualités que mon intuition, que mon Esprit me faisait percevoir chez elle, au cours des années, ces qualités sont demeurées permanentes, parce que l’Esprit est permanent chez une personne. Mais si j’avais cherché à la forcer ou à la mettre, à la mesure de mes désirs égoïques intellectuels, quelque part je me serais “tanné” (emmerdé, ennuyé).

J’aurais dit : “Bon ben, ça me prend une femme qui est beaucoup plus verbose (communicative), qui parle beaucoup plus de Nietzsche ou de Saint Thomas d’Aquin”. Mais elle, si je lui disais : “Tu connais Nietzsche”… ? “Qui ça”… ? Elle pensait que c’était le pharmacien, Nietzsche ! Et pourtant aujourd’hui après quinze, seize ans d’évolution, de transmutation interne, ma femme est devenue une très grande voyante qui aide beaucoup de personnes.

Et son avenir, sa créativité, le pouvoir de son Esprit à travers son mental est au niveau de cette voyance qu’elle a aujourd’hui, qu’elle a beaucoup souffert pour découvrir, mais qu’elle a, et ça, c’est son PhD ! Donc chaque être humain a sa possibilité. Mais il faut que nous, les hommes, nous donnions à nos femmes la possibilité de se découvrir. Et pour que nous, les hommes, donnions à nos femmes la possibilité de se découvrir, il faut que nous, les hommes, cessions d’être des emmerdeurs !

Donc ce ne sont pas les femmes qui emmerdent les hommes, ce sont les hommes qui emmerdent les femmes (rires du public et applaudissements). Et les hommes emmerdent les femmes d’une façon extrêmement intelligente (rires du public). Les hommes emmerdent les femmes parce qu’ils sont Présidents de compagnies, ils ont des doctorats, ils sont les constructeurs, ils sont ceux qui détiennent le pouvoir, ils sont ceux qui détiennent le portefeuille, ils sont ceux qui détiennent tout, et la pauvre, elle, elle ne détient rien.

Et lui le grand, lui dit : “Écoute, c’est grâce à moi si… et c’est grâce à moi si tu portes une robe comme ça, c’est grâce à moi si tu as des pendants d’oreilles de cette longueur-là, c’est grâce à moi si tu as même des enfants” ! Donc qui est-ce qui emmerde qui ? C’est les hommes. Les hommes sont de grands emmerdeurs, mais qui ne reconnaissent pas leurs facultés d’emmerdeur, ce sont des êtres qui ne sont pas prêts à abaisser la vision qu’ils ont d’eux-même parce que le passé, la mémoire, la civilisation les a glorifiés !

La civilisation a glorifié l’homme, elle a fait de lui dans sa poésie, dans sa philosophie, dans ses sculptures, un être, un héros, elle a donné à César, elle a donné à Napoléon, elle a donné à tous ces grands êtres, d’accord, des virtuosités qu’ils avaient en ce qui concerne leur capacité de donner à la civilisation, mais elle n’a pas pu donner à l’homme cette virtuosité qu’il devrait avoir : celle de donner à son couple. Donc les hommes ont été ensemencés et se sont ensemencés, pas ensemencés, encensés…

FP : Encensés, oui !

BdM : Encensés, c’est le mot correct ça ? Les hommes se sont encensés, ils se sont donné la gloire pendant des siècles, parce qu’effectivement ils ont créé de grandes choses, de belles choses. Mais ils n’ont pas donné à la femme, la chance de réaliser qu’elle aussi peut créer de grandes choses. Et lorsque la femme sera libre de par elle-même de créer des grandes choses, que la femme en tant qu’Esprit dans un corps féminin peut créer, l’homme sera absolument ébloui de la femme.

Il dira : “Mais quelle déesse ! Quel être qui est aussi grand que moi”… Et moi, même si aujourd’hui dans le monde, je suis connu, on m’appelle Bernard de Montréal, on me reçoit comme Bernard de Montréal, on me salue comme Bernard de Montréal, aujourd’hui dans ma vie personnelle, je sais que ma femme, elle est aussi grande que moi. Et c’est pour ça que l’Esprit, ce n’est pas une qualité qui fait partie de l’ego, c’est une qualité qui fait partie de la lumière de l’homme.

Et un homme qui est dans son Esprit, ne peut pas diminuer sa femme d’un iota. S’il est dans son ego, s’il est dans l’âme, s’il fait une expérience d’âme avec la femme, oui, il peut la diminuer, il peut s’en donner toutes les raisons au monde pour la diminuer. Mais s’il est dans son Esprit, il lui est impossible de diminuer sa femme d’un iota.

L’Esprit n’a pas de sexe, l’Esprit est en dehors du temps humain, l’Esprit n’a pas de condition humaine, l’Esprit avec l’évolution se fusionne avec la matière, l’Esprit c’est la lumière, autrement dit, c’est l’Intelligence. Il n’y a pas dans l’Esprit d’émotion, donc l’homme et la femme qui vivent de leur Esprit ne peuvent pas partager les vues du couple de l’humanité involutif. Donc ils ne peuvent pas vivre leur couple à la mesure de l’involution.

Ils sont obligés de vivre leur couple à la mesure de leur propre Esprit, et dans l’avenir lorsqu’il y aura ce couple nouveau, lorsque le couple, le couple humain, le couple réel, sortira du laboratoire humain, à ce moment-là, nous verrons que l’homme et la femme se partagent des tâches égales dans la formation du couple, et que l’un a totalement un territoire ; et que l’autre a totalement un territoire et que ces deux territoires forment une surface parfaite, où les deux êtres sont unis dans leur Esprit et où l’ego de l’homme et l’ego de la femme n’entrent plus en jeu pour former ou déformer la réalité de leur union.

FP : Ce serait quoi ce territoire-là, respectivement pour l’homme et la femme ?

BdM : Ce territoire fait partir de la sensibilité de l’homme, il fait partir de la sensibilité de la femme. Regardons votre couple, si on expose votre couple…

FP : Mais ça, ce n’est pas un modèle, j’aimerais que vous preniez le vôtre en exemple, pas le mien (rires).

BdM : Non, on peut prendre n’importe quel couple, je prends le vôtre pour expliquer simplement, on pourrait prendre n’importe quel couple dans la salle, je prends le vôtre parce que… C’est intéressant. Vous regardez votre femme, votre femme, c’est une femme qui a de l’intelligence, elle est limpide, elle a de l’Esprit ; elle n’a pas de vanité, elle a une fierté, elle est jeune d’Esprit, elle aime s’amuser, elle a le rire facile, elle a de la spontanéité, elle a de l’humour, elle a un peu de sérieux qu’elle perd graduellement. Donc, tout ceci chez elle crée pour vous de la vitalité.

FP : Et ça vous a pris un an pour vous en apercevoir, moi ça m’a pris une trentaine d’années pour voir ce que vous voyez là !

BdM : Bon je vous explique ! Bon, prenons votre cas, vous avez de l’intelligence, vous avez de l’Esprit, vous avez de la subtilité, vous aviez de l’arrogance, il y en a de moins en moins…

FP : Je suis encore capable de me rendre détestable pour les besoins de la cause…

BdM : Non, non, j’explique simplement le phénomène de l’évolution, donc dans la mesure où vous aviez de l’arrogance – qui était normale – parce que l’ego qui n’est pas encore entré dans sa profondeur, il a simplement la mesure de ce qu’il a. Avec le temps, plus de lumière, moins d’arrogance, plus de vertu dans l’intelligence, donc la femme commence à relaxer.

Donc à ce moment-là, quand les deux êtres commencent à rentrer dans leur Esprit, la dualité du couple commence graduellement à s’effacer. Et vient un temps où on ne sent plus qu’on a, qu’on vit une vie de couple, on sent qu’on vit une vie ensemble. Il y a une différence. Parce qu’à partir du moment où nous parlons de couple dans la société, nous créons une tension psychique dans l’ego.

Mais à partir du moment où nous parlons de vivre ensemble, de goûter ensemble, le terme couple n’existe plus. Moi je ne considère pas ma relation avec ma femme comme une relation de couple, je considère ça comme une relation de vie ensemble. Et comme c’est une vie ensemble, à ce moment-là, je ne me sens pas accouplé, mais je ne me sens pas non plus découplé parce que nous vivons une vie ensemble.

Donc le terme couple devrait être simplement utilisé pour des raisons sociologiques, mais jamais pour des raisons de définition de rapports humains. Mais si nous parlons de vivre ensemble, si nous exprimons ensemble sous le vocable de cette vibration neuve du mental, nous ne sentons plus la polarité, nous la brisons la polarité, et éventuellement nous sommes bien. Donc l’homme découvrira ceci à partir de son Esprit, l’homme ne découvrira pas le couple réel à partir des études sociologiques.

Il découvrira le couple réel à partir de son Esprit de la même façon qu’il découvrira les nuances de son ego à partir de la pénétration de son Esprit. Mais quand nous vivons à partir de notre Esprit, nous sommes obligés de vivre naturellement par rapport à quelque chose qui est de plus en plus abstrait, et de plus en plus concret à la fois. Et nous sommes obligés éventuellement d’admettre que c’est ainsi. Et si nous sommes capables d’admettre que c’est ainsi, à ce moment-là, nous entrons dans notre Esprit, parce que l’Esprit est très simple.

FP : Comment se prend les décisions dans votre couple ? Comment est-ce qu’elles se prennent ?

BdM : Les décisions dans notre couple ?

FP : Par exemple pour un voyage, pour acheter un meuble… ?

BdM : OK. C’est intéressant. Dans notre couple, on ne prend pas de décisions. On créé des besoins, donc si moi, je suis fatigué – moi et ma femme nous sommes très très ensemble – donc si je suis fatigué, c’est impossible pour elle de ne pas être contente d’aller en voyage. Le timing il est….C’est une affaire de timing, c’est une affaire de timing…

FP : Mais est-ce qu’il y a une répartition de l’autorité ?

BdM : Non.

FP : Non ?

BdM : Non, la répartition de l’autorité, ça fait partie du couple. Comment voulez-vous qu’il y ait répartition de l’autorité ? Si ma femme est dans son Esprit, elle a autant d’autorité que moi.

FP : Il ne vous arrive jamais d’être en désaccord ?

BdM : Non, non, c’est impossible.

FP : Des décisions à prendre?

BdM : Non, non il peut y avoir des nuances. Je donne un exemple. Il y a quelques années nous devions chez moi, mettre un tapis dans la maison… beige, elle voulait un tapis beige, je voulais un autre tapis, un tapis beige pour un mur c’est “plate” ! Moi, j’ai une grande sensibilité au niveau esthétique, ainsi de suite, elle le sait, et puis elle converge bien avec ça. Bon !

Alors, j’ai dit : “Bon, OK”. On fait rentrer le tapis beige, mais j’ai dit “beige” dans toute la maison, ça va être beige… un tapis beige rentre. Mais on peut travailler avec un tapis beige. Donc un autre jour, nous sommes allés chez Lalonde (commerçant), sur la rue Fleury, nous avons vu un tapis chinois qui était en vente, un beau tapis qui était “corsé” comme du vin et nous l’avons acheté, nous l’avons jeté par dessus le tapis beige.

Donc aujourd’hui, nous avons un tapis beige et un tapis chinois qui se marient très bien, ils sont ensemble (rires du public). Donc elle était contente d’avoir un tapis beige, moi j’étais content d’avoir le tapis chinois, et ensemble, nous sommes contents d’avoir les deux tapis (rires du public). Et c’est comme ça tout le temps.

FP : Bon ! Il y a donc une très grande souplesse dans vos rapports ?

BdM : Oui.

FP : Dans le couple planétaire, on arrive peut-être à cette souplesse au terme d’expériences, d’effritements continuels sous une forme d’abdication, de renoncement, de fatigue face aux affrontements ?

BdM : Oui, je trouve que les gens, les gens deviennent souples trop tard. Si on devient souple à soixante ans, soixante-cinq ans, quatre-vingts ans, on a perdu des années. On devrait être souple quand on se rend compte à dix-huit, dix-neuf, on a toute la vie devant soi. Mais c’est très important le point que vous faites. La souplesse, qu’est-ce que c’est la souplesse ? D’après ma façon de voir, la souplesse c’est la capacité à l’ego de se mettre de côté pour que l’ego se prenne sa place. C’est ça la souplesse. Si moi, je veux être souple avec vous, il faut que je mette de côté mon ego, et que le vôtre prenne sa place.

Si mon ego est “sécure”, je n’ai pas d’inquiétude à ce que votre ego se prenne sa place. Je regarde ce que votre ego peut faire, et j’enrichis ma conscience de votre énergie, donc je bénéficie de votre intelligence. Mais si je suis “insécure” parce que vous êtes un exégète, parce que vous connaissez tous les livres ésotériques, ainsi de suite, à ce moment là, je ne voudrais pas…

FP : Il n y a pas de permission ?

BdM : Non, je ne voudrais pas, je serais “insécure”, donc je perdrais de votre qualité, je perdrais de votre talent, je perdrais de votre personnage. Donc la souplesse, c’est essentiel dans la vie à tous les niveaux, et je considère la souplesse comme la plus grande manifestation de l’Esprit à travers l’ego. Un Homme qui n’a pas de souplesse ne peut pas, sur la Terre, à partir d’un certain niveau de conscience, travailler avec les Hommes d’une façon constructive, parce que s’il n’a pas de souplesse et qu’il est fort, son énergie va fracasser.

Et lorsque nous sommes forts, il faut que notre énergie pénètre, qu’elle ne fracasse jamais. Et pour que l’Homme en arrive à simplement faire pénétrer son énergie, ne jamais fracasser l’énergie d’un autre, ça prend beaucoup de souplesse, autrement dit ça prend beaucoup de transparence dans l’ego. Donc ça prend beaucoup de sécurité intérieure, donc ça prend beaucoup de conscience, donc ça prend beaucoup d’Esprit.

FP : Bon ! Le rôle des époux respectivement dans la famille face à l’éducation des enfants, à qui vous octroyez la tâche d’élever l’enfant ?

BdM : Dans un couple…

FP : Dans une répartition ?

BdM : Oui, dans un couple, l’homme ou la femme, les êtres, s’ils sont réellement…oubliez pas, je parle en fonction d’un couple créatif, je ne peux pas parler en fonction des couples anciens, parce que les couples anciens, ce serait trop compliqué. Mais en fonction de l’Homme conscient, de l’Homme nouveau, de l’Homme qui évolue, de l’Homme qui entre dans son Esprit, la femme trouvera sa portion d’éducation, l’homme trouvera sa portion, et les deux ensemble élèveront l’enfant. S’ils ne sont pas ensemble parce qu’ils n’ont pas suffisamment d’Esprit, parce qu’il y a trop d’ego, à ce moment-là, il y aura un partage.

Et ce partage naturellement créera des chocs, parce qu’à un certain moment, la femme ne verra pas du même point de vue de l’homme, l’homme ne verra pas du même point de vue de la femme. Qu’est-ce qui fait qu’une femme et un homme ne voient pas du même point de vue ? C’est l’ego de l’un et de l’autre. S’il y avait transparence dans l’ego de l’homme et transparence dans l’ego de la femme, automatiquement la femme verrait le point de vue de l’homme et l’homme verrait le point de vue de la femme.

Et les deux ensemble formeraient un point de vue créatif. Donc le problème dans le couple aujourd’hui, c’est qu’il y a trop d’égoïcité de la part de l’un et de la part de l’autre. Et les enfants en souffrent. Je vois souvent des mères qui vont traiter le phénomène de l’éducation d’une certaine façon, la père qui va le voir d’un autre œil, et l’enfant lui, où va-t-il aller ? Il va aller où ça lui plaît le plus. Mais si les deux sont dans le même Esprit, dans leur Esprit qui est universel, donc le même Esprit, le problème n’existe pas !

Mais ça demande que l’homme et la femme prennent leur place respective, c’est-à-dire qu’ils prennent conscience de leur intelligence créative et non pas de leur intelligence égoïfiée. Il y a une grosse différence entre l’intelligence créative et l’intelligence égoïfiée. L’intelligence créative, elle est toujours limpide, elle est toujours flexible, elle n’a pas de polluant. Tandis que l’intelligence égoïfiée, l’intelligence subjective, elle a des polluants. Vous vous imaginez une femme qui n’a pas d’éducation et un type qui a un doctorat en pédagogie, qui est ce qui va donner l’éducation à la maison ?

FP : Le doctorat ?

BdM : Mais oui, qui est ce qui peut ruiner le plus l’éducation ? C’est lui (rires du public). La femme, elle, elle va aller d’après ses sentiments, tout son être qui vibre. Mais si lui, il lui tape sur la tête, il lui tape sur la tête : “Toi tu es une conne, moi, j’ai un doctorat, toi tu fais simplement la vaisselle”, éventuellement la femme, elle se renferme, elle se renferme, elle se renferme, et éventuellement elle perd de son intuition, donc les enfants perdent de ce contact avec elle, et finalement, c’est le bonhomme qui fait l’éducation.

Et vous regardez le petit à dix-sept, vingt ans, vingt-et-un ans, il est perdu. Donc il y a dans un couple, de l’Esprit, et cet Esprit est universel. S’il réussit à passer à travers l’armature égoïque, à ce moment-là, l’enfant en bénéficie d’une façon totale et intégrale. Moi, j’ai une fille, et je n’ai aucun problème au niveau de l’éducation avec cette enfant, ma femme n’a aucun problème au niveau de l’éducation, pourquoi ?

Parce qu’au niveau de l’intelligence créative, nous partageons la même vibration, évidemment, c’est moi qui vais amener ma fille, c’est moi qui vais établir les règles du jeu en ce qui concerne le besoin d’étudier, l’italien, l’allemand, l’espagnol, le français, l’anglais, le russe, c’est moi parce que j’ai plus de formation que ma femme, c’est normal.

Mais ma femme va être là pour supporter mon travail, elle ne va pas dire : “Bon ben, c’est assez les langues”… Donc, ça prend de l’Esprit dans un couple. Et s’il y a de l’Esprit dans un couple, l’enfant, les enfants vont en bénéficier, s’il n y a pas d’Esprit, les enfants, malgré tous les grands efforts des parents, les enfants quelque part dans le temps vont en souffrir. Et nous voyons nos propres êtres avant la conscientisation, nous nous voyons il y a trente ans, quarante ans, cinquante ans, nous voyons ce que nos pères et nos mères ont fait chez nous avec la meilleure volonté au monde. De la meilleure volonté au monde !

Mais cette meilleure volonté, c’était une volonté qui était basée extrêmement sur des facettes égoïques qui étaient très souvent endurcies d’autoritarisme paternel, que la nouvelle génération a fait rejeter, où la petite candidature de la femme, de la mère qui n’a pas su prendre sa place parce que l’homme était trop autoritaire, ainsi de suite. Donc les enfants ont manqué quelque part dans leur vie, de ceci, ils ont manqué de la chaleur de la mère, ils ont souffert de l’autorité du père.

Je donne un exemple, en général, parce qu’il faut regarder les êtres selon leur expérience respective. L’éducation d’un enfant, c’est extrêmement important, parce que l’enfant choisit les parents quand il vient sur le plan matériel. Il choisit les parents en fonction de son expérience, de ce qu’il a besoin en tant qu’âme. Et si les parents sont conscients de tout ce processus évolutif, à ce moment là, ils aident à l’évolution de l’âme de l’enfant, et ils amènent éventuellement l’enfant à un état d’esprit de conscience qui dépasse la conscience purement animique.

Et ils l’amènent finalement à la reconnaissance de son Esprit, donc à son identité totale et autonome, et intégrale. C’est ça le but de l’éducation. Mais nous ne voyons pas l’éducation comme ceci. Nous voyons l’éducation comme : “Bon ben, les enfants vont à l’école”. Ce n’est pas ça de l’éducation. Envoyer les enfants à l’école, c’est une partie de l’éducation. Mais il y a des cordes chez l’enfant qui doivent être mises en vibration, qui doivent être mises en valeur.

Il y a des enfants par exemple dans le monde qui ont des facultés musicales. Il faut sentir cette faculté musicale. Il y a des petits garçons qui ont des facultés pour telle chose : électricité, ils jouent dans l’électricité à sept ans, huit ans, ils cassent les fils. Il faut voir. Donc il faut leur fournir graduellement les outils, il faut les amener… Ce que je reproche à l’éducation dans le monde occidental, aujourd’hui c’est que nous avons pris nos enfants et nous les avons mis dans la gueule du lion.

Autrement dit, nous les avons envoyés dans la société qui éduque au large, et c’est un affront parce que l’éducation académique, elle est essentielle évidemment, mais un enfant devra toujours être donné deux voies d’accès à son éducation. Il y a des enfants qui vont aller très bien en mathématiques, en physique, en chimie à l’école. Ils vont aller à l’Université. Mais il y a des enfants pour qui ces sujets n’intéressent pas, c’est d’autres choses pour eux !

Peut-être ce sont les arts plastiques, peut-être ce sont des choses qu’ils doivent travailler pour un jour en arriver à avoir des boutiques, travailler de leurs mains, ainsi de suite, menuiserie… Donc il faut donner à l’enfant le privilège, l’accès à deux voix d’éducation, une qui est totalement familiale basée sur la sensibilité des parents, souvent même aidés par un clairvoyant, par une voyante qui va dire : “Ah ! Ben votre enfant, il a des facultés pour la musique ou votre enfant, il a la faculté pour la peinture, ou il a la faculté pour”… Je ne sais pas moi… “travailler de ses mains”.

Alors on envoie l’enfant dans cette direction, et ça balance ses énergies, il va à l’école, il apprend les chiffres, il apprend les lettres, mais un jour il n’est plus intéressé à ces choses-là, et il découvre que ce qu’il avait appris pendant des années, petit à petit, c’est ça qu’il voulait. Donc on devrait créer deux “tracks” (voies) pour l’évolution d’un enfant. Moi j’ai ma fille, si vous voulez, avec votre permission je parle de ma fille ? Ça va ?

Ma fille, j’ai par voyance, j’ai réalisé que ma fille avait une faculté musicale, donc je l’ai entrainée à aller dans cette direction depuis qu’elle est jeune. Ensuite j’ai réalisé qu’elle avait des facultés au niveau sonore, au niveau de la linguistique, donc je l’ai entraînée depuis qu’elle est jeune et aujourd’hui, elle a quatorze ans, elle parle cinq langues. Ensuite, je lui fais apprendre des mathématiques, je lui fais apprendre tout ce qu’on apprend à l’école, le français, mais le français ça fait partie de ses langues, donc elle a simplement les mathématiques à apprendre.

Et elle voyage avec moi, je l’ai sortie de l’école. Bon ! C’est pas une résolution pour tout le monde, ça c’est ma résolution. Mais ce n’est pas assez, ce n’est pas assez, elle a la formation, c’est bon, le mental se développe, c’est bon. Elle a la musique ; la musique, ça va être pour son plaisir personnel, elle ne va pas nécessairement finir à l’opéra de Paris. Bon ! Donc elle a de la musique pour ses moments de solitude, de sensibilité. Alors je lui ai créé un job pour l’avenir.

Donc, petit à petit, je l’ai amenée à développer… parce qu’elle aime beaucoup les bijoux, tout ce qui est doré, tout ce qui est argenté, donc je l’ai amenée… je connais bien des gens, donc j’ai rencontré des gens et je leur ai demandé : “Est ce que vous voulez enseigner à ma fille la joaillerie”… Étape par étape, probablement, elle apprendra cinq ans, dix ans, petit à petit. Et elle est tombée là-dedans comme on tombe dans une piscine.

Donc elle a son job pour plus tard seize, dix-sept, dix-huit, dix-neuf, vingt ans, vingt-et-un ans, vingt-deux ans, elle va se perfectionner. Donc un jour, si elle n’est pas intéressé à être linguistique, si elle n’est pas intéressée à pianoter devant une foule, elle aura sa joaillerie, donc déjà elle a ce job, elle a son job ; déjà elle est “sécure” dans l’avenir monétairement, elle peut amener son job n’importe où dans le monde, elle peut aller sous le soleil, faire des bijoux, vendre, elle peut vendre ici à Montréal.

Donc son éducation est stable, elle a deux voies dans l’éducation. Si je l’avais envoyée simplement à l’école, ça aurait été une injustice à sa faculté intérieure, ça aurait été la plonger dans une systématique mécanique. On se débarrasse d’un enfant, on a la paix quand il n’est pas là, parce que ça prend beaucoup d’énergie, garder un enfant à la maison pendant des années de temps, l’amener en voyage avec soi pendant des années de temps, et surveiller qu’elle étudie… maintenant naturellement, elle est rendue autonome.

Mais ça s’impose de l’autonomie, ça ne vient pas naturellement, donc il y a un travail de neuf ans à dix ans, onze ans, douze ans, il y a toute une prise de conscience qu’elle doit prendre pour qu’elle puisse dire… “Bon, moi je te donne un livre de russe, apprends ceci, moi je m’en vais. Apprends et je reviens dans deux mois, je reviens dans six mois, dans un an”. Le russe il est là, tu veux pratiquer le russe, je t’envoie à Leningrad pratiquer le russe comme j’ai fait quand je l’ai envoyée en Italie, faire la traduction de 1984 de Orwell, dis-moi pas : “Ah ben c’est dur”…

Donc il y a un échange, je te sors de l’école, tu étudies ce que je considère extrêmement bon pour toi dans l’avenir. C’est un bon échange. Donc l’enfant n’est pas pénalisé. Donc l’éducation, c’est dans l’Esprit ; et lorsque l’Homme vivra l’éducation de ses enfants, éduquera ses enfants à partir de l’Esprit, non pas à partir des propositions sociales, non pas à partir de la conscience collective, non pas à partir d’une systématique totalement englobante, mais à partir d’un point de vue interne basé sur l’affirmation de son Esprit, il aura la force de découvrir, pour découvrir les moyens nécessaires à l’éducation de son enfant.

L’Esprit est toujours présent dans l’Homme pour lui donner les moyens. Il y a des gens qui me disent : “Ah ! Ben vous, naturellement, vous êtes indépendant financièrement, vous pouvez faire des choses que les gens en général ne peuvent pas faire”… Je réponds : “Je me suis rendu comme ceci, je me suis rendu comme ceci, j’ai descendu cet Esprit sur le plan matériel pour ma vie, pour ma femme, pour mes amis, pour ma fille, ce n’est pas quelque chose qui m’a été donné, je n’ai pas été à l’école de la parapsychologie”.

Donc il existe dans l’Homme de l’Esprit pour donner à l’Homme ce dont il a besoin sur le plan matériel dans sa totalité. Mais avant que l’Homme puisse bénéficier de son Esprit d’une façon totale, il sera obligé naturellement – et ça on n’y peut rien – il sera obligé de vivre une transformation profonde de son être mécanique.

FP : Pour terminer, il existe des couples fréquemment qui vivent depuis vingt ou trente ans une espèce de haine sournoise au sein même du couple où la communication est totalement coupée depuis très longtemps, et ils restent ensemble parce qu’il y a des enfants. Est ce qu’il vaut mieux que cette situation-là dure jusqu’à ce que les enfants soient adultes et qu’ils ont quitté le foyer familial ? Ou est ce que vous êtes en faveur de mettre la hache et de divorcer ?

BdM : On ne peut pas donner aucune règle universelle à l’échéance que doit prendre un couple dans son évolution, mais un couple dans son évolution est capable quelque part dans le temps de prendre conscience de sa situation, d’une façon intégrale, franche, intelligente et réelle. Et à ce moment-là, si le couple est réel, si le couple est intelligent, si les individus sont suffisamment intelligents, à ce moment-là, les enfants ne souffriront pas de ce qui se produit.

Si le couple n’est pas intelligent, ensuite les enfants en souffriront. Mais si le couple est intelligent et qu’à un certain moment, après des années, on réalise telle chose, telle chose… mais c’est dans la mesure de chaque être. Un Homme ne peut pas venir et dire : “Bon, vous, ça fait trente ans que vous vous foutez la bagarre, vous devez vous divorcer”. C’est à chaque individu dans le couple de prendre la décision.

Mais pour répondre ou pour ajouter à votre question, je dirais que dans la mesure où un couple devient réel, ou dans la mesure où un être devient réel, il faut que le couple devienne réel. Si un être dans le couple devient réel, et que l’être ne devient pas réel, quelque part la probabilité qu’il y ait scission dans le couple est très grande.

FP : Merci infiniment. (Applaudissements).

mise à jour le 22/08/2024

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