Y a-t-il une vie avant la mort ?

Marine life – credit: @scubaasmr YouTube

Conférence avec François Payotte 82

“FP : Je reviens d’un voyage au Moyen-Orient, j’ai fait le circuit traditionnel, c’est-à-dire Israël, la Jordanie et l’Égypte, je suis rentré lundi dernier à sept heures et demie à Mirabel. Alors j’ai vu ces trois pays et j’ai terminé par l’Égypte. En Égypte j’ai vu du désert, j’ai vu de la misère. En …” BdM

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.

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François Payotte (FP) : Je reviens d’un voyage au Moyen-Orient, j’ai fait le circuit traditionnel, c’est-à-dire Israël, la Jordanie et l’Égypte, je suis rentré lundi dernier à sept heures et demie à Mirabel. Alors j’ai vu ces trois pays et j’ai terminé par l’Égypte. En Égypte j’ai vu du désert, j’ai vu de la misère. En Israël, j’ai vu la guerre. En Jordanie j’ai vu encore du désert, mais le but de mon voyage, c’était de confronter le Sphinx en Égypte.

Vous connaissez la tradition initiatique qui veut que l’on rencontre une fois le Sphinx dans sa vie pour connaître sa position d’initié. Autrement dit, vous arrivez devant le Sphinx et vous vous soumettez au test. Le Sphinx vous pose une question, si vous êtes capable d’y répondre, vous êtes un initié. Et je suis arrivé devant le Sphinx et j’ai dit : Salam Aleikoum, il m’a dit : Aleikoum Salam. Et j’ai dit : “Je viens me soumettre au test, je veux savoir si je suis un initié, posez-moi une question”.

Alors il m’a répondu, il m’a posé sa question, il m’a dit : (phrase en arabe)… Je traduis… parce qu’il n’y a pas l’affichage bilingue là-bas : “Et bien toi qui a vu le désert, toi qui a vu la misère, toi qui a vu la guerre chez tes frères, que sommes-nous venus faire sur Terre”… ? J’ai dit : “Ce n’est pas de tes affaires”… J’ai répondu comme je pensais que Bernard aurait répondu (rires du public).

Il m’a dit : “Retourne-toi d’où tu viens, tu viens d’échouer à ton test”. Je lui ai dit : “Est-ce que je peux au moins avoir un indice”… Ah ! J’ai peut-être oublié de vous traduire la question au Sphinx ? Non, je vous l’ai dit… Ça me travaille tellement ! J’ai demandé un indice, il m’a donné l’indice, il m’a dit : (phrase en arabe)… Comme je n’avais jamais entendu ça, ce n’était pas plus édifiant pour moi. Ça fait qu’il m’a dit : “Retourne dans ton pays, misérable trou de beigne” (ça, je ne vous le dis pas en arabe mais c’est ça), “sans-dessein”, puis je vous passe les insultes en arabe.

J’ai repris l’avion et je suis arrivé lundi au-dessus de l’aéroport à Mirabel. L’avion s’est mis à tourner autour de la piste et à tourner, à tourner au-dessus et à tourner, et à tourner. J’ai été voir le pilote et je lui ai demandé qu’est-ce qui se passait. Il m’a dit : “La tour de contrôle ne répond plus”. Je lui ai dit : “Va-t-on se poser”… Il dit : “On va se poser quand même”. L’avion se pose, on descend de l’avion, on arrive dans l’aéroport, qu’est-ce que je vois ? Rien !

Il n’y avait rien, personne, pas de douane. Ça fait que je m’en vais jusqu’au parking, je récupère mon auto, je prends la route en direction de Montréal, j’arrive dans Montréal et qu’est-ce que je vois ? Rien ! Pas un chat ! C’est lundi soir ça, il était huit heures, personne dans les rues, pas d’autobus, pas de taxi, pas de piétons, rien.

Ça fait que je me dis : “Qu’est-ce qui s’est passé pendant mon absence ? Les extraterrestres de Richard Glenn seraient-ils venus enlever les élus ? Est-ce que j’aurais manqué ça ? Y aurait-il eu une guerre atomique, quelque chose, un cataclysme, une apocalypse”… Ça fait que là, j’avise un commissariat de police et je me dis : Je vais aller voir s’il y a de la vie quelque part, peut-être à cette place-là, peut-être que je vais trouver quelques messages, une radio qui fonctionne, quelque chose qui va me dire ce qui s’est passé à Montréal.

Je rentre dans le commissariat, pas un chien ! (rires du public). Mais je me dis, ils ne doivent pas être loin parce que on sent encore l’odeur des pieds, vous savez… dans les commissariats, ça sent aussi un peu l’urine. Personne ! J’allais faire demi-tour lorsque j’entends une petite voix, je repère la porte d’où venait la voix, je m’approche, je tends l’oreille, j’entends : C’est fini !

Puis c’était une voix comme une speakerine à la télévision, je me dis, ça doit être les nouvelles télévisées, le journal, je vais enfin apprendre ce qui s’est passé lundi soir à huit heures à Montréal. J’ouvre tout doucement la porte, qu’est-ce que je vois là ! Une douzaine de policiers, des gros forts, comme des bœufs pliés en deux, solides, ils avaient tous la larme à l’œil… et encore la voix à la télévision qui dit : “C’est fini… C’est fini Jean-Paul Belleau, entre nous c’est fini” !

Je venais de réaliser que le lundi soir, entre huit heures et neuf heures, dans tout le Québec, tout le monde est rivé devant son poste de télévision à écouter les histoires d’amour des “Dames de cœur”. Et du même coup, j’ai compris pourquoi j’avais raté mon test devant le Sphinx ! Si jamais vous allez devant le Sphinx, qu’il vous pose la question (en arabe)… autrement dit : “Qu’est-ce qu’on est venu faire sur Terre”… Vous lui direz : “On est venu apprendre à aimer”.

C’est la réponse qui va peut-être vous être confirmée par le seul penseur qui ne pense pas : Bernard de Montréal ! (Applaudissements). On était parti dans une grande réflexion métaphysique, je racontais que je venais de rencontrer le Sphinx et qu’il me demandait ce qu’on était venu faire sur Terre, et sur le coup, j’avais été tellement saisi, je n’ai pas pu répondre à cette question-là, donc j’ai échoué à mon test d’initié.

Si ça devait vous arriver, vous seriez devant le Sphinx et qu’il vous posait cette question-là : “Qu’est-ce qu’on est venu faire sur Terre, qu’est-ce que vous répondriez”… “C’est pas de tes affaires”… (rires du public). En admettant que le Sphinx ait payé ses dix dollars pour assister à la conférence ! (rires du public). Devant votre silence, peut-être qu’il la reformulerait sa question, il vous demanderait encore une fois quel est le sens de la vie ?

Bernard de Montréal (BdM) : La vie n’a pas de sens, il faut lui en donner un. L’illusion que la vie a un sens, c’est une des infortunes de l’Homme. La raison pour laquelle l’Homme a l’impression que la vie a un sens, c’est parce que l’Homme est protégé jusqu’à un certain point dans la vie, par ses habitudes personnelles, les habitudes de sa société. Donc il évolue à l’intérieur d’un plâtre, il est programmé, il est mécanique, il n’a pas de conscience réelle, il est simplement un être ordinaire, un peu plus élevé que le règne animal, mais très éloigné du règne humain réel, universel.

Je dis que la vie n’a pas de sens, parce que la vie c’est un processus d’évolution qui se perfectionne. Et dans tout perfectionnement d’un système, que ce soit un système biologique ou un système psychique, il y a toujours et constamment un réajustement des paramètres pour amener ce système à devenir totalement autonome des forces qui le réduisent mécaniquement à une forme de servitude. L’histoire de l’humanité depuis des millénaires nous indique très bien que la vie n’a pas de sens. Elle a une direction mais elle n’a pas de sens.

Et ça fait partie de l’évolution de la conscience de l’Homme, ça fait partie de l’évolution de l’intelligence de donner à la vie un sens. Mais ceci nécessite une profonde intelligence. C’est-à-dire une capacité de ne pas vivre la vie à partir de sa programmation involutive planétaire où l’Homme est simplement une manifestation mécanique d’une certaine conscience, qui est prisonnière d’un comportement psychologique ou d’un comportement social ou racial.

FP : Bon alors, l’Homme a deux façons d’appréhender la vie ou de faire face à tout ce qui se présente, c’est soit par la raison ou par le cœur, s’il veut solutionner ses problèmes. Vous connaissez le dicton qui veut que le cœur a ses raisons que la raison ignore. Est-ce que ce cœur dont il est question là, cette intelligence du cœur, au niveau de la connaissance, elle vaut l’intelligence de l’intellect ? Est-elle supérieure, inférieure, égale ?

BdM : C’est une intelligence différente, c’est une intelligence intuitive. L’Homme aujourd’hui vit deux niveaux d’intelligence, l’intelligence du cœur et l’intelligence de l’intellect, de la raison. Mais il y a une autre intelligence qu’il ne connaît pas. L’intelligence du cœur ou ce que vous appelez la sagesse est valable dans le sens qu’elle permet à l’Homme d’intuiter la vie. L’intelligence de la raison permet à l’Homme d’organiser matériellement la vie.

Mais l’intuition de la vie de l’Homme involutif n’est pas équivalente à une intelligence absolue, donc elle est directement reliée à l’habilité de l’Homme de sentir par vibration le mouvement subtil de son âme. Donc l’Homme qui vit de l’intelligence du cœur, dans un sens, est un artiste de la vie. L’Homme qui vit l’intelligence de la raison est un peu un esclave rationnel de la vie.

Alors que l’Homme réel, l’Homme nouveau, la prochaine évolution de l’Homme, nécessitera qu’il fasse la synthèse des deux, de la sagesse, de l’intelligence rationnelle, pour bénéficier finalement d’une intelligence créative. C’est-à-dire d’une intelligence qui connaisse, qui comprenne à la fois la matière comme le psychisme, pour que l’Homme soit libéré finalement de la sagesse qui a fait de lui un poète de l’existence mais un malheureux de la vie.

Et qu’il se libère aussi des limitations purement cartésiennes ou rationalistes de la raison qui ont fait de lui un être aujourd’hui absolument appauvri en intelligence grandiose créative, pour le forcer à télescoper sur des aspects ou des paramètres de l’existence, surtout l’existence matérielle que nous appelons la science qui, en elle-même, nous a donné beaucoup de choses, mais aussi qui, en elle-même, met la vie de la planète en danger.

FP : La science est tributaire justement de la raison, c’est la raison lorsqu’on veut solutionner un problème et qu’on le solutionne par la raison, bien souvent on divise, la raison divise, tandis que le cœur va unifier.

BdM : Le cœur unifie mais il ne donne pas à la raison sa raison d’être, alors que la raison, elle divise et elle peut se séparer facilement du cœur. Ce sont deux aspects extrêmes de l’intelligence humaine. La sagesse que nous avons extrêmement glorifiée pendant l’involution, a amené l’Homme à développer des philosophies, des religions, des systèmes qui lui permettaient de développer une forme d’espoir par rapport à la vie.

Ceci permettait à l’Homme de développer une force intérieure par rapport à la vie, mais ça n’empêchait pas que l’Homme devait mourir, ceci n’empêchait pas que l’Homme ne pouvait pas comprendre les lois de la vie. La vie c’est un processus matériel psychique universel d’une dimension, d’une grandeur tellement vaste que l’Homme ne peut pas simplement vivre de la sagesse pour l’appréhender, comme il ne peut pas vivre simplement de la raison pour l’exprimer.

L’Homme a besoin d’une autre intelligence, il a besoin d’une autre capacité qui dans un sens est encore plus que la synthèse de ces deux expériences, de ces deux extrêmes. L’Homme a besoin d’une intelligence qui est réelle, créative, puissante, savante, sachante, universelle et absolue. Parce que sa conscience en elle-même est l’expression dans la matière d’un absolu. Si l’Homme n’a pas conscience absolue de la vie, il n’est pas un scientifique de la vie !

Il n’est pas un scientifique de l’invisible, du psychisme, de l’émotion, du mental, de la pensée, de l’âme, de l’Esprit, il est simplement une sorte de bacille intelligente dans une solution ou dans un médium qui est totalement en effervescence, et que lui ne peut pas comprendre, ne peut pas contrôler. Et si l’Homme ne contrôle pas la vie comme il peut contrôler l’expérience dans le laboratoire, il n’est pas réel, il est simplement expérimental, insuffisant, “petit homme” rattaché aux paramètres involutifs des forces psychiques de sa conscience animique, autrement dit, des forces de l’âme. Il n’a pas d’Esprit.

L’Esprit ne travaille pas avec l’ego, l’ego ne bénéficie pas de l’Esprit, la lumière n’a pas atteint le centre mental de sa conscience universelle, intégrée dans une corporalité, dont la dimensionnalité psychique de l’ordre mental, émotif, vital et physique constitue le soubassement de l’Homme. L’Homme a l’impression qu’il a un mental qu’on appelle l’intellect, une émotion, une vitalité, une physicalité qui sont quatre principes de base.

Mais il y a trois autres principes, il y a trois autres niveaux de la conscience de l’Homme, niveaux qui vont jusqu’à l’expurgation totale de l’âme, qui vont jusqu’à la puissante domination du psychisme, ce que les anglais appellent “the mind”. Nous n’avons pas en français le terme “the mind”.

J’emploie le terme mental pour parler “of the mind”. Le “mind”, excusez-moi si j’emploie un terme anglais, le “mind”, c’est une dimension psychique de l’Homme qui va au-delà des quatre principes inférieurs de sa dénomination. “The mind”, c’est une composante intégrale, psychique, qui réunit le physique, le vital, l’émotionnel et le mental de l’Homme et qui lui donne accès à une dimension supérieure du réel, où il puise cette énergie fantastique qui fait partie de la puissance créative de la conscience universelle de l’ego.

Si l’Homme ne dépasse pas les paramètres qui lui ont été imposés par ordination, par programmation involutive, il n’aura jamais la science de la vie, il demeurera prisonnier de la sagesse, il demeurera esclave de la raison, il ne sera pas total, il ne sera pas intégral. Il sera obligé de continuer pendant des siècles et des siècles à faire une recherche spéculative sur l’intuition psychologique de son moi. Il n’aura aucun accès à l’absolu de sa conscience, donc il ne connaîtra pas absolument les lois de la vie.

Alors à ce moment-là, on demande à quoi vaut la vie ? Quel est le sort de la vie, est-ce que la vie vaut la peine d’être vécue ? Dans les conditions actuelles de l’existence involutive, la vie ne vaut la peine d’être vécue que dans la mesure où elle sert à l’évolution de l’âme. Mais est-ce que la vie vaut la peine d’être vécue en ce qui concerne l’alliance de l’Esprit avec l’ego ?

Est-ce que l’Homme est simplement une machination, une extrapolation psychique de l’âme à travers un corps matériel ou est-ce que l’Homme représente froidement, cosmiquement, une potentielle domination de l’énergie libre dans l’univers pour l’expression dans la matière d’une conscience créative absolue, éventuellement éthérisable, éventuellement morontialisable, éventuellement capable d’attaquer les problèmes de l’involution à toutes les échelles de sa composante organique, psychique, émotionnelle, mentale, vitale et physique !

Tous les Hommes, qu’ils soient de n’importe quelle race, de n’importe quelle nation, de n’importe quelle culture, sentent, pressentent en eux-mêmes une certitude profonde qu’ils ne peuvent pas reconnaître, sur laquelle ils ne peuvent pas mettre le doigt. Pourquoi ? Parce que l’Homme fonctionne simplement par rapport à deux niveaux d’intelligence que vous appelez la sagesse et l’intelligence de la raison.

Je n’ai rien contre la sagesse et je n’ai rien contre la raison. Mais je sais que l’Homme a besoin d’une autre intelligence pour pouvoir comprendre la valeur involutive de la sagesse et comprendre la valeur statistique organisationnelle de la raison, afin de se défaire de ces deux aspects de l’intelligence involutive, pour finalement se reprogrammer lui-même à une nouvelle constante universelle, afin de bien comprendre que la sagesse est valable dans la mesure où l’Homme fonctionne ou vit par rapport à la conscience d’une race ; que l’intelligence rationnelle, cartésianiste, est valable dans la mesure où l’Homme est prêt à sanctifier la matière au prix de son Esprit.

Donc l’Homme doit aller plus loin dans la définition du réel et ceci repose sur ses épaules à lui. Ça ne repose pas sur la sagesse ou sur la raison. On ne peut pas demander à la raison de comprendre la vie, on ne peut pas demander à la sagesse d’exprimer parfaitement la science de la vie ou la science de l’Esprit, mais on peut demander à la sagesse de bien exprimer les sentiments de l’âme. Mais ce n’est pas suffisant. L’Homme a besoin d’extrapoler, l’Homme a besoin de créer de par sa conscience, de par sa parole, de par son mental éveillé à une nouvelle réalité, un monde qui coexiste et qui coïncide avec son Esprit.

L’Homme a besoin de savoir d’une façon absolue que la dimension psychique de son moi n’est pas simplement le reflet du pouvoir de l’âme sur l’ego, mais qu’elle représente aussi le pouvoir de l’Esprit à travers l’âme. Et c’est le pouvoir de l’Esprit à travers l’âme qui, éventuellement, se manifeste dans l’ego, que l’Homme doit un jour connaître pour se fusionner, s’unifier avec cette réalité qui est sienne, qui est son principe cosmique ; et que les philosophes, les mystiques, les Anciens, ont idéalisé dans une forme de volonté supérieure, universelle, à laquelle ils ont donné le nom de Dieu ou à laquelle ils ont donné certains noms. Pourquoi ?

Parce que l’Homme n’était pas capable de par lui-même, de briser la puissante forme spirituelle de cette convocation à une conscience universelle, pour s’attribuer lui-même le pouvoir d’un absolu sur une planète expérimentale.

FP : Bon, mais est-ce que le siège de l’Esprit se situe au niveau du mental ou du cœur ?

BdM : Le siège de l’Esprit se situe au niveau du mental. Le siège de l’Esprit ne se situe pas au niveau du cœur, le siège de l’âme oui, le siège de l’Esprit non ! C’est pour ça qu’aujourd’hui nous sommes rendus à un point qu’il faut absolument redéfinir le mot “Esprit”, comme nous sommes obligés de redéfinir le mot “âme”, comme nous sommes obligés de redéfinir le mot “Dieu”, comme nous sommes obligés de redéfinir le mot “conscience”.

Mais vous allez dire : “Mais comment, à qui revient la responsabilité de définir ces termes qui ont des conséquences psychiques grandioses en ce qui concerne l’ouverture du moi sur le moi mental”… Ça revient à ceux qui ont le pouvoir de le faire, ça ne revient pas aux autorités, ça ne revient pas à ceux qui ont maintenu, gardé, protégé l’autorité pendant des siècles.

FP : Mon point de vue, c’est que le mental, lui, il est analytique, même il dissèque, et par ce moyen, il amène des solutions qui sont souvent des solutions de division, que le cœur, lui, aurait pu unifier. C’est cet aspect-là que j’aimerais que vous parliez.

BdM : Oui, du moment que vous ne tombez pas en amour avec le cœur. J’ai un grand respect pour le cœur comme j’ai un grand respect pour la raison. Ce que je veux dire, c’est que les raisons ou la raison et le cœur, ces deux paramètres extrêmes de la conscience humaine involutive doivent être vus, compris dans leur limitation. Si nous laissons à la sagesse ou à la conscience du cœur l’expression de notre perception, nous vivrons une perception mystifiante, c’est-à-dire une perception qui a tendance à spiritualiser la conscience, donc à donner au mental humain une valeur spirituelle de l’existence. Nous devons aller plus loin que ceci.

FP : Mais le cœur n’est-il pas en lui-même le siège à la fois de l’affectivité et de la connaissance ? Moi j’ai ce dilemme-là, je regarde une personne qui fonctionne de façon mentale, je suis capable de fonctionner d’une façon mentale également, et pourtant je n’ai jamais ou rarement la même satisfaction que lorsque je solutionne par le cœur.

BdM : Oui, parce que quand vous solutionnez par le cœur, vous donnez à l’ego l’impression d’avoir mis le doigt sur un aspect de votre vie qui coïncide avec la paix de votre Esprit. Mais cette illusion, elle devient évidente si on regarde la vie sur une base très longue à long terme, et qu’on s’aperçoit que la solution psychologique ou psychique du moi par rapport à la science ou à la sagesse du cœur n’est pas suffisante. L’Homme doit être un être autonome. Qu’est-ce que ça veut dire autonome ?

Autonome, ça veut dire être capable de déraciner dans sa conscience mentale ce que le cœur et l’esprit rationnel ont créé d’illusion dans sa conscience pendant l’involution, afin de se sevrer complètement contre la programmation psychique du moi et de s’installer d’une façon créative nouvelle, autonome, centrique, sur l’appui même de sa réalité qui est quoi ?

L’apport entre l’ego conscientisé libre de l’âme, l’ego conscientisé qui utilise rationnellement la raison, et l’ego conscientisé qui travaille en étroite relation avec une force créative qui fait partie de son moi cosmique, de cette force en lui qui est la source totale de son origine, que vous appelez dans les termes involutifs, l’Esprit. L’Esprit est beaucoup plus que l’Esprit, l’Esprit c’est une intelligence. Vous allez dire : “Mais qu’est-ce que c’est de l’intelligence”… Et je vais vous dire que l’intelligence ou de l’intelligence, c’est une manifestation créative d’une certaine forme d’énergie.

Mais vous allez dire : “Qu’est-ce que c’est une forme d’énergie”… Et je vais vous dire qu’une certaine forme d’énergie ou une forme d’énergie – dans un monde où la forme est totalement libérée de la matière – est une capacité créative instantanée qui permet à l’Homme, lorsqu’il se rencontre avec elle, d’éterniser la conscience de son moi et de donner à son ego conscientisé une puissance créative qui évolue en même temps que cette source d’énergie originale et cosmique.

Donc l’Homme commence à ce moment-là à mettre le doigt sur finalement cette capacité de sentir en lui l’absolu, d’où et dont il est à l’origine… peut produire. Si l’Homme est le produit d’un absolu, pourquoi ne sent-il pas l’absolu ? Pourquoi est-il obligé constamment de vivre par rapport à une relativité qui, dans son mouvement pendulaire, dans son mouvement réincarnationnel, dans son mouvement involutif, le mène à la mort, c’est-à-dire au plan astral !

Pourquoi l’Homme n’en arriverait-il pas un jour à posséder finalement cette énergie qui lui permettrait finalement de s’éteindre, c’est-à-dire de laisser de côté son corps matériel, de rentrer sur le plan éthérique et de continuer sa vie avec d’autres intelligences qui déjà existent sur ces plans ! Que l’Homme n’ait pas à vivre indéfiniment sur le plan matériel, ça se conçoit parce que plus on devient conscient, moins on est intéressé à vivre sur le plan matériel parce qu’il est trop banal.

Mais d’un autre côté, l’Homme, à un certain moment de son évolution – je parle de l’Homme au cours de l’évolution future – sera obligé éventuellement de distinguer la différence entre la mort et l’immortalité s’il veut finalement comprendre que la mort n’est pas naturelle.

FP : Moi, je suis comme beaucoup de personnes, je ne comprends bien que ce que j’ai vécu par expérience, autrement dit je laisse au mental sa capacité de travailler avec des abstractions, c’est le plan abstrait du mental, tandis que l’expérience, c’est ce qui a été vécu avec les tripes, avec le cœur, et de ça il reste quelque chose, ça c’est… la marque est faite. Et ce que je sais par expérience, je le sais avec certitude, tandis que ce que je sais par l’appréhension du mental, ça reste dans l’abstraction pour moi.

BdM : Oui parce que le mental de l’Homme n’est pas éveillé. Donc, si le mental de l’Homme était éveillé, il ne vivrait pas d’expérience, il ne vivrait pas de réflexion. L’intellect ou la raison, ce sont des formes réflectives. Dans le “mind”, en tout cas tel que je l’ai expliqué, dans cette conscience absolue qui est l’Esprit ou le double, il n’y a pas de réflexion, il y a communication télépathique mais il n’y a pas réflexion. Un Homme conscient n’a pas besoin de réfléchir pour savoir.

Réfléchir, ça retarde, ça alourdit la conscience de l’Homme, mais le “mind” ou la partie mentale inférieure de l’Homme, elle doit réfléchir pour avoir une certaine appréhension, une certaine compréhension, ça je conçois, je comprends, ça fait partie de l’involution, mais ce n’est pas suffisant. Si l’Homme continue et poursuit sa réflexion pendant des millénaires, il va simplement se créer un monde mental de plus en plus à l’image de sa conscience personnelle, programmée, il n’aura pas un mental à l’image de sa conscience universelle libre.

FP : C’est donc toujours sur le développement du mental, mais ce développement du mental ne se fait-il pas au détriment justement de cet aspect unifiant du cœur ? Autrement dit un mental en hyperactivité, est-ce que ça ne crée pas un cœur asséché, desséché ?

BdM : Le mental créatif n’est pas hyperactif, au contraire, le mental créatif est totalement en état alpha. Si on me mettait des électrodes sur la tête maintenant, je pourrais parler dans la salle et on verrait que je suis en alpha tout le temps. Donc le mental créatif n’est pas un mental accéléré, c’est un mental créatif. Mais le mental intellectuel rationnel, ça c’est un mental accéléré.

FP : Donc le mental dont vous parlez, il est en quelque sorte en léthargie, il est en repos ?

BdM : Il est en repos, mais actif. La créativité du mental supérieur n’a rien à voir avec la réflexion psychologique de l’ego qui donne à la puissance de la pensée une dynamique créative qui constitue à la fois l’émotion, la réflexion. Un ego qui parle, un Homme qui parle, un Homme involutif qui parle, on sent toujours l’ego à travers sa conscience, alors que dans le mental créatif, l’ego n’est pas là, il est transparent, il sert simplement d’appui à cette résonance d’énergie. C’est pour ça que l’Homme doit en arriver un jour à prendre conscience, c’est-à-dire qu’il doit en arriver un jour à réaliser que la sagesse du cœur ou l’intelligence de la raison sont des aspects involutifs de sa conscience intelligente.

Ce ne sont pas des aspects absolus, ce sont des aspects relatifs, et ce n’est pas suffisant. Toute conscience, toute sagesse, toute conscience du cœur ou sagesse du cœur, ou intelligence du cœur, par rapport ou vue par un Homme conscient, serait instantanément fracturée, brisée. Un Homme conscient ne peut pas intégrer d’une façon globale une sagesse du cœur parce qu’il voit à travers l’illusion mystique de cette sagesse.

FP : Ah ! Mais son illusion mystique là, c’est la crainte d’être vulnérable quelque part. Le coeur, il n’a pas besoin de ça, il n’a pas la crainte d’être vulnérable !

BdM : La crainte d’être vulnérable…

FP : Le coeur lui, il n’a pas besoin de ça, il n’a pas la crainte d’être vulnérable !

BdM : Le cœur n’a pas besoin d’être vulnérable, il l’est.

FP : Oui mais justement, c’est dans ces temps-là qu’il lâche prise, autrement dit il ne force pas, il n’a pas “d’autorité sur”, tandis que le mental est toujours autoritaire, il s’accapare, il domine.

BdM : Mais oui, mais là je ne parle pas… Vous parlez du mental… Moi quand je parle du mental, je parle de “mind”, je parle du mental supérieur. Il y a trois niveaux, il y a la sagesse du cœur, il y a l’intellect, il y a le mental pur. Si on parle du mental pur, on parle du mental pur. Si on parle de la sagesse du cœur ou si on parle de l’intelligence ou de la raison, nous parlons de la raison. Il ne faut pas mélanger les trois, ils ne se mélangent pas. Un Homme qui est dans le mental pur va très bien comprendre la sagesse du cœur, il va comprendre la valeur de la raison, mais il ne va pas être assujetti aux limitations de l’une ou de l’autre.

Il va faire éclater les formes de ces intelligences si ces intelligences entrent en contradiction avec le principe réel de la conscience créative, c’est évident. Donc si nous parlons de la sagesse du cœur, nous regardons la sagesse du cœur et nous pouvons dire, oui, ça va, ça fait partie de la conscience de l’involution, ça a servi à l’Homme, c’est très bien, ça mystifie son intelligence, ça repose son âme, mais ça ne lui donne pas le savoir. Ça lui donne une connaissance mystique, ça peut lui donner une connaissance spirituelle…

FP : Mais vous ne trouvez pas qu’il y a déjà assez de savoir dans le monde et puis qu’on manque beaucoup d’amour ?

BdM : Le savoir n’est pas quantifiable, il n’y en a pas de savoir dans le monde, qu’est-ce que vous me dites il y a assez de savoir dans le monde ! (rires du public). Il y a de la connaissance dans le monde…

FP : Il y a les scientifiques qui accumulent du savoir !

BdM : C’est de la connaissance, ce n’est pas du savoir, qu’est-ce que vous parlez du savoir !

FP : Regardez les scientifiques. Ça commence avec Coppernic, ça continue par Einstein, ça continue avec Planck, ça continue avec Schrödinger, ça continue avec Charon et ils sont toujours en train de nettoyer leurs lunettes, de réajuster, c’est comme un piano qu’on est en train de réaccorder continuellement !

BdM : Il y a une différence entre la connaissance et le savoir. Mais oui, mais c’est de la connaissance.

FP : Ben alors, ça débouche sur quoi ça ?

BdM : La connaissance, ça ne débouche sur rien ! C’est de la connaissance. Comment pouvez-vous, surtout quand vous me parlez, comment vous pouvez faire l’équilibre ou l’équation entre le savoir et la connaissance, lorsque depuis des années, je vous dis que le savoir c’est une chose, il n’y en a pas sur la planète, et la connaissance c’est une autre, et la planète en est pleine !

FP : Elle est vide d’amour !

BdM : Il y a des connaissances qui font partie de l’intelligence du cœur, il y a des connaissances qui font partie de la science. Dans la connaissance, il y a deux camps, il y a le camp de la raison, il y a le camp de la sagesse, les deux camps sont importants et ils font partie de l’expérience de l’âme sur la Terre. Vous ne pouvez pas avoir une planète sans connaissance du cœur ou de la raison ou de l’intellect. Les deux sont essentiels, ils sont nécessaires à l’évolution.

Mais au-delà de la connaissance du cœur qu’on appelle la sagesse ou au-delà de la connaissance de l’intellect qu’on appelle la raison, il y a une science pure, absolue. Cette science, c’est le savoir, ça ne fait pas partie de l’ego, ça ne fait pas partie de la réflexion, ça fait partie d’une autre dimension de l’Homme, ça fait partie de l’évolution future de la conscience de l’Homme. Et l’Homme ira quelque part dans le temps la chercher parce que ça fait partie de son évolution.

Le cosmos doit éventuellement s’intégrer, l’Homme doit éventuellement prendre expansion, la conscience doit éventuellement devenir universelle, et ce que l’Homme pendant l’involution, au niveau de la connaissance comme vous appelez si bien, du cœur ou de l’intellect, l’Homme un jour doit les dépasser. Pour en arriver à pouvoir comprendre d’une façon intégrale les lois de la matière, c’est-à-dire cette connaissance de la raison, et les lois de l’âme, c’est-à-dire la sagesse du cœur.

Si l’Homme n’a pas une autre intelligence, un autre niveau d’intelligence, comment voulez-vous que l’Homme connaisse parfaitement la matière ! Qu’il puisse appliquer des principes scientifiques au niveau de la matière qui ne vont pas mettre notre planète en danger au cours des deux, trois, quatre cents prochaines années, et comment voulez-vous que l’Homme connaisse encore les aspects de l’âme qui sont très occultes s’il a simplement la sagesse ou l’intelligence mystique de son moi !

L’Homme doit un jour faire vibrer en lui cette énergie universelle qui représente la conscience intégrale de son moi et il va le faire quand il va foutre en l’air la sagesse du cœur et l’intelligence de la raison. Et quand je dis “foutre en l’air”, je ne veux pas dire qu’il ne va pas considérer ce que la sagesse du cœur a fait, qu’il ne va pas considérer ce que la sagesse ou l’intelligence de la raison aujourd’hui fait. Mais quand il va voir “au-delà de”…

Moi j’aime beaucoup la science, je vois ce que les scientifiques font, ainsi de suite, il y a des choses qui sont très intéressantes, j’ai des amis scientifiques et je parle avec eux et j’aime ça. Mais quand je parle avec eux, je suis obligé de les amener “au-delà de”. Quand je parle avec des mystiques ou des gourous, des maîtres ou des sœurs, ou des prêtres, je suis obligé de les amener “au-delà de”. Il faut amener l’Homme “au-delà de”. Mais pour le faire, on ne doit pas demander à personne l’autorité.

FP : Tout le monde se mêle aujourd’hui d’amener l’Homme “au-delà de”. Regardez les émissions de télévision… juste les émissions à la télévision, il y a au-delà du connu, au-delà des frontières, au-delà et au-delà de l’au-delà…

BdM : Je vais vous dire une chose, je me fous d’amener l’Homme “au-delà de”…

FP : Tout le monde s’en occupe…

BdM : Je parle, j’aime parler, que les gens viennent, que les gens ne viennent pas, ça ne me dérange pas !

FP : Mais vous êtes le seul dépositaire de ce savoir synthétique… alors ça doit être bien ennuyeux si vous n’avez personne pour communiquer, communier…

BdM : Non, je suis celui qui aujourd’hui a une grande facilité de l’exprimer, il y a des Hommes dans le monde qui sont intelligents. Je rencontre des gens dans le monde qui le vibrent ce savoir, mais ils ne le vibrent pas encore parfaitement, mais avec les années ils le vibreront parfaitement. Je connais des gens que j’ai rencontrés à qui j’ai dit : “Ce que vous dites, c’est ça”.

Mais les gens qui ne vibrent pas le savoir aujourd’hui parfaitement, lorsqu’ils le vibrent, ils se font tasser dans le coin, ils se font mettre dans une situation où l’ego doute son savoir. Il n’y a pas tellement de personnes dans le monde qui vont arriver vers un pauvre type de Saint-Lin qui travaille sur la ferme et qui va dire : “Monsieur Bernard, j’ai l’impression de ceci” et que le type va dire : “Oui ce que vous dites, c’est ça”. On a tellement d’ego, on est tellement dans la connaissance du cœur, on est tellement dans l’intellect, on est tellement dans la merde égoïque, on est tellement égocentrique, on est tellement allé à l’Université, on est tellement “insécure”, on veut tellement trouver de choses !

On est tellement à la recherche de la vérité que lorsqu’un petit bonhomme qui vient de Saint-Lin, qui n’est pas capable de parler parfaitement, qui n’a pas une bonne éducation mais qui est capable d’aller chercher dans le fond de lui-même, cet aspect réel de son Esprit, mal manifesté parce qu’il n’a pas le mot juste, on a tendance à le mettre de côté et dire : “Ah ! Ce type-là il bafouille avec ses paroles”… On n’est pas capable d’aller au-delà de la forme et regarder l’Esprit vibrer de l’Esprit.

Si la forme est mal manifestée parce qu’il n’est pas allé à l’école ou si la forme est trop spirituelle parce qu’il a beaucoup de sagesse du cœur, on ne peut pas aller dans l’Esprit de l’Homme, donc on ne peut pas prendre conscience qu’il y a lui qui sait, l’autre qui sait. Moi je passe ma vie à rencontrer des gens qui savent beaucoup de choses, seulement que d’après mon expérience, d’après ce qu’on m’a dit, à travers leur expérience, ils ont rarement rencontré de personnes qui jouissent d’une certaine autorité sociale telle que moi, leur dire : “Ah ! Petit homme ce que tu dis là, c’est là, c’est ça”.

Et c’est ça probablement qui fait la différence entre ce personnage qu’on appelle Bernard de Montréal et tous ces personnages dans le monde qui se rencontrent et à qui on a besoin de dire : “Ce que vous dites, c’est ça”. Pourquoi quand un Homme parle de la sagesse du cœur ou qu’il parle de la raison, et qu’il invite son Esprit à passer et à éclairer cette raison, et à éclairer cette sagesse du cœur, pourquoi on a tellement de difficulté à dire : “Ah ! C’est intéressant ce que vous dites, c’est intelligent”.

Je vais vous dire pourquoi, parce que les gens qui ont la sagesse du cœur ont un grand orgueil spirituel, ils me font chier. Et les gens qui ont une grande raison qui sont très rationnels, ils ont aussi un grand orgueil du mental et aussi ils me font chier. De sorte que quand je les rencontre, qu’ils soient mystiques, gourous ou professeurs à l’Université de Montréal, si je sens trop d’ego et que je ne sens pas suffisamment d’Esprit, c’est mieux qu’ils ne me rencontrent pas parce que je les fais sauter. Et pourquoi je les fais sauter ?

Parce que j’ai une conscience intégrale, c’est-à-dire que j’ai une voyance, je suis capable de voir dans l’Homme, je suis capable de parler de l’Homme, ça fait partie de la conscience intégrale, ce n’est pas un mérite personnel. Mais si les gens veulent avoir des doctorats, très bien. Si les gens veulent vibrer cette sagesse du cœur, très bien. Mais s’ils vibrent ces choses avec de l’orgueil d’un ordre ou d’un autre, et qu’ils me rencontrent, c’est évident que je vais les faire sauter. Je vais vous dire pourquoi, parce que je hais et je déteste, et je réprime l’orgueil !

Je hais l’orgueil, je vais vous dire pourquoi, parce que l’orgueil qu’il soit né d’une belle raison ou qu’il soit né d’un beau mysticisme spirituel, c’est un voile. Un Homme qui a de l’orgueil a l’impression qu’il est intelligent rationnellement ou intelligent mystiquement, ou spirituellement, d’après son propre mérite. Il pense que cette intelligence elle vient de son fond de culotte. Il pense que cette intelligence vient de ses neurones, il pense que cette intelligence vient de la matière grise. L’intelligence vient de l’univers, elle fait partie de l’univers, elle fait partie de la composante intégrale de l’universel.

FP : Elle vient du cœur de l’univers.

BdM : Elle vient de l’Esprit dans l’univers, elle passe par le cœur de l’Homme pour lui faire prendre conscience qu’il y a plus à la sagesse que les mouvements de l’âme. Qu’il y a au-delà de la sagesse le mouvement de l’Esprit.

FP : Mais le vrai monde, ce n’est pas le mystique, ce n’est pas le scientifique, c’est le gars de Saint-Lin, celui-là il n’a pas besoin d’être confirmé qu’il est du vrai monde, il le sait.

BdM : Le gars de Saint-Lin, vous dites qu’il le sait ?

FP : Oui.

BdM : Il va l’intuiter mais s’il n’y a pas d’Homme dans le monde, de personnes dans le monde, une humanité dans le monde, qui sont capables de regarder le type de Saint-Lin et de lui dire : “Ah ! Monsieur, ce que vous dites est très intelligent”, parce qu’on a trop d’orgueil, à ce moment-là le type il va peut-être sentir qu’il a quelque chose mais il ne sera jamais capable de supporter toute sa vie ce qu’il sait. Quelque part, il va vivre une tempête de merde, c’est-à-dire le mysticisme du cœur ou la grande raison qui va l’écraser complètement.

Et je vais vous dire une chose, nous dans la salle, nous sommes… je ne sais pas, trois, quatre cents personnes, nous avons tous au cours de notre vie intuité des choses, senti des choses, senti des réalités. Et aussitôt que nous nous sommes confrontés à des Hommes, à une sagesse du cœur ou à une intelligence de l’intellect, qui n’était pas suffisamment humble, c’est-à-dire suffisamment transparente, nous n’avons jamais été supportés.

Si nous avions été supportés depuis que nous somme jeunes, dans notre Esprit, si nous avions eu des parents, des profs, des gens dans le monde qui auraient dit : “Ah ! Jean-Paul, très intelligent ce que tu dis” ou “toi Pauline, très intelligent ce que tu dis”, aujourd’hui nous n’aurions pas à faire de la recherche. Nous serions plongés totalement dans le mouvement créatif de notre Esprit.

Nous ne serions pas obligés de vivre d’une mémoire qui a tendance à nous rappeler ou à nous ramener toujours dans le passé où nous avons été confrontés avec notre petitesse. Nous serions grandis, petit à petit, petit à petit, et aujourd’hui nous serions des êtres complets.

FP : D’ailleurs, le Nazaréen ne manquait pas une occasion de le dire, il disait toujours : n’appelez personne maître, n’appelez personne directeur parce que le maître ou le directeur est à l’intérieur de vous, votre royaume c’est votre cœur.

BdM : Oui, mais n’oubliez pas une chose, que lorsque les initiés dans le passé parlaient, lorsqu’ils parlaient les initiés dans le passé, ils parlaient du cœur comme ils ne pouvaient pas parler de la raison autant qu’aujourd’hui, parce que la conscience supramentale, c’est-à-dire l’évolution, l’éveil de la conscience mentale de l’Homme à un autre niveau, ne faisait pas partie de l’involution.

FP : C’est pour ça qu’il a dit : il faut que je m’en aille pour que vous soyez capables de l’expérimenter ce que je vous ai dit, pour que vous n’ayez pas de maître ou de directeur.

BdM : Oui mais ceci, ça prend des siècles d’évolution. L’Homme il y a deux mille ans n’était pas prêt à comprendre à la fois la raison, n’était pas prêt à comprendre parfaitement et à la fois la conscience du cœur, parce que le corps mental de l’Homme n’était pas parfaitement développé. Mais aujourd’hui, à la fin du vingtième siècle, l’Homme peut facilement comprendre la raison. D’ailleurs, ça fait partie de l’évolution de son mental. Il peut aussi très bien comprendre l’intelligence du cœur, la sagesse, parce que ça fait partie de son involution, de sa mémoire.

Mais il a besoin maintenant d’aller au-delà de ces deux paramètres, de ces deux extrêmes et en faire une synthèse pour finalement devenir intelligent au lieu de simplement vivre de paraboles qui ont été utilisées pendant l’involution par les pouvoirs, pour le garder assujetti à une forme d’émotion qui convient à la sagesse du cœur mais qui ne convient pas à la puissance de son Esprit.

FP : Et à quel moment est-ce qu’il va apprendre à aimer, à aimer sans attacher, sans retenir, sans posséder, librement, en reconnaissant la différence, la particularité, l’unité de chaque personne et en souhaitant que cette personne se développe dans son unité, dans sa particularité, sans vouloir la changer, sans posséder, sans dominer, sans maîtriser, sans contrôler, sans forcer, en laissant l’autre libre ?

BdM : Quand il sera intelligent !

FP : Et pour être intelligent, pour découvrir cette intelligence-là, il faut qu’il soit soumis aux tests, aux épreuves de sa vision voilée obscurcie de cette réalité-là, il la vit aujourd’hui à l’échelon mondial, hiver, guerre, pauvreté, violence ?

BdM : Ça fait partie de l’expérience de l’âme ça, ça ne fait pas partie de l’Esprit de l’Homme.

FP : Et à travers toutes ces manifestations-là, quand même ce sont toujours des manifestations de “mal aimer”, c’est une façon d’aimer mais qui est à l’envers. Même un homosexuel, on ne peut pas le taxer, le montrer du doigt, le pointer comme quelqu’un de malfaisant, il a aimé, peut-être pas à la bonne place mais il a aimé. Donc tout le monde souffre de ne pas aimer correctement ?

BdM : Tout le monde souffre de ne pas aimer correctement parce que l’amour de l’Homme c’est un sentiment qui est très grand mais qui est basé sur l’insécurité de l’ego.

FP : Oui, puis il est possessif.

BdM : L’amour est possessif. On aime Dieu pour ne pas périr dans une infinité qui ne mène nulle part. On aime notre femme pour ne pas être seul, on aime notre “blonde” (amie) pour ne pas être seul, on aime notre chat pour ne pas être seul. L’Homme aime par insécurité. Un Homme qui serait intelligent ne pourrait pas sentir l’amour dans le plexus solaire. C’est pour ça que l’amour conscient, c’est extrêmement plat. Et les Hommes ont tellement peur de la platitude de l’amour conscient qu’ils préfèrent l’astral ou la passion de l’amour.

FP : De la sexualité !

BdM : “Whatever” !

FP : Mais l’amour, c’est un pont au-dessus de cette rivière-là qu’est la sexualité. L’acte sexuel il dure deux minutes, l’amour ça dure toute la vie si on veut, au delà-de tout ça.

BdM : Il y a différents niveaux d’amour comme il y a différents niveaux d’intelligence.

FP : Ça demanderait à être expliqué, parlé un peu aussi, cette dimension-là.

BdM : Demandez-moi le, je vais vous le dire !

FP : Sans quoi on va finir intelligent mais juste intelligent, ça veut dire sot, niaiseux pour moi. Du monde intelligent, c’en est plein, Mesrine c’était un assassin terriblement intelligent.

BdM : Mais non, ce n’est pas intelligent, ce n’est pas de la conscience intelligente. Vous n’êtes pas intelligent de parler comme ça.

FP : C’est de l’intelligence sans la dimension du cœur, ça donne des criminels !

BdM : Non non, vous ne pouvez pas dire qu’un criminel, vous ne pouvez pas dire qu’un Homme inconscient est intelligent, il a une certaine intelligence, il a une certaine capacité, il a une certaine faculté, oui. Mais quand je parle d’intelligence, ou que je parle du mental, ne me parlez pas de la raison. Lorsque je parle de l’intelligence, je parle de l’Esprit de l’Homme, je parle de la conscience créative de l’Homme qui ne peut pas s’abaisser au meurtre ou à la connivence, ou à la destruction. Si nous parlons d’intelligence, nous parlons d’intelligence !

FP : Moi je parle de l’intelligence que je vois devant mes yeux.

BdM : À ce moment-là, il faut nous entendre, il faut mettre des parenthèses, il faut mettre des notes au bas de la page, il faut dire il y a l’intelligence du cœur, de la raison et il y a une autre intelligence qu’on est en train d’essayer d’expliquer. Mais ne mettez pas cette autre intelligence dans le même fût que les deux autres intelligences, sinon nous perdons notre temps. Bon, qu’est-ce que vous voulez savoir ? C’était quoi la question ?

FP : La question, c’était parlez-nous d’amour.

BdM : Bon, je dis que l’amour comme l’intelligence a différents niveaux. L’Homme découvrira qu’il y a une autre intelligence qui fait partie d’une autre dimension de son psychisme, comme il y a un amour qui est un autre Amour, qui fait partie d’une autre dimension de son psychisme. Autrement dit il y a un principe cosmique de l’Amour comme il y a un principe cosmique de la Volonté, comme il y a un principe cosmique de l’Intelligence. Ce qui, dans un sens purement symbolique, représente une trinité, une unité universelle chez l’Homme.

Mais pour que l’Homme passe de l’amour astral de l’involution à l’Amour mental de l’évolution, il faut qu’il passe de l’intelligence involutive à l’Intelligence évolutive. Vous ne pouvez pas avoir une conscience mentale créative et un amour astral involutif, ça ne tient pas. Autrement dit, si vous “jackez” (soulevez) votre “char” (voiture) sur une… je ne sais pas comment on appelle ça, ces machins-là… c’est évident que tout le “char” va monter, toute l’auto va monter.

Il n’y a pas des parties d’auto qui vont rester sur le plancher, d’autres parties qui vont monter. Tout monte ! Donc, l’Homme c’est la même chose. Si l’Homme monte en Intelligence, monte en Volonté, monte en Amour, tout monte ! Tu ne peux pas simplement monter en intelligence et rester là en amour, et rester là en volonté, tout monte ! Si l’Homme monte, tout le cul de l’Homme monte, paf ! Et finalement l’Homme passe du cul à la tête, il devient conscient.

Mais là, vous me parlez de l’amour ou de l’intelligence comme si ça faisait partie à la fois de cet aspect cosmique de l’Homme et à la fois de cette partie involutive programmée de l’Homme. Non ! LIintelligence de l’Homme, l’Intelligence supramentale de l’Homme, ça fait partie d’une autre dimension de l’évolution future de l’humanité.

L’Amour de l’Homme, l’Amour dans l’Homme, le principe cosmique universel qui a été amené à la Terre par l’initié le Nazaréen, mais dans une forme extrêmement primitive pour l’évolution de toute l’Europe, pour l’évolution spirituelle éthique, morale d’une chrétienté, ça, c’est un niveau que les Hommes pouvaient vivre au niveau de leur astralité mais qui ne faisait pas partie de la conscience créative de l’initié en tant que grand maître de l’univers local.

Autrement dit le Christ, ce que vous appelez le Christ où l’initié savait en tant que principe universel de l’Intelligence, ce n’est pas ce que les Hommes dans la rue ou ce que les Hommes de l’humanité de ce temps-là ont pris. Mais lorsque l’Homme conscient, lorsque l’Homme sera conscient sur cette planète, il comprendra ce que le Nazaréen voulait expliquer en tant que principe d’Amour universel, comme l’Homme nouveau comprendra le principe de l’Intelligence universelle.

Mais avant d’aimer d’une façon cosmique universelle, il faut être intelligent. Si on n’est pas intelligent, on ne peut pas aimer c’est évident, pourquoi ? Parce que dans l’amour il y a trop de passion, dans l’amour il y a trop d’insécurité, dans l’amour il y a trop d’ego, dans l’amour spirituel il y a trop d’âme. Donc il faut que l’Homme passe de l’intelligence du cœur ou de l’intelligence de la raison à une autre intelligence. Et à ce moment-là, il comprendra parfaitement qu’est-ce que c’est de l’Amour et qu’est-ce que c’est de la Volonté et qu’est-ce que c’est de l’Intelligence.

Donc finalement, il pourra rapatrier ces trois principes, autrement dit il passera de la parabole simplistique, spirituelle, de la canonique chrétienne, le Père, le Fils et l’Esprit saint, il dépassera la Trinité. Et il réalisera que la Trinité ça fait partie de lui, mains non pas en terme de symbolique paternelle, filiale, le Père qui est dans les cieux, le Fils qui est quelque part puis l’Esprit qui est là, mais le Père qui représente la Volonté, le Fils qui représente l’Amour, l’Esprit qui fait partie aussi de l’Intelligence de l’Homme.

Donc l’Homme n’aura plus besoin de Trinité à laquelle se rattacher à travers la sagesse de son cœur pour demeurer, lui, un esclave de son impotence involutive, hein… pour faire plaisir et devenir une sorte “d’appendage” (appendice) ou de puissance temporelle et intemporelle, hein… pour faire plaisir à toutes les dominations, à toutes les hiérarchies publiques, hermétiques, de l’involution, de la franc-maçonnerie jusqu’à l’Église ou aux Églises ou aux philosophies. L’Homme deviendra libre, mais pour devenir libre, il faut être libre. Et pour être libre, il faut déchirer, briser les chaînes de notre esclavage. Mais vous allez voir le maître et lui demander la permission ? hein !

FP : Quel maître ?

BdM : Le maître, celui qui vous a donné, qui vous a gardé dans l’intelligence du cœur et dans l’intellect, vous allez aller voir ce maître-là et lui dire : “Maître, est-ce que je peux briser les chaînes ? Est-ce que je peux sortir et aller au-delà de l’intelligence, de la raison ou de l’intelligence du cœur”… Le maître, il va vous dire quoi ? “Bon, mon cher monsieur, soit que vous soyez fou ou que vous cherchiez une perte certaine”… Là il va vous mettre la peur au cul, hein !

Donc, si vous n’êtes pas capables vous les Hommes, l’Homme, de prendre sur vous, les valeurs involutives, relatives de la sagesse du cœur et de la sagesse de la raison, et d’aller au-delà, d’aller aux confins du potentiel créatif du mental humain qui naît à partir du moment où l’Homme cessera d’avoir peur de ce que les autres pensent, de ce que la société a imposé, de ce que l’autorité a sanctionné pendant des millénaires, parce que ça faisait partie de l’expérience de l’âme de l’Homme, parce que l’Homme n’avait pas d’identité, parce que l’Homme était simplement le produit d’un comportement social, d’une conscience raciale, d’une conscience nationale, vous ne pourrez jamais avoir d’intelligence.

Vous ne pourrez jamais savoir qu’est-ce que c’est de l’Intelligence, donc vous ne pourrez jamais savoir qu’est-ce que c’est aimer, donc vous n’aurez jamais suffisamment de Volonté pour avoir de l’Intelligence, donc vous n’aurez jamais suffisamment d’Intelligence et la Volonté pour savoir ce que ça veut dire aimer cosmiquement…. Parlez-moi pas d’amour !

FP : Et est-ce que vous pensez, vous, que depuis deux mille ans, on a évolué réellement, qu’on s’en va vers plus de discernement ?

BdM : L’évolution sur la planète Terre a commencé en 1969. Pas deux mille ans, parce que le Christ est venu sur la Terre il y a deux mille ans. Le Christ est venu sur la Terre il y a deux mille ans pour permettre que deux mille ans plus tard, les Hommes sur la Terre puissent communiquer avec les aspects cosmiques, universels, de la communication créative.

Le Christ, il est venu sur la Terre, et dans le mouvement cosmique de sa conscience, il a permis que les Hommes aujourd’hui puissent être en communication télépathique avec l’universel. C’est pourquoi il est venu sur la Terre. Mais n’allez pas chercher ces connaissances-là dans le petit catéchisme, allez les chercher où elles se trouvent : dans votre Esprit. (Applaudissements).

FP : On fait une pause de trois quarts d’heure.

mise à jour le 22/08/2024

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