La transmutation du couple

Marine life – credit: @scubaasmr YouTube

Conférence avec François Payotte 110

« FP : Bernard de Montréal, j’aimerais ça, vous inviter à nous parler, à nous entretenir d’un sujet qui touche tout le monde, puisque c’est celui du couple, ce couple qui est notre cellule de base dans la société et qui aujourd’hui sous les poussées de la société industrielle, est en train d’éclater. En en … » BdM

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.

écouterregarder sur YouTube

François Payotte (FP) : Bernard de Montréal, j’aimerais ça, vous inviter à nous parler, à nous entretenir d’un sujet qui touche tout le monde, puisque c’est celui du couple, ce couple qui est notre cellule de base dans la société et qui aujourd’hui sous les poussées de la société industrielle, est en train d’éclater. En en faisant peut-être une caricature, on pourrait dire qu’aujourd’hui, ce que la société industrielle a amené au niveau des couples, c’est que la femme est au travail, l’enfant est à la garderie et le mari est à la taverne.

C’est peut-être une caricature mais il y a un fond de réalité là-dedans. Est-ce que cette désorganisation du couple ne serait pas les prémices d’une réorganisation, d’une restructuration, est-ce que le couple n’irait pas vers quelque chose d’autre, et ce quelque chose d’autre serait quoi ?

Bernard de Montréal (BdM) : Le couple aujourd’hui, comme tout le monde le réalise, est en voie de changement profond parce que la société est en voie de changement profond. L’Homme change, donc le couple change. Quand je dis l’Homme, je dis l’homme et la femme, et plus l’Homme va changer, plus le couple traditionnel va subir des changements qui vont le marquer profondément, c’est-à-dire des changements qui vont forcer l’homme et la femme à vivre de cette unité, de se redéfinir.

Il faut que la femme se définisse dans la société, il faut qu’elle prenne sa place. Il faut que l’homme aussi se définisse vis-à-vis la femme et qu’il laisse à la femme sa place. Cet aperçu fait partie des changements de surface du couple mais il y a aussi des changements beaucoup plus profonds dans le couple. Si nous considérons l’homme et la femme comme deux êtres égocentriques, nous avons une sorte de couple.

Si nous regardons l’homme et la femme comme deux êtres unis par un Esprit, ou unis dans leur Esprit, nous avons une autre sorte de couple. Et ce que nous vivons aujourd’hui, c’est justement le passage d’un couple purement expérimental, un couple qui vit en fonction de certaines données de programmation karmique, c’est-à-dire que l’homme et la femme vivent l’un en relation avec l’autre pour l’expérience de leur caractère, de leur tempérament, de leur nature.

Et dans l’autre cas, dans le couple qui viendra, dans le couple qui sera un couple né de l’Esprit, il n’y aura plus dans le couple, dans ce couple nouveau, de besoin chez l’homme et la femme, de vivre l’unité du couple en fonction d’une conscience expérimentale. Mais ils le vivront en fonction d’une conscience créative, c’est-à-dire une conscience qui permettra à l’homme de bien comprendre sa femme, et à la femme de bien comprendre l’homme, ou aux deux partenaires de bien se situer vis-à-vis eux-mêmes, afin de créer une harmonie totale dans une alliance nouvelle qui sera le couple nouveau.

FP : Bon, c’est déjà plus complexe que ça apparaît à première vue, vous parlez de relations karmiques dans le couple, est-ce que vous pouvez expliquer ?

BdM : Quand je parle de relations karmiques dans le couple, je veux dire que dans un couple où l’homme et la femme vivent une conscience expérimentale ou vivent une inconscience, naturellement l’homme et la femme doivent épurer une mémoire, une mémoire qui est fondée sur des vies antérieures où il y a eu liaison entre les deux êtres. Liaison qui n’était pas nécessairement “mari-femme”, liaison qui aurait pu être “amis”, liaison qui aurait pu être “père-fille”, “garçon-mère”, ainsi de suite.

Mais il y a eu dans le passé liaison entre deux êtres, il y a eu dans le passé des manières de vivre qui n’étaient pas conformes à l’Esprit, manière de vivre qui demandait au cours des futures évolutions, un ajustement de la mémoire, c’est-à-dire un ajustement dans l’expérience, donc un ajustement au niveau de l’âme, et nous vivons aujourd’hui des couples ou une vie de couple qui est le produit de ce passé, mais nous le vivons d’une façon inconsciente.

Nous ne sommes pas conscients, nous n’avons pas mémoire de nos vies antérieures, mais nous sommes obligés dans nos vies présentes de subir le choc en retour de nos actions passées. Et c’est pourquoi la vie de couple aujourd’hui n’est pas facile, parce qu’elle dénote un très grand tremblement dans l’âme de l’homme et dans l’âme de la femme, c’est-à-dire que le couple aujourd’hui représente pour les deux réellement un point dans l’évolution des deux entités humaines, d’une conscience nouvelle.

Il se forme aujourd’hui sur notre planète une nouvelle conscience, et les couples en général ne sont pas réellement conscients de cette nouvelle formulation de conscience parce que cette nouvelle formulation de conscience fait partie des énergies nouvelles qui alimentent le psychisme humain sur la Terre. Mais néanmoins, les couples sont suffisamment touchés par ces nouvelles forces à travers tout le truchement social, que si les individus ne sont pas très avancés en sensibilité intérieure, si les individus ne sont pas suffisamment centriques dans leur couple, ils peuvent facilement subir l’échec du couple, parce que les influences extérieures de la société seront plus puissantes que l’intelligence créative des individus qui normalement leur permettrait de conserver leur couple, de le perfectionner jusqu’au point où ce couple devenait indissoluble.

FP : Comment est-ce qu’il pourrait à ce moment-là contrebalancer les influences extérieures de la société ?

BdM : C’est très difficile de contrebalancer les influences extérieures de la société parce que dans le couple, l’homme et la femme peuvent facilement se rationaliser, autrement dit se donner des raisons pour la faillite de leur couple. Et c’est justement parce que l’homme et la femme rationalisent la faillite de leur couple ou l’échec de leur couple, qu’ils vont essayer de trouver d’autres palliatifs afin de changer le couple, de le tuer le couple, et d’en créer un autre, mais de continuer quand même à vivre une vie expérimentale à l’intérieur du couple. Ils ne pourront jamais en arriver à résoudre parfaitement le problème à moins d’avoir une conscience supérieure, c’est-à-dire à moins de comprendre parfaitement les mécanismes internes de leur propre évolution.

FP : Est-ce que la facilité de divorcer aujourd’hui a une raison à vos yeux ?

BdM : La facilité de divorcer aujourd’hui est une raison, oui, parce qu’elle permet au couple de plus facilement se réorienter en fonction des raisons qu’il se donne. Le couple aujourd’hui n’est plus ceinturé comme il était auparavant par des normes religieuses, l’Église n’a plus de pouvoir sur le couple. L’Église ne peut plus maintenir le couple pendant des années de temps jusqu’à la mort, l’Homme est trop avancé psychologiquement, psychosocialement.

Par contre, le couple devra éventuellement revenir à l’indissolubilité, c’est-à-dire il devra en arriver éventuellement à redécouvrir l’unité, mais une unité non pas fondée sur des principes sociaux ou sur des principes religieux, mais une unité fondée sur l’universalisation de l’Esprit, sur l’intelligence de l’Esprit chez les deux êtres. À ce moment-là le couple deviendra indissoluble, c’est-à-dire qu’il sera parfaitement harmonisé à l’intérieur, et permettra aux deux individus sur le plan social de parfaitement vivre leur vie, quelle que soit la condition de décadence de la société.

Aujourd’hui, l’individu ou les individus dans un couple qui ne font pas attention aux aberrations sociales et qui se servent des aberrations sociales pour rationaliser leurs échecs, pour donner à leur couple une nouvelle orientation, soit par la dissolution ou soit par l’explosion totale, sont des individus qui ne sont pas arrivés à un point de conscience suffisamment avancé, pour réellement comprendre le problème d’une façon intégrale, objective et réelle. Ils le comprennent simplement en fonction des éléments extérieurs, il le rationalisent en fonction des éléments internes, mais ils ne voient pas la coloration des éléments internes. Et c’est pourquoi ils ne sont pas capables de réellement voir, réaliser que le couple même s’il n’est pas encore parfait, peut se perfectionner.

Ils ne savent pas comment le perfectionner parce que les forces extérieures sont trop puissantes et les forces internes de leur créativité sont trop diminuées par leur astralité, c’est-à-dire par la coloration de l’ego, par tout ce qui est passionnel, par tout ce qui est subjectif, par tout ce qui est d’intérêt personnel.

FP : Est-ce qu’il y a un avenir pour les tentatives d’union libre ?

BdM : Il y a un très grand avenir pour les tentatives d’union libre parce que dans l’union libre, les individus dans le couple ne sentent pas autant la responsabilité sociale du couple. Mais si nous allons plus loin dans l’union libre, nous découvrons qu’un couple, par exemple, qui serait uni en Esprit, pourrait être libre en Esprit, mais sans être ou sans manquer de responsabilité. Si nous parlons… Il y a deux sortes de couples libres. Il y a le couple libre inconscient…

FP : La facilité ?

BdM : Oui. Et il y a le couple libre conscient. Un couple libre conscient vit une liberté qui est au niveau de l’Esprit, mais ce n’est pas une liberté qui est conditionnée par l’ego, ce n’est pas une liberté qui est conditionnée par des aspects de la personnalité qui veulent donner à un partenaire ou à un autre des facilités d’accès aux joies de la vie qui vont contre le bonheur ou la paix d’un autre partenaire. Donc c’est une liberté dans l’Esprit, ce n’est pas une liberté d’attitude, ce n’est pas une liberté dans les attitudes, ce n’est pas une liberté dans les habitudes.

FP : Alors, un couple conscient face aux agressions de l’extérieur, ça ne devrait avoir un effet que probant sur lui, ça devrait renforcer les liens, s’il est conscient. Toutes les agressions les difficultés, les épreuves matérielles, par exemple, de la vie extérieure, n’auraient pour effet que de renforcer ce lien ?

FP : Ça dépend, il faut que ce couple soit conscient, c’est-à-dire qu’il faut à prime abord que chaque partenaire réalise que sa relation avec l’autre est une relation réelle, c’est-à-dire une relation fondée sur une liaison d’Esprit. Il faut que l’un puisse voir l’Esprit de l’autre, il faut que l’autre puisse voir l’Esprit de l’un. Si cette condition existe, qui est une manifestation de conscience, à ce moment-là, quelles que soient les difficultés dans le couple, ces difficultés seront éventuellement résolues, les deux pourront dépasser les obstacles, les neutraliser les obstacles, mais parce qu’ils auront la force de leur Esprit, c’est-à-dire qu’ils auront la conscience de leurs liens. Pour qu’un couple soit solide, il faut que les partenaires aient la conscience de leurs liens, mais il ne faut pas qu’ils aient une conscience psychologique de leurs liens, il faut qu’ils aient une conscience réelle de leurs liens.

Et la conscience réelle des liens dans le couple est fondée sur un rapport étroit entre l’énergie du mental supérieur chez chaque individu qui crée l’alliance du couple, qui crée l’unité du couple et qui cimente les deux individus dans une réalité qui leur convient bien, mais qu’ils sont obligés naturellement de perfectionner, jusqu’au moment dans leur vie où ils ont suffisamment compris les lois de la personnalité dans le couple pour qu’ils n’en souffrent plus. Ce qui détruit le couple, c’est la personnalité.

FP : Il y a donc des illusions à faire sauter ?

BdM : Il y a des illusions à faire sauter, il y a des mécanismes psychologiques à comprendre, il y a des déviations de personnalité à saisir chez chacun de nous. Et lorsque nous avons compris que l’homme est énergie, que la femme est énergie, sur tous les niveaux, et que la personnalité est une réflexion de cette énergie mais souvent colorée par la mémoire, à ce moment-là l’homme et la femme ne se font plus prendre dans le mouvement de l’énergie à travers la personnalité.

Et ils peuvent commencer lentement à objectiver leur relationnel, ils peuvent commencer lentement à concrétiser l’Esprit dans la matière, donc ils peuvent en arriver éventuellement à vivre un couple, une vie de couple, conscients, c’est-à-dire une vie de couple qui permet aux deux d’être parfaitement bien dans cette unité, dans cette relation, sans avoir à supporter le poids psychologique de la responsabilité de l’un vis-à-vis l’autre.

FP : Est-ce qu’à ce stage, je pourrais vous demander des exemples concrets de ces illusions qui empêchent le perfectionnement du couple ?

BdM : Oui, oui naturellement, il y en a une myriade, je peux vous donner un exemple. Dans un couple, à partir d’un moment où un individu fait souffrir un autre, il y a une illusion. À partir du moment où un individu fait souffrir un autre, il y a une illusion. Si un individu fait souffrir un autre ou fait souffrir son partenaire dans le couple, c’est qu’il y a dans la personnalité des mécanismes qui ne sont pas encore suffisamment perfectionnés pour permettre à l’ego de voir le jeu de l’énergie à travers la personnalité.

Donc naturellement l’ego a tendance à prendre sa personnalité pour ce qu’elle est, il a tendance à rationaliser son acte, il a tendance à se donner raison, et c’est très difficile pour l’Homme, pour l’ego de ne pas se donner raison, parce que déjà l’énergie passe à travers lui et elle est déjà colorée, donc elle fait déjà partie de lui cette coloration. Donc il ne peut pas voir ce qu’il ne peut pas voir.

Mais par contre, s’il y a dans les deux partenaires une conscience d’Esprit, en plus d’un compréhension des lois fondamentales du couple, à ce moment-là ils pourront graduellement commencer à effacer dans leur conscience personnelle, personnalisée, les aspects ou les attributs de cette conscience qui empêchent un individu de réellement s’ouvrir à l’autre, de réellement donner à l’autre.

Mais ce qui empêche ceci, c’est que dans un couple, il y a toujours l’impression chez un partenaire de l’imperfection dans l’autre. Et il se crée un jeu dans ce mécanisme d’imperfection. L’un était parfait vis-à-vis l’autre, l’autre était parfait vis-à-vis l’autre, donc personne dans le couple ne peut à un moment donné s’imaginer être capable de donner à l’autre un crédit parfait.

FP : On peut se donner toutes sortes de bonnes raisons pour faire souffrir l’autre, la jalousie c’en est une par exemple ?

BdM : Oui, oui, très juste. Et c’est là que le couple se décompose. Au début, dans la formation d’un couple, il y a l’amour. L’amour qui est coloré, si vous voulez, mais il y a l’amour, parce que l’amour vient de l’Esprit, mais il est éventuellement coloré. S’il y a de l’amour dans un couple, cet amour ne doit pas s’éteindre. Il se purifie, il devient plus réel, il devient plus mental, il est moins astralisé, mais il ne s’éteint pas, l’amour c’est continu… (coupure enregistrement)…

Si les partenaires dans le couple comprennent ceci, que l’amour doit être continu, que l’amour est continu comme ils l’ont espéré au début quand ils se sont rencontrés, à ce moment-là ils sont capables, partant de ce principe, de commencer lentement à corriger les imperfections de leur propre personnalité vis-à-vis l’autre, et de commencer lentement à donner à l’autre le crédit de son intelligence, de son action, le crédit de son imperfection. De sorte qu’éventuellement, ils cessent de se blâmer mutuellement, ils cessent de se lancer la roche, la pierre, et petit à petit ils s’ajustent, ils s’ajustent, et un jour ils en viennent à être capables de se supporter mutuellement dans leur imperfection, et un jour ils en arrivent à être capables de ne plus voir ni dans l’un, ni dans l’autre, de l’imperfection.

FP : Le crédit de leur imperfection, ça ne doit pas être facile à donner ça ?

BdM : Oui, c’est très difficile parce que pour que le crédit de l’imperfection soit donné, soit créé, il faut que ça commence avec une personne. En général, ça ne commence pas avec les deux, ça va toujours commencer avec celui qui est le plus objectif, le plus évolué, le plus fort, le plus mental. Mais si celui qui est le plus évolué ne peut pas donner de crédit d’imperfection, l’autre qui est plus faible ne pourra pas commencer à bénéficier de ce crédit, et à ce moment-là il y aura un arrêt.

Si celui qui commence à donner le crédit de l’imperfection s’aperçoit qu’il n’y a pas de résultat, parce que l’autre demeure toujours inconsciemment prisonnier de son imperfection, c’est-à-dire de ses mécanismes habituels, à ce moment-là la personne, l’autre, prend une décision, et c’est là qu’on peut voir une réorganisation dans le couple, on peut voir une scission, on peut voir un changement de vie.

Mais c’est un changement de vie qui est à la fois intelligent et qui à la fois permet aux deux individus de continuer leur acheminement dans la vie, afin de se réorganiser en tant que couple. Et dans un cas comme ça, il n’y a pas de perte ni d’un côté ni de l’autre, il y a un gain, mais s’il y a une perte, à ce moment-là ce n’est pas bon, il y a une faille quelconque.

FP : Donner le crédit de l’imperfection, est-ce que ça correspond à mettre de l’eau dans son vin, comme on dit ?

BdM : Donner le crédit de l’imperfection, ça coïncide, si vous voulez, avec l’expression de mettre de l’eau dans son vin, mais ce n’est pas assez,parce qu’on peut mettre de l’eau dans son vin pour toutes sortes de raisons. On peut mettre de l’eau dans son vin parce qu’on a peur de perdre, on peut mettre de l’eau dans son vin parce qu’on a peur de la personne, on peut mettre de l’eau dans son vin par faiblesse. Et il ne s’agit pas pour l’Homme de mettre de l’eau dans son vin par faiblesse !

Il s’agit de mettre de l’eau dans son vin afin de changer le vin et éventuellement, de le rendre en eau, c’est-à-dire en Esprit. Donc plus l’Homme se conscientise, plus il apprend à mettre de l’eau dans le vin, mais d’une façon intelligente. S’il ne met pas d’eau dans le vin d’une façon intelligente, éventuellement il noiera le vin et il ne touchera jamais l’Esprit. Donc les bonnes techniques psychologiques, psychosociales, de mettre de l’eau dans son vin, valent pour l’Homme inconscient, elles sont valables. Mais pour l’Homme conscient, ce n’est pas assez, parce que l’Homme conscient doit en arriver éventuellement à changer le vin en eau.

FP : Il faut qu’il y ait un dialogue qui s’installe ?

BdM : Il faut qu’il y ait un dialogue qui s’installe, un dialogue très solide, un dialogue très profond, un dialogue intelligent, pas nécessairement honnête mais intelligent, parce que l’intelligence c’est beaucoup plus grand que l’honnêteté.

FP : Alors c’est quoi un dialogue intelligent ?

BdM : Un dialogue intelligent, c’est un dialogue qui permet à deux individus de voir dans l’autre qu’il y a de l’intelligence dans l’autre. Un dialogue intelligent crée un échange entre deux personnes, donc permet à une personnalité de voir l’autre personnalité, de voir l’intelligence dans l’autre personnalité, donc de voir moins d’imperfection dans l’autre personnalité. Plus on échange avec une personnalité, plus on voit en elle, si on lui donne la chance de s’exprimer par la parole ou par l’action, plus on voit en elle de l’intelligence, donc plus on oublie ses imperfections.

Et éventuellement il se crée un équilibre, mais si nous ne créons pas de dialogue dans le couple, à ce moment-là nous ne vivons que du déséquilibre, des imperfections, et nous ne pouvons jamais commencer à sentir, à percevoir, qu’effectivement il y a de l’intelligence dans l’autre. Et c’est là aujourd’hui que les femmes, les femmes modernes changent, parce que les femmes modernes aujourd’hui commencent à prendre conscience de leur intelligence, de leur identité, de leur capacité créative, et elles ont besoin de parler, ainsi de suite.

Mais si le partenaire mâle n’a pas la capacité d’accepter ce changement sur le plan social, le couple va tout de suite à la dérive. Par contre, si le partenaire mâle accepte de commencer à écouter ce que la femme a à dire, à ce moment-là il pourra solidifier le couple, il pourra donner à la femme la liberté qui lui est due, il pourra vivre sa propre liberté vis-à-vis la sienne. Et ils engendreront un couple qui est né d’un nouvel Esprit ou d’un Esprit qui devient de plus en plus nouveau, de plus en plus neuf.

Ils seront bien ensemble, mais non pas bien ensemble comme l’étaient les anciens couples parce que le couple conscient ne peut pas vivre sa conscience de couple comme le vit ou la vit le couple inconscient, c’est normal, il y a trop de différence d’intelligence, il y a trop de différence dans la relation entre les habitudes et l’ego qui se conscientise.

FP : Mais, rendre la liberté ou donner cette liberté à la femme, c’est perçu par l’homme comme une évasion en quelque sorte – du foyer même – vers l’extérieur, et peut-être qu’il a tendance à vouloir couver ce couple-là ou vouloir empêcher la femme d’aller affronter l’extérieur parce qu’il en connaît les dangers ?

BdM : Oui, mais ça aussi, il y a son insécurité. Vous savez, l’homme est toujours un peu jaloux de sa femme. Si sa femme est à la maison, il n’est pas jaloux parce qu’elle est à la maison. Mais si sa femme va dans les restaurants, si sa femme va dans les lieux publics, si sa femme va dans un bar…

FP : Dans le monde extérieur, dans le monde des hommes et qu’il connaît justement…

BdM : Voilà, à ce moment-là, parce qu’il sait ce qui se passe dans le monde des hommes, à ce moment-là il devient jaloux, il devient inquiet, il se demande, ainsi de suite… Et c’est là qu’il a tendance à restreindre le mouvement, mais il ne peut pas faire ça parce que la femme est un agent libre.

FP : Donc il doit lui donner le crédit de l’expérience éventuelle qu’elle va faire…

BdM : Effectivement, parce qu’elle va vers l’extérieur pour l’aider à l’intérieur. Si la femme va dans le bureau pour travailler, c’est pour aider au mari, si elle fait des mouvements, s’il y a amour dans le couple, si elle va vers l’extérieur, c’est toujours pour aider, pour consolider la situation existentielle du couple. Mais si l’Homme n’est pas suffisamment mûr, s’il n’a pas d’objectivité dans la conscience, à ce moment-là il s’en suit qu’il y a des problèmes psychologiques dans le couple, et éventuellement ça amène à la scission.

FP: Il y a aussi dans cette sortie de la femme vers l’extérieur, il y a aussi récupération de ce mouvement-là puis exploitation de la femme avec des salaires ridicules, les salaires minimums, avec des tâches ou des travaux très difficiles et qui finalement permettent à peine de payer la garderie et les déplacements, etc.

BdM : Oui, mais ceci fait partie des changements, il y a des changements dans ce domaine, mais ces changements-là ne peuvent pas être opérés trop rapidement parce que ça créerait dans le système économique une congestion. Ça équivaudrait à la doublure de la population mâle de travail. Donc avec le temps, les femmes pourront récupérer une valeur égale dans le travail avec celle de l’homme, mais ceci prendra un certain nombre d’années. Il faudra que le système se “renforcisse”, il faudra qu’il y ait des changements dans l’organisation économique du sytème.

FP : Il va falloir que la femme arrache à ce moment-là ses prérogatives parce que l’homme n’est peut-être pas suffisamment intelligent pour lui donner un salaire égal, ce qui créerait moins de tension, en fait, s’il n’y avait pas cette exploitation-là, sur le marché du travail de la femme, ça serait peut-être à l’homme de faire le geste puisque c’est lui qui a le portefeuille ou les postes-clés encore ?

BdM : Quand on a le pouvoir, on ne veut pas le donner, il faut qu’il soit arraché le pouvoir, et les femmes aujourd’hui sont en train d’arracher le pouvoir, les femmes sont en train de s’organiser en tant que groupes, ainsi de suite. Nous l’avons vu dans la dernière élection, donc il y a une évolution dans ce domaine-là.

FP : Bon, alors voyant ça, voyant les femmes s’affranchir du milieu social, arracher ce dont elles ont besoin, et admettant que le couple passe au travers de toutes ces tribulations-là, puis finalement finisse par s’installer confortablement dans le matériel, quelles vont être les étapes ensuite qui vont créer un lien d’Esprit, peut-être au niveau psychologique, ça serait quoi ?

BdM : Ce n’est pas à travers le social que le couple va trouver un lien d’Esprit, même si la femme pouvait s’affranchir à 100% comme l’homme sur le plan du travail, sur le plan de la rémunération, ça ne changerait rien sur le plan de l’Esprit parce que… Même au contraire, parce que si la femme est inconsciente et qu’elle s’affranchit, elle va vouloir vivre et bénéficier de son affranchissement, donc elle sera beaucoup plus indépendante, elle pourra même perdre sa féminité, toutes sortes de choses.

Le problème du couple, le problème de la transition du couple inconscient au couple conscient, c’est un problème interne. Que la femme soit affranchie socialement ou non, ça ne change rien. Il ne faut pas confondre le nouveau couple, il ne faut pas confondre la femme consciente et l’homme conscient à l’intérieur d’un couple conscient avec les changements sociaux.

La femme qui deviendra consciente intérieurement à l’intérieur de son couple, et l’homme qui deviendra conscient à l’intérieur de son couple, quelles que soient les conditions sociales, ces deux êtres, s’ils sont prêts à s’unir dans un Esprit, ils le feront. L’évolution sociale du couple, de la femme, elle est bonne sur le plan de l’inconscience, elle fait partie du mouvement naturel des masses de femmes, elle fait partie du mouvement naturel de la société.

Nous ne pouvons pas aller contre ça, mais l’évolution du couple, l’évolution du couple vers une conscience supramentale, c’est-à-dire vers une conscience objective de soi vis-à-vis l’autre, n’a rien à faire avec l’évolution sociale. Ce sont deux mondes absolument différents. Je suis content de l’évolution sociale, c’est normal, le temps est arrivé pour ceci, mais ce n’est pas parce qu’une femme est évoluée socialement qu’une femme peut arracher à la société ce dont elle a besoin, ce qui équivaut dans une même mesure à ce que l’homme possède, qu’elle pourra être à l’intérieur d’un couple, bien.

Au contraire, d’ailleurs nous voyons que dans le mouvement féministe, par exemple, il y a des tendances chez les femmes à se retrouver plutôt seules, à se retrouver à l’intérieur de couples qui sont constamment en compétition. Il y a beaucoup de compétition entre l’homme et la femme aujourd’hui, et il y en aura de plus en plus, parce que la femme justement est affranchie. Et lorsque la femme est affranchie, vous avez deux êtres qui sont sur un même pied d’égalité psychologique, mais ils ne sont pas nécessairement sur un même pied d’égalité au niveau de l’Esprit.

Donc la compétition sera un des éléments qui empêchera la femme de pouvoir se créer un couple uni, parce que sa force en tant que femme, autrement dit en tant qu’être social, nouvellement réorganisé, nouvellement développé, ne sera pas balancé par la force de l’homme qui est fondé sur des mécanismes anciens, des habitudes anciennes.

FP : Il ne s’agit donc pas pour elle de ressembler à l’homme ?

BdM : Absolument pas ! Il ne faut pas que la femme ressemble à l’homme, il faut que la femme soit elle-même ce qu’elle est, ce qu’elle doit être. Il faut qu’elle ait la capacité de se reconnaître vis-à-vis elle-même, mais il faut aussi que l’homme la reconnaisse comme telle, et il faut qu’elle aussi, elle puisse reconnaître l’homme tel qu’il est. Autrement dit il faut qu’il y ait un équilibre entre les deux, sinon vous avez de la compétition. Et de la compétition peut mettre autant une société sur le sol que de la compétition à l’intérieur d’un couple.

Il ne doit pas y avoir de compétition dans un couple, c’est une des grandes illusions des personnalités. Dans le passé, il n’y avait pas tellement de compétition entre l’homme et la femme dans le couple, parce que la femme était dominée, la femme elle avait sa place (de dominée). Mais aujourd’hui, avec les changements sociaux, la femme a tendance à être plus compétitive, et ça, ça peut être très dangereux. La femme doit être compétitive dans la société avec l’homme, mais elle ne doit pas être compétitive dans son couple avec l’homme.

FP : C’est plutôt des relations d’associés à ce moment-là ?

BdM : Ce sont des relations d’harmonie, ce sont des relations d’échange. La femme elle a sa vibration, elle a sa conscience, elle a sa sensibilité. L’homme la reconnaît, l’homme en bénéficie, l’homme a sa sensibilité, la femme la reconnaît, elle en bénéficie. Les deux êtres sont différents mais les deux êtres sont les mêmes. Ils sont différents sur le plan de la personnalité, ils sont différents sur le plan du comportement social, ils sont différents sur le plan psychologique, mais ils sont les mêmes sur le plan de l’Esprit. Un homme c’est de l’Esprit dans un corps matériel, une femme c’est un Esprit dans un corps matériel. Où la personnalité intervient pour colorer cet Esprit, c’est là que nous avons des problèmes dans le couple.

FP : Donc il faudrait pouvoir passer au-dessus de la personnalité, créer un lien ?

BdM : Il faut absolument passer au-dessus de la personnalité parce que la personnalité de l’homme inconscient, de la femme inconsciente, ne sont pas des personnalités réelles. Ce sont des personnalités qui sont le produit de la coloration de l’influence sociale. Regardez les femmes aujourd’hui qui font partie des mouvements féministes, leur personnalité change. Le bonhomme a été habitué à une femme d’un certain genre pendant des années, maintenant qu’elle entre dans ce mouvement psychologique ou philosophique, elle change, sa femme change.

Donc il y a une autre compétition, il y a un déséquilibre. Il ne s’agit pas pour la femme d’aller dans le monde et de revenir chez elle transformée, il s’agit pour la femme d’aller dans le monde et de se faire respecter, afin de pouvoir revenir chez elle et d’amener chez elle ce qu’elle aura récolté dans le monde maintenant chez elle, dans sa relation avec son mari, un équilibre, un échange, mais non pas de la compétition.

FP : Et quelle serait la force, à ce moment-là, d’un couple qui fonctionnerait au niveau de l’Esprit ?

BdM : Un couple qui fonctionne au niveau de l’Esprit s’enrichit, ils créent ensemble, les deux partenaires créent ensemble, ils ont la même vision des choses, ils ont les mêmes besoins, ils voient la même chose, ils comprennent la même chose, ils sont dans le même Esprit, donc ils ont une intelligence commune, donc ils ont une facilité extraordinaire de coordonner leur personnalité. Donc ils ont une facilité très puissante, très grande, de bénéficier de leur personnalité qui devient de plus en plus réelle. Donc éventuellement, ils se fondent complètement l’un avec l’autre sans perdre leur identité, chacun bénéficiant de la personnalité créative de l’autre et chacun respectant la personnalité créative de l’autre. C’est ultimement le mariage réel sans en avoir passé par les institutions.

FP : Y a-t-il quelque chose qui change au niveau des sentiments dans un relation comme celle-ci ?

BdM : C’est-à-dire que les sentiments s’épurent. Les sentiments dans le couple inconscient qui ont servi à le créer étaient des sentiments positifs basés sur un amour astralisé, c’est-à-dire un amour passionnel, un amour qui était coloré par un besoin psychologique de remplir le vide de l’insécurité. Tandis que dans le couple conscient, vous ne retrouvez pas le sentiment de l’insécurité qui est nécessaire pour attirer vers lui une énergie de lien.

Le couple conscient est créé par ou en relation avec le mouvement de l’Esprit à travers les personnalités. C’est un mouvement naturel, il n’est pas forcé, il n’est pas le produit d’une nécessité psychologique. Dans le couple conscient, vous avez l’homme et la femme qui sont tous les deux des individus autonomes, ils ont tous les deux leur identité, ils sont tous les deux bien dans leur personnalité, ils sont tous les deux créatifs, ils sont tous les deux intégraux.

Ils vivent tous les deux ensemble parce qu’ils ont besoin d’échanger, parce qu’ils ont un surplus d’énergie à canaliser l’un vers l’autre. Et comme il est naturel pour l’homme de vivre avec la femme ou la femme de vivre avec l’homme, ils remplissent ce contrat “bio-social” d’une façon parfaite, donc ils sont parfaitement bien harmonisés.

FP : Mais ils ne sont pas à l’abri des émotions, qu’est-ce qu’ils font avec leurs émotions ?

BdM : Ils ne sont pas à l’abri des émotions tant qu’ils n’ont pas réellement contrôlé l’énergie de leur Esprit. Une fois que dans le couple, on a contrôlé l’énergie de l’Esprit à travers l’évènementiel, à travers les personnalités, à ce moment-là, on est à l’abri des émotions parce qu’on ne peut plus souffrir émotivement parce qu’il n’y a plus de conditions extérieures qui puissent influer sur soi.

Les émotions sont toujours créées en relation avec des évènements extérieurs, donc une fois que l’Homme conscient ou que le couple conscient a réussi à contrôler et à maîtriser l’énergie de son Esprit commun, à ce moment-là il n’y a plus dans le couple d’émotions négatives ou d’émotions qui risquent de ternir l’alliance. C’est un mouvement continu, c’est une constante relationnelle, c’est un échange d’Esprit ou d’énergie d’Esprit, et le couple il est de façon permanente installé dans une conscience de vie qui est parfaite, qui ne peut pas être assujettie, qui ne peut pas être troublée, parce que ce sont les deux partenaires qui contrôlent l’énergie de l’Esprit.

À ce moment-là, naturellement on en arrive à l’étude des lois de la vie, des lois de l’énergie, des lois de l’énergie de l’intelligence au-dessus de la personnalité, au-dessus de la subjectivité des personnalités. Et c’est là que l’on voit que les lois de la vie qui s’appliquent dans le couple sont des lois de vie qui s’appliquent à la fois chez l’individu comme elles s’appliquent dans la totalité des rencontres dans le cas de l’individu avec un autre individu, ou dans le cas de l’individu avec plusieurs autres individus dans une alliance, dans une société.

FP : Mais c’est le couple qui va découvrir les lois de la vie ?

BdM : C’est-à-dire que ce sont les individus qui vont découvrir les lois de la vie. Lorsqu’ils auront découvert les lois de la vie, le couple lui-même bénéficiera des lois de la vie.

FP : Est-ce que vous pouvez en parler de ces lois de la vie ?

BdM : Ces lois de la vie, je n’aime pas le terme “lois de la vie”, je dois l’utiliser pour donner un peu, pour conceptualiser un peu cette énergie créative, mais une des lois de la vie profondément enracinée dans l’Esprit qui concerne le couple, c’est celle qui fait réaliser à un individu ou à un partenaire que l’autre a raison. Lorsqu’un partenaire est capable de voir la raison dans l’autre, à ce moment-là il commence à rentrer dans les lois de la vie parce qu’à ce moment-là, il vit de l’implication que dans l’autre il y a de l’intelligence, alors que nous, lorsque nous sommes inconscients, nous partons de la proposition que l’autre n’est pas intelligent, donc nous bloquons l’autre, nous bloquons son mouvement et nous nous empêchons de voir, à cause de ce mouvement, un résultat.

Autrement dit, nous ne donnons pas la chance à notre partenaire d’éclairer notre couple, nous croyons que nous, nous avons la lumière, nous avons la clé, nous avons raison, nous savons comment éclairer notre couple. Nous ne réalisons pas que dans un couple, il y a deux lumières, il n’y a pas seulement une lumière, et ça, c’est un des problèmes fondamentaux du couple. C’est justement ce problème qui est à la base de la division des couples aujourd’hui.

Dans le passé, ce problème existait mais il n’était pas amené à son abcès parce qu’il y avait des forces sociales, des forces religieuses, philosophiques qui maintenaient le couple, qui forçaient le couple à demeurer ensemble, mais il n’y avait pas de vie dans le couple. Donc les individus, les partenaires individuellement mouraient. Vous voyiez des couples à l’intérieur desquels il n’y avait plus de vie, on se haïssait, on se détruisait, mais on devait demeurer ensemble parce que l’Église maintenait qu’il doit en être ainsi.

Tandis qu’aujourd’hui ou dans le nouveau temps, ou dans les temps nouveaux, l’Homme créera lui-même l’alliance dans son couple, il sera le protecteur de son couple, il ne sera pas influencé de l’extérieur pour le tenir, son couple, il le créera son couple. D’ailleurs le couple doit être créé. Un couple doit être créé. Un couple ne peut pas être simplement le produit d’une influence extérieure, ne peut pas être simplement le produit factice d’une conscience astrale parce que l’homme est riche ou que la femme est belle. Le couple doit être créé par l’intelligence commune des deux, et à ce moment-là, le couple devient absolument indivisible, il devient une cellule qui ne se divise plus.

FP : Vous avez fait allusion à l’énergie en parlant du couple, de quoi voulez-vous parler ?

BdM : Lorsque je parle de l’Énergie, je parle du pouvoir de la conscience de l’Homme, je parle du pouvoir de son Esprit à travers son mental, je parle du pouvoir de sa propre Lumière, je parle du pouvoir de cette Énergie en lui qui soutient son mental comme elle soutient tous ses autres principes, je parle de cette Énergie qui est créative, qui n’est pas égoïque, qui n’est pas égocentrique, qui n’est pas colorée, qui n’est pas colorable, qui est au-dessus de la personnalité, qui confronte la personnalité, qui ajuste et perfectionne la personnalité, qui rend la personnalité réelle.

Cette Énergie fait partie de la conscience supramentale de l’Homme nouveau, et lorsque l’Homme commence à vivre, à sentir, à percevoir cette Énergie, il y a un certain temps avant qu’il s’habitue à elle parce qu’elle est absolue. L’ego ne peut rien contre cette Énergie, cette Énergie fait partie de son Esprit, donc il est obligé, l’ego, de se transformer, donc il est obligé de se transmuter, donc il est obligé éventuellement à l’intérieur du couple de s’ajuster vis-à-vis l’autre ego.

Éventuellement il y a prise de conscience, c’est-à-dire qu’il y a reconnaissance chez l’ego d’une certaine conscience qui lui est propre, donc cette conscience étant absolue, universelle, il est obligé de réaliser que dans son partenaire, il y aussi conscience qui lui est propre. Donc à partir de ce moment-là, il y a échange et à partir du moment où il y a échange, il y a construction du couple. Tant qu’il n’y a pas d’échange dans le couple, il ne peut pas y avoir de construction, donc il ne peut pas y avoir de cimentation, il ne peut pas y avoir de créativité, de solidification.

Il ne peut pas y avoir de permanence, et c’est là que les influences extérieures peuvent venir, et les “ego” peuvent se servir de ces influences extérieures, de ces cataplasmes, pour rationaliser leur situation, pour dire : “Mon couple il n’est pas bon, il faut que je le change”, comme on dirait : “Ma chemise elle est sale, il faut que je change de chemise”, au lieu de laver la chemise et de garder la même chemise.

FP : Est-ce qu’il y a plusieurs prises de conscience et niveaux de conscience qui correspondent à ces prises de conscience, comme vous avez parlé de conscience expérimentale, ensuite vous parlez de conscience créative, est-ce que ce sont différents niveaux de conscience ou différentes acquisitions de conscience à travers le couple ou l’individu ? Après la conscience créative, y a-t-il une autre conscience ou c’est la même que celle que vous appelez supramentale, après conscience supramentale, conscience absolue ?

BdM : La conscience expérimentale, c’est la conscience de l’ego qui n’est pas éveillée, c’est la conscience de l’Homme qui vit étroitement en rapport avec les vibrations de la mémoire de l’âme. C’est la conscience où l’âme dirige, s’impose à l’ego, où l’Homme vit une vie existentielle, où l’Homme n’a pas de contrôle dans sa vie, où l’Homme n’est pas objectivement conscient de sa relation avec lui-même.

Donc cette conscience pervertit l’énergie créative de l’Homme, elle la colore et elle empêche l’Homme d’en bénéficier. Dans le cas de la conscience créative, vous avez un nouveau cycle d’évolution où l’Homme qui est prêt à vivre de cette conscience vient en contact avec cette énergie parce qu’il est prêt. Ce n’est pas un désir égoïste qui l’amène à cette vibration, ce n’est pas un désir spirituel qui l’amène à cette vibration. C’est que lui en tant qu’être est suffisamment évolué pour subir le choc de cette énergie qui entre en lui, qui le transforme et qui le situe d’une façon réelle vis-à-vis de lui-même, vis-à-vis les Hommes, et vis-à-vis la réalité en généal.

Donc ce sont deux temps différents. Dans un cas vous avez le temps de l’involution, dans l’autre cas vous avez le temps de l’évolution, et lorsque l’Homme entre dans la conscience créative, il n’y a plus de fin à l’évolution de cette conscience, il y a réajustement avec le temps, des siècles, des périodes de vie, mais il n’y a plus de temps parce qu’une fois que l’Homme est conscient, une fois que l’Homme a réalisé sa relation intime avec lui-même, c’est-à-dire avec la partie supramentale de lui-même, il est en contact avec son Esprit.

Ce qui est entité en lui n’existe plus, ce qui est âme en lui n’existe plus, cette énergie a été transmutée. Chez l’Homme inconscient, il y l’Esprit, l’âme et le mortel, le corps. Chez l’Homme conscient, il y a seulement l’Esprit et le mortel, il n’y plus d’âme, l’âme a été transmutée pour former un corps que l’Homme plus tard pourra se servir pour voyager en dehors du matériel. Donc vous avez deux temps différents, vous avez deux consciences différentes, vous avez deux consciences qui ne se “superimposent” plus parce qu’elles ont toutes les deux, deux directions différentes.

Dans la conscience expérimentale, la conscience descend vers la matière. Dans la conscience créative, la conscience sort de la matière. Donc ce sont deux mouvements opposés. Et lorsque vient le temps, comme nous sommes à la fin du vingtième siècle, le temps de la jonction, le temps de la fin d’un cycle pour le début d’un autre, vous avez des individus de par le monde qui vivent cette nouvelle conscience et qui doivent éventuellement réapprendre à vivre complètement leur vie, que ce soit une vie de couple ou que ce soit une vie individuelle.

Ils réapprennent à vivre leur vie mais non pas en fonction des influences extérieures, mais en fonction de cette énergie de l’Esprit qui a réussi à traverser tout ce qui est la couche astrale, autrement dit qui a réussi à traverser tout le pouvoir de l’âme sur l’ego, toute l’emprise de l’âme sur l’ego, pour connecter et fusionner avec l’ego, et éventuellement élever l’Homme à des états de conscience supérieure qu’il connaîtra et qui continueront à évoluer et à se perfectionner avec l’évolution.

FP : Bernard de Montréal, merci beaucoup de vos éclaircissements.

mise à jour le 22/08/2024

Retour en haut