La parole créative

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Conférence avec François Payotte 114

“FP : (…) pouvez-vous nous parler de l’origine de la parole créative ? BdM : C’est une question très intéressante, ça. L’origine de la parole créative, elle est enfouie dans les mécanismes de la conscience qui sont d’ordre réflectif. La parole créative, elle existe de tout temps, mais elle ne peut pas s’exprimer tant …” BdM

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.

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François Payotte (FP) : (…) pouvez-vous nous parler de l’origine de la parole créative ?

Bernard de Montréal (BdM) : C’est une question très intéressante, ça. L’origine de la parole créative, elle est enfouie dans les mécanismes de la conscience qui sont d’ordre réflectif. La parole créative, elle existe de tout temps, mais elle ne peut pas s’exprimer tant qu’il n’y a pas dans la conscience humaine, de l’ouverture, c’est-à-dire tant que l’Homme ne subit pas une légère transformation à sa mémoire. En général l’Homme, pendant l’involution, inconsciemment, sans s’en apercevoir subissait des changements vibratoires dans l’organisation de sa mémoire. Il disait à ce moment-là qu’il était inspiré, qu’il percevait quelque chose.

Mais tant que l’Homme est inconscient, l’ouverture qui se fait dans sa mémoire, par l’énergie de la parole, autrement dit par l’énergie créative qui devient parole, tant que l’Homme n’est pas suffisamment conscientisé, c’est-à-dire que tant que le temps n’est pas venu pour qu’une certaine parole – de la part d’un certain nombre d’Hommes conscientisés – ait expliqué les mécanismes relationnels entre l’énergie et la mémoire, l’Homme ne peut pas garder ouvert constamment son psychisme à cette énergie. Ce serait trop pour lui, parce que l’énergie de la parole, elle trouble constamment le territoire, la matière mentale et émotive de l’Homme.

L’énergie créative trouble constamment la mémoire parce qu’elle est dynamique, elle n’est pas statique, elle ne peut pas accepter le statu quo, elle est créative, donc ce qui est créatif à l’infinité doit continuer d’une façon infinie à se manifester. Tandis que l’Homme lui, vivant dans une civilisation sur un plan matériel, est obligé ou fut obligé dans le passé, d’absorber la parole par période afin de pouvoir créer une civilisation suffisamment stable, une civilisation qui pouvait absorber un peu d’intelligence créative, et en même temps stabiliser cette intelligence créative là – ou cette énergie – pendant une certaine période de temps. Ceci a donné les cycles de nos civilisations antérieures.

Chez l’Homme nouveau, la parole devient beaucoup plus permanente, dans ce sens que l’ouverture des centres permettra à l’énergie de se manifester à travers l’Homme ; devient de plus en plus maintenue par cette énergie-là, une fois qu’elle a fait le travail nécessaire empêchant la mémoire de toujours bloquer cette ouverture. La mémoire bloque l’ouverture, l’Homme n’a pas suffisamment de résistance mentale, de résistance émotionnelle pour absorber constamment cette énergie-là, donc il part d’un état d’éveil temporaire à l’état de sommeil beaucoup plus long. Quand il se conscientise, l’état d’éveil devient de plus en plus long, l’état de sommeil de plus en plus court/ Quand il est très très conscient, l’état de sommeil disparaît complètement, donc l’Homme vit dans la parole créative.

Et à partir de ce moment-là, s’il s’exécute dans une société ou sur le plan social, comme il le fera dans l’avenir, à ce moment-là tout ce qui est statu quo, tout ce qui est retardataire, tout ce qui est mémoire, tout ce qui est habitude, tout ce qui est mécanique sera transformé rapidement par cette nouvelle énergie. Alors nous aurons un Homme qui construira une nouvelle civilisation, un Homme qui sera l’expression sur la Terre d’une conscience créative à des niveaux qu’aujourd’hui nous ne connaissons pas, mais qui demain seront l’expression dans la matière du pouvoir de la lumière.

Donc à ce moment-là, la mémoire ne pourra plus entraver la pénétration de cette énergie dans l’Homme. Et l’évolution de l’Homme, tant sur le plan des idées spirituelles, sur le plan des psychologies, philosophiques, métaphysiques, ou sur le plan des idées scientifiques, sera passée. Plus l’Homme sera avancé, plus l’Homme ira vite, plus la civilisation sera d’un très grand ordre et moins l’Homme vivra du passé.

FP : Et qu’est-ce qui crée l’ouverture des centres ou quel est le processus de cette ouverture ?

BdM : L’ouverture des centres se fait au fur et à mesure que l’Homme en tant qu’individu est prêt à recevoir cette énergie, à la subir, sans pour cela en être trop affecté, sans que cette énergie qui est très puissante crée dans son mental, dans son psychisme, une déformation qui pourrait le mener facilement à l’insanité. Donc lorsque l’Homme est suffisamment évolué, lorsque le mental est suffisamment évolué chez l’être humain, lorsque l’émotionnel est suffisamment stable, cette énergie peut commencer à entrer en lui, et à ce moment-là elle fait son travail, elle commence à transmuter l’Homme, et il est prêt.

FP : Mais qui décide que l’Homme est prêt ?

BdM : Personne ne décide que l’Homme est prêt. L’Homme quand il est prêt, il est prêt parce qu’organisationnellement, sur ses plans il est prêt, autrement dit l’évolution de son mental, l’évolution de son monde émotif, l’évolution de toute sa structure psychique qui fait partie de son expérience antérieure l’a amené à être prêt.

FP : Il y n’a pas de censure ?

BdM : Il y n’a pas de censure, il n’y a aucune censure, il y a simplement une connexion, c’est un phénomène d’énergie, ce n’est pas un phénomène décisionnel. Nous avons tendance à penser que c’est un phénomène décisionnel, parce que nous ne sommes pas capables encore de séparer la réalité de l’énergie avec la réalité spirituelle de la forme qu’elle nous imprime lorsqu’elle passe par notre mental.

Nous avons tendance à donner à l’énergie une personnalité, nous avons tendance à la personnaliser, donc nous avons tendance à hiérarchiser la relation entre l’Homme et le cosmos, et ça c’est une très grave erreur, parce que ça fait partie de notre mental primitif, ça fait partie du mental spirituel de l’involution. Lorsque les conditions évolutives sont à point, l’énergie travaille en relation avec ces conditions et permet une évolution supérieure, ça fait partie de la créativité de l’énergie. Si nous avons tendance à personnaliser l’énergie, donc nous aurons tendance à croire que dans un certain moment d’évolution l’Homme est prêt, c’est-à-dire qu’on lui a donné le feu rouge pour se conscientiser…

FP : Le feu vert !

BdM : Le feu vert pardon, et ça c’est une illusion d’optique, c’est une illusion spirituelle, ça fait partie des grands voiles encore qui cachent la réalité et qui donnent à l’Homme l’impression d’être le produit d’une activité supérieure vis-à-vis une condition inférieure que nous appelons la condition humaine.

FP : Bon, alors s’il n’y a pas de censure, est-ce qu’il y a, conditionnellement à l’ouverture de ses centres, est-ce que cette ouverture peut être un acte de volonté ou le résultat d’une technique ?

BdM : Non, cette ouverture ne peut pas être un acte de volonté ou le résultat d’une technique, cette ouverture se fait lorsqu’elle se manifeste sur la Terre. En général, elle se manifestera à travers une personne qui est plus prête qu’une autre, et de cette personne, il y aura un mouvement créatif de l’énergie, et ensuite d’autres personnes seront affectées, ainsi de suite, et c’est ce qui engendre le mouvement créatif, évolutif de cette énergie. Il faut qu’elle commence quelque part cette énergie, il faut qu’un Homme qui est plus prêt, plus réceptif à cette énergie puisse la capter.

Nous ne sommes pas faits, les Hommes, de la même façon, nous n’avons pas tous le même taux vibratoire. Nous sommes tous des radios mais nous n’avons pas tous le même degré de perfectionnement, donc il y a des Hommes qui ont un niveau d’expérience beaucoup plus vaste que les autres, et en général, ces Hommes seront les premiers à vivre cette nouvelle vibration qui est dans un certain temps, qui est cosmique, qui fait partie de l’évolution de la Terre.

FP : Et que se passe-t-il dans le cas d’une personne qui cherche à créer l’ouverture des centres ou à accélérer l’ouverture de ses centres ?

BdM : Une personne qui cherche à accélérer l’ouverture de ses centres est une personne qui est agitée par cette énergie. Étant agitée par cette énergie, elle cherchera par les systèmes, par les méthodes, à rendre cette énergie, à vivre cette énergie, à l’exprimer, mais elle sera, cette énergie, trop colorée par son ego, parce que c’est l’ego spiritualisé qui voudra qu’elle descende, qu’elle se manifeste. Donc nous avons à ce moment-là le phénomène de la spiritualité sur la Terre.

Donc l’Homme passe de la phase de la matérialité, de la conscience ou de l’inconscience matérielle à la conscience spirituelle, et plus tard à la conscience pure, c’est-à-dire à cette conscience qui n’est pas donnée à l’Homme à partir du désir de son ego, mais qui est donnée à l’Homme lorsqu’il est prêt.

Donc il y a deux aspects dans la recherche spirituelle, un aspect démontre que l’Homme spirituel vibre à cette énergie mais la colore ; la colorant, elle demeure toujours en dehors de son pouvoir, c’est-à-dire qu’il ne peut pas l’utiliser d’une façon créative, mais il peut l’utiliser d’une façon spirituelle. Un jour il verra que la spiritualité n’est pas suffisante, il souffrira dans le fait qu’il n’aura pas atteint le niveau qu’il cherche.

Et ayant souffert ceci, il sera prêt au contact de cette énergie avec lui-même, et le contact de cette énergie avec lui-même fera sauter complètement les formes spirituelles qu’il avait empruntées auparavant, qui lui avaient servi, et il entrera dans une conscience pure, une conscience nouvelle où il découvrira que la conscience psychologique matérielle ou matérialiste, ou que la conscience psychologique spirituelle n’est qu’une conscience inférieure, mais une conscience nécessaire à l’évolution.

FP : Quel est le rapport entre la fusion et la parole ?

BdM : La fusion, c’est le moment du contact entre cette énergie et l’ego, mais la fusion ce n’est pas terminal, la fusion c’est le premier contact entre l’énergie et l’ego, et avec les années, la fusion doit se perfectionner et mener l’Homme à ce que j’appelle l’intégration. L’Homme doit intégrer cette énergie. S’il vit simplement de la fusion de l’énergie, il souffre parce que cette énergie est puissante, donc elle le possède. Donc le possédant à différents niveaux, l’Homme souffre parce qu’il n’a pas encore le pouvoir de la Volonté, de l’Intelligence, pour utiliser cette énergie d’une façon totalement impersonnelle, il l’utilise toujours d’une façon personnelle, c’est-à-dire qu’il la personnalise, et tant que l’Homme personnalise cette énergie, il met trop de foi en elle.

FP : Mais dans votre expérience personnelle, lors de la fusion, est-ce que vous avez, à ce moment-là, hérité de la parole créative dès la fusion ?

BdM : Oui, lorsque j’ai vécu la fusion, j’ai hérité la parole créative mais je ne pouvais pas m’en servir. J’en ai hérité mais je ne pouvais pas m’en servir. Dans ce sens que j’en ai hérité, mais elle ne pouvait pas me servir. Elle servait d’acheminement, elle servait ma transformation, elle me faisait créer des liens ou des conditions de vie qui servaient à la transmutation de mes corps, mais elle ne me servait pas sur le plan humain, dans ce sens que je ne pouvais pas l’utiliser à ma guise.

C’est elle qui m’utilisait, et ceci a duré des années, jusqu’à tant que je l’intègre cette parole, c’est-à-dire jusqu’au moment où je puisse arriver à être suffisamment lucide pour développer la volonté nécessaire qui devait éteindre en moi le besoin de la vivre, telle qu’elle s’imposait. Ceci m’a amené à la vivre telle que je la veux, telle que je veux la vivre, et non pas telle qu’elle s’impose à moi à cause de sa puissance.

FP : C’est à ce moment-là qu’intervient l’intégration ?

BdM : C’est à ce moment-là qu’intervient l’intégration, c’est à ce moment-là que la Volonté et l’Intelligence lucide sont parfaitement développées et que l’Homme voit, comprend parfaitement le mensonge cosmique qui sert à le protéger, qui sert à l’acheminer, et qui sert à faire passer à travers certaines formes, une certaine énergie qui transmute le corps émotionnel et le corps mental.

FP: Mais vous-même, dans votre expérience personnelle de fusion, votre expérience, est-ce qu’elle peut servir de modèle à l’Homme, car il ne semble pas qu’il y ait d’autres personnes qui aient vécu ce que vous avez vécu, mais qui s’acheminent plutôt vers une fusion progressive, non pas instantanée comme vous, donc quelle peut-être l’utilité, ou pouvez-vous servir de modèle à ce moment-là ?

BdM : Ce n’est pas l’affaire de modèle, il est nécessaire ou il devenait nécessaire en 1969 que la conscience supramentale descende sur le plan matériel ; autrement dit il devenait nécessaire que cette énergie puisse être canalisée par l’Homme. Donc en 1969, je fus mis dans une situation où je puis canaliser cette énergie, parce que des choses devaient être dites. Mais moi je devais aussi en arriver à reconnaître la relation entre mon ego et cette énergie. Sinon, j’aurais été toute ma vie prisonnier de cette énergie, j’aurais été toute ma vie possédé par cette énergie, donc j’aurais souffert de la fusion. Et l’Homme un jour, ne doit pas souffrir de la fusion, il ne s’agit pas qu’il souffre de la fusion, il s’agit qu’il intègre son énergie.

Ma fonction sur le plan relationnel avec l’énergie, c’était, et ça l’est encore, de pouvoir canaliser cette énergie malgré mon ego. Donc pendant l’évolution de mon expérience, j’ai canalisé cette énergie malgré mon ego, donc j’ai automatiquement souffert à cette énergie, donc naturellement j’ai réussi, pas égoïquement, mais au niveau de la souffrance, à former mon corps mental et mon corps émotionnel, afin de pouvoir éventuellement utiliser cette énergie à partir du plan humain au lieu d’utiliser cette énergie à partir du plan cosmique.

Ma situation antérieure me faisait vivre cette énergie d’une façon cosmique, je l’utilisais en relation avec des aspects cosmiques, et ceci était très souffrant pour moi parce que je vis ma vie sur le plan humain aussi, et pour qu’il y ait intégration, il a fallu que la conscience cosmique soit rendue humaine, totalement humaine, afin de pouvoir établir un équilibre entre le bas et le haut, sinon c’est le haut qui domine le bas.

Et l’évolution demande que le bas utilise le haut d’une façon créative, donc l’évolution demande que l’énergie de la fusion soit éventuellement intégrée avec l’ego, afin que l’ego puisse voir à travers tous les voiles utilisés par cette énergie pour la transmutation de son corps, afin que l’ego puisse en arriver un jour à ne plus souffrir, mais à pouvoir créer, c’est-à-dire à pouvoir bénéficier d’une façon absolue de cette énergie.

Sinon, je serais demeuré pendant des années un initié, donc maintenant je ne suis plus un initié, je suis un homme libre. Pendant mon expérience qui a duré quinze ans, j’ai vécu l’état initiatique, j’ai vécu la conscientisation à un degré très très avancé, et cette énergie m’a fait constamment souffrir. Un jour, ça devait arrêter. Lorsque ça s’est arrêté, c’était l’intégration, mais l’intégration ne s’est pas fait d’une façon facile, c’est-à-dire que j’ai dû à ce moment-là réunir toutes mes facultés, c’est-à-dire j’ai dû prendre conscience de ma Volonté d’homme, de mon Intelligence d’homme, et d’intégrer, de mouler cette énergie à ma Volonté et à mon Intelligence.

Sinon, à cause de sa force, elle m’aurait moulé, et j’aurais continué comme je disais tout à l’heure, à subir l’état initiatique pendant une très longue période, et ceci naturellement aurait mené à ma mort physique. Parce que mon système humain n’aurait pas pu rivaliser avec cette énergie si elle n’avait pas été contrôlée par les aspects perfectionnés de mon mental, c’est-à-dire ma Volonté, mon Intelligence.

L’énergie c’est une force qui ne s’arrête pas. L’énergie c’est une force qu’on doit arrêter, c’est comme une rivière. La rivière elle ne s’arrête pas, elle continue, elle va jusqu’à l’océan. Un jour l’Homme doit la dompter ! Donc un jour l’Homme doit mettre un barrage s’il veut faire de l’électricité, donc l’Homme conscient qui veut faire de l’électricité avec cette énergie, c’est-à-dire qui veut rendre cette énergie créative ou qui doit rendre cette énergie créative, il doit faire un jour un barrage.

Donc le barrage il est fait comment ? Il est fait par la volonté et la lucidité de l’Homme, c’est-à-dire qu’il est capable à ce moment-là de voir toute la myriade des possibilités de trucage que l’énergie utilisera, à travers la forme, à travers la mémoire, à travers la conscience, pour renforcir sa position dans l’Homme, pour transmuter ses corps. Mais lorsque l’Homme est transmuté, lorsque l’Homme est prêt, lorsque l’Homme, autrement dit est capable lorsqu’il est dans sa puissance, à ce moment-là il agit. Il crée un barrage et il arrête la rivière, et il fait de la rivière une source d’énergie.

Donc l’Homme devra en arriver à faire de l’énergie une source créative, sinon cette énergie continuera à le transformer, le transformer, le transformer, pour en arriver inévitablement, dans une vie ou dans une autre, à l’intégration, c’est-à-dire à ce temps ou à ce moment dans la vie de l’Homme où il est capable de l’utiliser, de faire avec elle ce qu’il a besoin de faire, en dehors d’une conscience égocentrique, mais à l’intérieur d’une conscience égoïque parfaitement lucide et parfaitement volontaire. Et c’est ce qui représente la science de l’Homme.

Donc je ne suis pas un modèle, je suis simplement un type qui a été prêt à recevoir, probablement avant l’Homme, cette énergie, et à en souffrir, afin que d’autres Hommes puissent aussi la recevoir mais sans souffrir autant, mais tout de même, en étant obligés… (coupure enregistrement)… (Reprise en cours)… Il y a dans mon expérience une profondeur qui est tellement grande que l’Homme ne peut pas souffrir cette expérience sans être en fusion, c’est-à-dire sans être parfaitement possédé par cette énergie, sinon il se détruit.

Donc la fusion instantanée m’a empêché de me détruire, mais aussi m’a forcé à la supporter. Tandis que l’Homme nouveau ne vivra pas la possession de la fusion de l’énergie, il s’intégrera lentement, graduellement, donc il pourra en bénéficier au fur et à mesure qu’il aura compris les lois de l’énergie.

FP : Quel rapport y a t-il entre l’Homme libre, le karma et la parole ?

BdM : La parole consciente donne à l’Homme nouveau, à l’Homme qui se conscientise, la valeur de lui-même, la valeur de ce qu’il sait. La parole lui permet de concrétiser dans le mental, l’énergie, c’est-à-dire de rendre dans le mental, l’énergie libre. Une fois que l’énergie est rendue libre par la parole, l’Homme petit à petit devient libre en Esprit, c’est-à-dire qu’il perd naturellement, et de plus en plus, la capacité de la mémoire d’influencer son mental ou son émotivité.

Lorsque la mémoire ne peut plus influencer le mental ou l’émotivité de l’Homme, l’Homme est libre. Mais entre ceci, entre le fait que la mémoire puisse influencer son mental et son émotion, il y a, si l’Homme est un nouvel initié, il y a toujours le fait que l’énergie qui entre crée en lui un lien. Et l’Homme doit devenir un jour libre de la mémoire qui dans le passé l’a rendu esclave de sa conscience expérimentale.

Il doit aussi ensuite, quand il se conscientise, devenir libre de l’énergie qui se sert de la mémoire, pour pénétrer de plus dans son système psychique et le transmuter. C’est ce que nous appelons la transmutation, c’est ce que nous appelons la conscientisation, c’est ce que nous appelons la conscience absolue de l’Homme, c’est ce que nous appelons la conscience nouvelle de l’Homme.

FP : À partir de quel moment, à ce moment-là, l’Homme a-t-il un choix dans la vie ?

BdM : L’Homme n’a pas de choix dans la vie, la question de choix est une question philosophique. L’Homme vient dans la vie, parce que déjà avant la vie, sur les autres plans il avait décidé de venir. Mais il perd la mémoire, donc il vient dans la vie comme s’il avait été projeté contre sa volonté, lorsqu’en fait il vient dans la vie en relation avec un plan de vie que lui-même a décidé, décidé sur le plan de son Esprit. Donc l’Esprit de l’Homme décide le plan de vie, l’Homme l’exécute.

Lorsque l’Homme est inconscient, il subit son plan de vie, il vit d’une façon ignorante, c’est-à-dire qu’il souffre la vie, il la subit, elle est existentielle, elle est planétaire, elle fait partie de la conscience expérimentale de l’Humanité. Lorsqu’il se conscientise, il commence à comprendre les lois de la vie, c’est-à-dire qu’il commence à comprendre les lois de la mémoire. Et comprendre les lois de la vie, c’est comprendre les lois de la mémoire. Parce que la vie, elle est totalement encapsulée dans la mémoire de l’Homme, la vie inconsciente.

Lorsque la vie se conscientise, l’Homme a réussi à faire éclater le vase de la mémoire. À ce moment-là, il ne vit que de l’énergie de la vie, il ne vit que de l’énergie de son Esprit. Donc il ne vit que de l’énergie qui fait partie de sa conscience totale, au rythme où cette conscience peut être absorbée dans le véhicule humain, pour la progression de l’évolution, et l’éventualité sur la Terre d’une nouvelle conscience.

FP : Donc c’est en quelque sorte la mémoire qui voit l’application du programme karmique sur le plan matériel ?

BdM : La mémoire voit l’application du plan karmique sur le plan matériel, et tout ce que l’Homme vit sur le plan matériel est astralisé.

FP : C’est une espèce de verrou à ce moment-là ?

BdM : C’est un verrou, c’est effectivement un verrou, c’est une très grande puissance, c’est ce que je pourrais appeler la puissance de l’âme, et la puissance de l’âme elle est toujours en fonction des expériences de l’âme, autrement dit les expériences de l’Homme, et un jour l’Homme ne doit plus vivre en fonction de l’expérience de l’âme. Et lorsqu’il ne vit plus en fonction de l’expérience de l’âme, son âme n’est plus nécessaire, donc la mémoire est transmutée, l’âme devient utilisée, son énergie devient utilisée pour la formation d’un corps nouveau, d’un corps de lumière que l’Homme pourra utiliser ensuite lorsqu’il sera suffisamment évolué pour voyager dans le temps.

FP : C’est l’Esprit qui perce l’âme ?


BdM : C’est l’Esprit qui détruit l’âme, c’est l’Esprit qui a la fonction éventuelle de prendre le contrôle pendant l’évolution, au lieu que ce soit l’âme. Pendant l’involution, c’est l’âme qui était responsable de l’évolution de l’Homme, l’Esprit n’avait de rapport avec l’Homme qu’en fonction… (coupure)… décédé. Donc lorsque l’Homme était décédé, l’âme était réutilisée, les archives étaient réouvertes, l’information que l’âme avait amenée était réétudiée par l’Esprit, par l’énergie de l’Esprit, et éventuellement cette étude servait à la construction d’un nouveau modèle de vie, c’est-à-dire d’un nouveau mental, d’un nouveau corps émotionnel, d’un nouveau corps vital, d’un nouveau corps physique, donc l’Esprit créait toujours le corps de l’Homme en fonction de ce que la mémoire avait rapporté, autrement dit l’expérience.

Dans la nouvelle évolution, l’âme étant détruite, ne servant plus à l’évolution de l’Homme, elle a été remplacée par “l’imprimatur” directe de l’énergie dans sa conscience humaine évoluée. L’âme sert à ce moment-là à une autre évolution, c’est-à-dire elle sert – au lieu de créer un plan de vie nouveau – elle sert à créer un corps de lumière qui sera utilisé par l’Homme durant sa nouvelle phase vers l’immortalité.

FP : Donc l’Homme nouveau échappe en quelque sorte, il a la possibilité d’échapper à la programmation karmique ?

BdM : L’Homme nouveau échappe complètement à la programmation karmique, l’Homme nouveau devient totalement libre du karma, autrement dit de la mémoire, autrement dit des actions passées, autrement dit de ce qui dans le passé avait été négatif ou trop positif. Il est balancé. L’Homme nouveau est totalement balancé.

FP : Quelle est sa relation, de l’Homme nouveau, avec la pensée ?

BdM : L’Homme nouveau n’a pas de pensées, l’Homme nouveau crée, l’Homme nouveau vit de la parole. S’il y a entre lui, entre son plan et l’invisible, une communication, une pensée, il la conscientise cette communication, et elle devient pour lui simplement l’expression de l’énergie à travers le mental qui dans le passé donnait l’impression d’une pensée subjective, mais qui dans l’avenir devient l’expression d’une pensée objective, c’est-à-dire d’une pensée qui n’est pas personnalisée sur le plan spirituel, mais qui n’est simplement que l’effet de la lumière à travers le plan mental.

La pensée ce n’est que l’effet de la lumière à travers le plan mental, donc lorsque l’Homme réalise que la pensée, ce que nous appelons la pensée, n’est que l’effet d’une énergie à travers le plan mental, et qu’il est suffisamment évolué pour ne plus la colorer, c’est-à-dire ne plus la personnaliser, il ne s’assujettit plus à la valeur psychologique de la pensée. À ce moment-là, il est capable de la vivre, sa pensée, d’une façon objective et de l’évaluer à partir du plan matériel au lieu de la subir à partir du plan psychologique.

FP : Est-ce qu’on peut dire, à ce moment-là, qu’il crée son propre plan de vie ?

BdM : Il crée son propre plan de vie et il commence à comprendre sa destinée, à voir sa destinée et il commence à pouvoir voir dans l’avenir, comprendre l’avenir, et l’avenir devient pour lui aussi réel que le présent.

FP : Il sort de l’existence ?


BdM : Il sort de l’existence et il rentre dans la vie, oui.

FP : Si on en revient à la parole, est-ce qu’il y a une progression dans la parole, est-ce qu’il y a des mécanismes, est-ce qu’il y a des conditions d’expression de la parole, est-ce qu’il y a des étapes ?

BdM : Oui, la parole possède des étapes, elle possède des expressions qui lui sont propres selon les étapes, la parole change constamment, la parole n’est jamais morte, la parole ne peut pas être encapsulée dans le temps, elle ne peut pas être maintenue prisonnière, on ne peut pas la garder dans une forme et dire : “Ah ! On a dit ça à tel temps”, parce que la parole a la capacité de s’instruire par elle-même, c’est-à-dire qu’elle a la capacité de défaire ce qu’elle a construit afin de se raffiner.

Donc la parole est réellement dans un sens une énergie créative à l’infinité, et c’est ce qui donne à la parole son pouvoir, c’est ce qui donne à celui qui la porte sa liberté, et c’est ce qui donne aussi à celui qui la porte ou la manifeste, la capacité d’instruire l’Homme, c’est-à-dire de faire reconnaître à l’Homme l’inviolabilité de la parole et la violabilité de la mémoire.

La parole n’appartient pas à l’Homme, elle vient vers lui, elle est crée par lui, elle est manifestée à travers lui, mais elle n’appartient pas à lui en tant qu’ego, donc l’Homme qui est dans la parole ou qui a la parole, n’a jamais l’impression d’être intelligent, il crée. Donc en créant, il a la capacité naturellement de rendre une énergie dans une forme. Ceci lui donne la capacité de développer ce que nous appelons une certaine connaissance, mais la connaissance qu’il développe n’est pas utilisée pour la sécurisation de son ego.

Donc l’Homme qui crée la parole n’a pas besoin de mémoire de sa parole, il n’a pas besoin de savoir ce qu’il a dit, il a simplement le besoin ou la capacité de pouvoir la rendre. C’est pourquoi l’Homme qui aura la parole demain ne manifestera pas d’orgueil, on ne sentira pas chez lui d’orgueil, on sentira chez lui plutôt une sorte de vide plein qui se remplit constamment, un peu comme un puits.

FP : Dans le cas d’une personne qui est incapable de s’exprimer, quelque chose lui dit que ce qu’elle a à dire n’a pas de valeur ou il y a quelque chose qui dévalorise, qui l’empêche, comme un bouchon peut-être, qu’elle ne peut pas faire sauter, de commencer quelque part… (Coupure enregistrement)…

BdM : (Reprise) (…) De certaines influences astrales…

FP : Ce n’est pas le premier mécanisme à faire sauter ?

BdM : Oui, c’est le premier mécanisme à faire sauter. D’ailleurs, le grand problème de l’ego, une des raisons pour lesquelles beaucoup d’Hommes ont l’impression de ne rien avoir à dire, c’est qu’ils donnent à ce qu’ils peuvent dire de la valeur, et l’Homme ne doit pas essayer de donner de la valeur à ce qu’il dit, il ne doit qu’apprendre à parler. L’Homme, il faut qu’il se donne la chance de parler, mais le problème c’est que lorsqu’on parle, on n’a pas toujours l’oreille.

Moi, c’est suffisamment facile parce que je parle et on écoute ce que je dis, mais il y a des Hommes, il y a des milliers d’Hommes qui seraient beaucoup plus près de leur parole si on leur donnait la chance de parler. Mais les relations entre les “ego” sont constituées de telle sorte que rares sont les “ego” qui ont la capacité mentale de recevoir les autres “ego” dans la parole d’une façon neutre. Et c’est ce qui crée le mécanisme d’embouteillage, c’est ce qui empêche les Hommes de se parler, donc c’est ce qui bloque éventuellement certains Hommes sensibles de parler, parce qu’ils ont crainte, de par leurs expériences passées, de vivre encore les mêmes situations qu’ils ont vécues dans le passé.

FP : Et le fait de vouloir mesurer la responsabilité de sa parole, est-ce que ce n’est pas un empêchement ?

BdM : Vouloir mesurer la responsabilité de sa parole, c’est la crainte qu’on a vis-à-vis la parole, mais ceci est basé sur notre mémoire, nous avons peur sur le plan de la parole de rompre avec la tradition, nous avons peur d’éclairer la tradition, nous avons peur d’être jugés par la tradition, nous avons peur d’être jugés par l’Homme, par la collectivité. Donc nous n’avons pas la capacité individuelle d’organiser l’énergie en fonction de notre mental, nous l’organisons toujours en fonction de notre émotif dans le mental.

Nous avons tendance plutôt à mettre dans notre parole une dose d’Esprit et une dose de mémoire, lorsqu’en fait nous ne devrions mettre qu’une dose d’Esprit et complètement éliminer la mémoire. Mais ça, ça fait partie de l’évolution de l’Homme, ça fait partie de la fusion, ça fait partie de l’intégration, et lorsque les Hommes auront vécu ces aspects de fusion et d’intégration, la parole deviendra de plus en plus facile, de plus en plus limpide, de plus en plus plus courante, et l’Homme pourra parler sans savoir ce qu’il dit mais comprendra tout ce qu’il dit.

Donc Il n’aura plus à s’occuper psychologiquement à mesurer ce qu’il dit. Ce qu’il dit sera ce qui doit être dit, à ce moment-là il pourra bénéficier de la parole et les Hommes qui l’écouteront aussi pourront bénéficier de la parole, parce que la parole nouvelle, la parole créative, la parole de l’Homme nouveau n’est pas une parole qui peut être refusée, c’est une parole qu’on peut discuter, mais elle ne peut pas être refusée parce qu’elle n’est pas… (inaudible). Donc un jour ou l’autre, elle reviendra à l’Homme qui dans le passé l’avait refusée, et elle fera son chemin et elle jettera sur le plan de vie mental de l’Homme nouveau, ou de l’Homme qui se conscientise, d’autres plans et d’autres lumières, d’autres aspects qui serviront à cet Homme pour comprendre quelque chose aujourd’hui, qu’il y a deux ans, trois ans, il ne pouvait pas comprendre.

FP : Bon, alors toujours dans cet acheminement vers le développement de la parole créative, supposons que l’Homme réussisse à faire sauter les premiers blocages qui peuvent être de la gêne, de la timidité, tout ce qui est “je ne suis pas capable” et qu’il commence à s’exprimer, deuxième étape, il est accepté peut-être par d’autres “ego” qui l’écoutent, à la troisième étape est-ce que sa parole est forcément intelligente ?

BdM : Non, elle n’est pas forcément intelligente. Elle devient de plus en plus créative mais elle n’est pas forcément intelligente, parce qu’elle peut être encore colorée. Une parole, pour qu’elle soit intelligente dans le sens absolu du terme, dans un sens créatif du terme, il ne faut pas qu’elle soit colorée, donc il faut que les “ego” sentent qu’elle n’est pas colorée. Si elle n’est pas colorée, à ce moment-là elle devient d’elle-même intelligente. Si elle est colorée, elle n’est pas nécessairement intelligente parce que la coloration lui donnera une certaine autorité. Donc l’ego qui colore la parole avec la mémoire, avec de l’émotivité, donnera à la parole de l’autorité au lieu de lui donner de la puissance.

Donc la parole, lorsqu’elle est intelligente, elle est puissante? Lorsque la parole n’est pas intelligente dans le sens créatif, elle a de l’autorité. Donc il faut se méfier de l’autorité, parce que l’autorité a tendance à enlever aux Hommes leur individualité, leur réalité, leur identité. C’est dangereux de l’autorité, parce que ça nous donne l’impression que nous, nous sommes plus élevés que les autres, ça c’est une illusion de l’Homme, c’est une illusion spirituelle, c’est une illusion hiérarchique.

Lorsque l’Homme est dans son intelligence, qu’il soit de n’importe quelle station dans la vie, son intelligence elle relève de son énergie créative, donc elle est en puissance. Donc un Homme qui parle en puissance sera écouté par un autre Homme qui a une conscience de cette réalité. Mais si un Homme parle avec autorité, il sera questionné par des Hommes qui aussi parlent avec autorité ou d’autres qui parlent sans autorité, mais il sera vu parfaitement et clairement par un Homme qui parle en puissance.

FP : Y a-t-il d’autres pièges ou dangers à ce stade-là du développement de la parole créative, dans l’utilisation de cette parole.

BdM : Celui que vous venez de mentionner est le plus grand. Dès qu’un Homme prend, développe l’impression de l’autorité dans sa parole, autrement dit dès que l’Homme a l’impression d’avoir raison, à ce moment-là il y a danger. Un Homme peut avoir raison dans le sens qu’il peut comprendre le mouvement extraordinairement créatif de sa parole dans le temps. Moi, je peux dire quelque chose, je peux voir que dans deux ans, tel bonhomme pourra comprendre ce que je dis.

Donc dans cette conscience, j’ai raison de ce que je dis mais je dois respecter le fait que l’Homme aujourd’hui ne peut pas voir ce que je dis. Tandis que l’Homme qui a inconsciemment ou qui se donne raison inconsciemment voudrait que l’Homme avec lequel il parle lui donne raison tout de suite, autrement dit qu’il comprenne tout de suite ce qu’il dit, et ceci est impossible. Donc il y a toujours le danger, dans l’Homme qui se conscientise, de se donner raison avant le temps.

Pour pouvoir se donner raison dans sa parole il faut avoir la parole de sa raison, et il faut avoir la raison de sa parole, autrement dit il faut parfaitement comprendre sa parole, c’est-à-dire qu’il faut être parfaitement dans son énergie, il ne faut pas la colorer d’aucune façon. Et à ce moment-là, l’énergie dans le temps vous donnera raison, parce qu’elle est créative, mais elle ne donnera pas raison à l’ego, elle se donnera l’énergie et raison à elle-même.

Tandis que l’Homme qui parle avec autorité, qui cherche avec autorité à imprimer chez l’autre une position, se donne raison à lui-même, il ne donne pas raison à l’énergie, et ça c’est dangereux, ça mène à l’autoritarisme, ça mène à la spiritualisation de la parole et ça peut même amener jusqu’au fanatisme de la parole.

FP : Y a-t-il des différences entre une parole créative, une parole intelligente ? Est-ce qu’il y a une parole absolue peut-être ?

BdM : Il y a une parole créative, et lorsqu’une parole est créative cette condition de la parole elle est absolue, mais elle n’est pas absolue, la parole créative, dans le sens qu’elle exprimera l’événementiel d’une façon absolue. La parole sert toujours à transmuter l’énergie des principes de l’Homme. Je vous donne un exemple. Supposons que vous, vous allez avec moi dans un casino et vous me dites – ou dans une course de cheval – et vous me dites : “Bernard, quel cheval va entrer”… ?

Moi je vous dis : “Cheval numéro 7”. Vous, vous pariez sur le cheval numéro 7, le cheval numéro 7 n’entre pas, vous allez me dire : “Mais comment ça se fait, vous m’avez dit que le cheval numéro 7 entrerait et il ne vient pas à la fin de la course”… Moi je vais vous dire : “Ne me crois pas”. Donc la parole continue toujours son travail, la parole n’est pas égoïque, donc si le cheval numéro 7 ne vient pas, je vous dirai : “Apprends à ne pas me croire, si tu me crois, tu te mets sous moi, ce n’est pas bon, apprends à connaître ton propre cheval, apprends à savoir par toi-même quel cheval va entrer”.

Par contre, si le cheval numéro 7 entre, là vous allez dire : “Ah ! La parole elle était juste, elle était absolue”, et moi je pourrais dire : “Elle était absolue parce que ça faisait partie du travail qu’elle faisait, mais peut-être que demain elle ne sera pas absolue”. Donc je serais obligé de dire : “Aujourd’hui ça fonctionne, mais peut-être que demain ça ne fonctionnera pas”. Parce que la parole ne peut pas être utilisée par l’ego, pour l’ego. La parole doit être utilisée à travers l’ego et elle a toujours raison. Si le cheval numéro 7 entre, c’est que vous, vous avez besoin de l’argent et ça vous relaxe pour quelques jours. Et si le cheval numéro 7 n’entre pas, c’est que vous avez autre chose à apprendre, c’est de ne pas me croire.

Et si vous apprenez à ne pas me croire, à ce moment-là vous apprenez quelque chose, c’est-à-dire que vous apprenez à être plus autonome dans votre énergie, dans votre intelligence, pour qu’un jour vous puissiez vous même seul, allez dans le forum et voir que le cheval entre et savoir quel cheval va entrer. Mais ce cheval n’entrera que si vous êtes suffisamment évolué en conscience pour ne pas utiliser votre ego, pour ce que le cheval peut vous donner. Il faut que ce soit une relaxation, il faut que ça fasse partie d’un équilibre vibratoire dans la vie, mais si c’est l’ego, le désir qui entre en jeu, le cheval n’entrera pas.

FP : Comment se fait-il que dans l’expression de cette parole, on n’entend jamais de votre bouche l’utilisation de mots tels que “providence”, qu’est-ce que ça évoque pour vous ce mot-là, par exemple ?

BdM : Le mot “providence” évoque pour moi de la subjectivité, de l’asservissement, de l’esclavage, c’est une forme humaine inconsciente de l’involution qui assujettit l’Homme à une hiérarchie, qui assujettit l’Homme à un monde qui le domine, qui assujettit l’Homme à des forces en lui qu’il n’a pas encore le pouvoir de contrôler, qui assujettit l’Homme à la spiritualisation de la réalité, donc qui engouffre l’Homme dans un absolu qui lui enlève totalement et parfaitement le pouvoir et le privilège d’être.

FP : Et pourtant dans la combinaison de deux mots, “être providentiel”, dans l’être providentiel est-ce que ça fait partie de cette espèce de manipulation ?

BdM : L’être providentiel il vient quand il veut, il ne faut pas que l’être providentiel vienne quand il veut ! Il faut que l’Homme ait ce qu’il a de besoin quand lui a besoin de cette chose. Il faut que l’Homme en arrive un jour à avoir le pouvoir sur la Terre, de se donner sur la Terre ou sur d’autres plans ce dont il a de besoin pour travailler. Mais si l’Homme doit attendre l’aide sociale de la providence, à ce moment-là il est assujetti à des courants spirituels en lui, il est assujetti à la mémoire de l’âme, il est assujetti à son impuissance, il est assujetti à sa conscience expérimentale, il fait encore partie du pauvre d’esprit.

FP : Une personne qui vit du doute constamment qui serait totalement dans l’irrésolution et l’incertitude, est-ce que ça fait partie aussi de cette influence-là, est-ce qu’il y a moyen de se dégager de ce genre d’influence ?

BdM : Oui, naturellement, il y a moyen de se dégager de cette influence, mais il faut être suffisamment évolué pour pouvoir le faire, c’est-à-dire que vous ne pouvez pas mener un cheval à la rivière à moins qu’il ne soit prêt lui-même à boire. Donc il y a des Hommes dans le monde qui sont prêts, il y a des Hommes dans le monde qui sont prêts à savoir comment fonctionne la mécanique occulte du cosmos invisible.

Il y a des Hommes dans le monde qui sont prêts à savoir et à comprendre comment fonctionne l’Homme. Il y a des Hommes qui sont prêts à connaître la science de l’Homme, la science de l’Esprit, la science de l’âme, à connaître les aspects miroiteux du monde de la mort. Il y a des Hommes qui sont capables d’aller dans le monde de la mort et d’expliquer à l’Homme comment ça se fait là-bas, la vie.

Mais par contre, il y a des Hommes qui à cause de leur mémoire, à cause de leur limitation psychologique, à cause de leur émotivité, de leur sentimentalité, de leur culpabilité, sont voués à l’impuissance dans cette vie, pour ne reconnaître et ne vivre de la puissance que dans d’autres vies. Ceci fait partie de l’évolution. Les Hommes ne pourront pas en arriver à vivre la conscience supramentale dans un même temps.

FP : On nous a appris que la miséricorde, c’était la faculté de transformer le mal en bien, qu’est-ce que vous dites de ça ?

BdM : La miséricorde c’est une très grande faculté qui fait partie de la sagesse de l’Homme. Pour qu’un Homme soit miséricordieux vis-à-vis un autre Homme, pour qu’il ait un très grand pardon, il faut qu’il soit très évolué, il faut qu’il ait une très grande âme, il faut qu’il ait eu beaucoup d’expériences dans le passé qui lui ont apporté beaucoup de lumière dans l’âme. Lorsqu’il y a beaucoup de lumière dans l’âme, l’Homme est capable d’être miséricordieux. Mais s’il y a dans l’âme un certain affaiblissement de cette lumière, il n’a pas la capacité d’être miséricordieux. Mais pour que l’Homme soit d’une façon absolue, miséricordieux, il faut qu’il soit en fusion.

Si l’Homme a moindrement une liberté d’ego, il ne pourra pas être miséricordieux parce qu’il aura toujours la tendance à rationaliser l’invisible, il aura toujours la tendance à rationaliser son importance vis-à-vis l’invisible s’il est conscient. Il aura toujours tendance naturellement, ce n’est pas une mauvaise tendance, remarquez, il aura toujours tendance à se donner le privilège d’être libre de ce qui dans le passé l’a fait souffrir.

Tandis que l’Homme lui, qui est en fusion – lorsque je parle de l’Homme qui est en fusion je parle réellement de l’Homme comme moi-même, de l’Homme qui est suffisamment transformé pour ne plus avoir la possibilité de faire resurgir en lui les mécanismes psychologiques de son adolescence, de son inconscience – cet Homme est suffisamment dans le pouvoir de sa volonté et dans la lucidité de son intelligence pour que, s’il était seul, il pourrait appliquer ce principe de vie qui est la miséricorde.

Mais s’il vit avec d’autres Hommes, s’il vit dans un relationnel, ne peut pas vivre la miséricorde, c’est-à-dire l’abandon de soi vis-à-vis… (coupure)… (…) le cosmique du relationnel, à ce moment là il est obligé de cesser d’être miséricordieux parce qu’il rendra ceux qui sont autour de lui malheureux.

FP : Il se fera exploiter aussi par cet aspect de très grande bonté ?

BdM : Oui, il se fera exploiter, c’est très subtil la miséricorde. Pour être miséricorde dans un sens réel du terme, il faut être suffisamment intelligent pour s’assurer de ne jamais souffrir de ce qu’on a souffert. Mais un Homme qui est miséricordieux et qui souffrirait de sa miséricorde, à ce moment-là il manquerait d’intelligence dans sa miséricorde. Donc à ce moment-là, il a encore quelque chose à apprendre, donc éventuellement il serait obligé d’en arriver à la scission, à la coupure totale avec la mémoire, avec l’action qui a généré en lui une certaine vibration, afin de se rendre libre de l’inconscience de l’Homme ou libre d’un plan de vie qui lui a été imposé

FP : Y a-t-il des pièges dans des mots tels que perfection ou idéal ?

BdM : Il y a des pièges dans tous les mots. Dans le mot miséricorde il y a des pièges, dans la charité il y a des pièges, dans la vertu il y a des pièges, dans l’idéal il y a des pièges. Il y a des pièges dans tous les mots parce que les mots sont utilisés par l’Homme en fonction de sa mémoire et en fonction de la mémoire qu’il donne, de la valeur qu’il donne à ces mots. L’Homme cesse de vivre le piège des mots lorsque lui-même est capable d’utiliser les mots d’une façon créative, sans engendrer en lui, lorsqu’il utilise des mots, des liens avec ce que les mots comportent de valeur.

À ce moment-là, les mots peuvent être utilisés par l’Homme et ne pas lui créer d’embourbement. Mais si l’Homme utilise les mots en fonction ou à cause de sa mémoire, à cause de l’émotionnel dans le mental, s’il n’a pas une intelligence froide lorsqu’il utilise les mots, il verra avec le temps que les mots reviendront, qu’ils se transformeront en évènements et que les évènements le feront souffrir.

FP : Si je vous pointe une personne du doigt et que je vous dis : Cette personne-là est un élu, qu’est-ce qui se passe en vous ?

BdM : Si vous me dites qu’une personne est un élu, à ce moment-là, moi je dois savoir ce que vous dites, c’est-à-dire que je dois comprendre ce que vous ne saisissez pas, je dois comprendre ce que vous saisissez, et je dois comprendre ce que moi-même je comprends de ce que vous dites. Si je suis libre des mots que vous employez et que je suis objectif dans ma conscience, je verrai ce que vous voulez dire lorsque vous dites que cette personne est un élu..

Je dirai : “Oui oui, cette personne est un élu”. S’il y a en vous trop de spiritualité, trop de mémoire, trop de coloration dans l’utilisation de vos mots, je ne me construirai pas avec vous une alliance sur le plan des mots, c’est-à-dire que je ne me rendrai pas responsable de ce que vous avez dit, et je dirai : “Oui, c’est intéressant ce que vous dites”. Si je dis que c’est intéressant ce que vous dites, je vous laisse libre de dire ce que vous voulez, et je m’empêche moi de m’impliquer sur le plan du jugement personnel dans ce que vous dites.

Donc étant conscient de la loi vibratoire des mots, je me rends libre de ce que vous dites, et par contre je peux explorer l’intelligence de ce que vous dites, parce que si vous dites qu’une personne est un élu, il y a certainement quelque chose là-dedans que vous voulez dire. Donc c’est à moi de voir ce que vous voulez dire, mais non à moi d’être assujetti à ce que vous pensez que vous voulez dire.

FP : Et si vous avez ce même mot dans un livre ?

BdM : Si je vois un même mot dans un livre, je ferai le même partage de choses parce qu’il n’y a pas pour moi de différence entre un mot qui est parlé dans un livre et un mot qui est parlé par un Homme. Dans un temps quelconque, il était parlé par un Homme. Donc je ferai toujours le partage des choses et je me rendrai toujours libre de la forme utilisée par l’Homme qui parle. Si l’Homme est réellement dans une conscience totale, si l’Homme dit ou utilise des mots d’une façon qui est totalement sans coloration, autrement dit s’il sait, à ce moment-là je dirai : “Oui, il a raison, cet Homme ou tel Homme tel qu’il le dit, est un élu”.

Mais la conscience de l’Homme qui parle, qui a raison dans ce qu’il dit, et ma conscience, peut être différente, et peut-être je vois encore plus loin que ce qu’il veut dire. Donc je dirai : “Oui, il a raison, mais il y a autre chose” ; ce qu’il veut dire dans le contexte de la nouvelle évolution fait partie encore de la nouvelle énergie qui éclaire l’Homme, donc peut-être que moi, je peux décoder cette énergie d’une façon encore plus subtile que cet Homme qui parle.

Donc à ce moment-là, je demeurerai seul avec ce que je sais et je serai totalement conforme ou en conformité avec ce que l’Homme dit, mais toujours sous condition que ce que je sais de ce qu’il dit, est plus perfectionné à cause de ma souffrance qui m’a amené peut-être un peu plus loin aux confins de l’irréalisable, aux confins de l’impossibilité, ou c’est-à-dire aux confins de l’occulte, aux confins de la compréhension des lois futures de l’évolution.

FP : Et si quelque chose en vous, vous dit que vous êtes un élu ?

BdM : Si quelque chose en moi me dit que je suis un élu, je dis : “Va te faire foutre”. Parce que si quelque chose en moi me dit : “Tu es un élu”, c’est qu’il y a quelque chose en moi qui veut me dominer, qui veut me colorer, qui veut me donner une opposition, et rien en moi ne peut me donner une opposition, parce que j’ai détruit en moi la mémoire, j’ai détruit en moi le sentiment spirituel, j’ai détruit en moi par la souffrance, remarquez bien, toute convocation entre mon êtreté et la conscience cosmique.

Donc si quelque chose en moi me dit que je suis un élu, c’est qu’il y a quelque chose en moi qui veut me faire croire quelque chose. Et s’il y a quelque chose en moi qui veut me faire croire quelque chose, c’est qu’il y a en moi une partie de mon ego qui veut croire. Et s’il y a quelque chose en moi qui veut croire, je le détruirai afin de devenir totalement libre de la croyance et de ne faire qu’une chose sur la Terre, être créatif. Donc si dans cent ans, deux-cents ans, trois-cents ans, on se retourne et on regarde dans le passé et on dit : “Tel bonhomme, Bernard de Montréal, il a fait telle chose”, ça, ça sera la lecture de l’Histoire.

Mais moi dans la vie en tant qu’homme, en tant qu’initié ou en tant qu’homme libre aujourd’hui, ce que je fais fait partie de ma créativité, fait partie du mouvement de l’énergie à travers mon mental. Et je n’ai aucun intérêt, je n’ai aucun désir, et je ne veux pas que du monde sur le plan de la matière me traite d’élu, ou que des forces en moi, des Intelligences sur d’autres plans qui se servent de ma très grande sensibilité, me parlent et me disent que je suis un élu. Moi je me fous d’être un élu ! Ça, se faire dire qu’on est des élus, c’est pour être rassurés dans notre évolution. Moi, je n’ai pas à être rassuré dans mon évolution, je n’ai pas à être rassuré dans ma conscience, je suis conscient.

Et comme je suis conscient je suis bien, je suis totalement équilibré dans mon énergie et c’est tout ce que je cherche, c’est tout ce que je veux. Et j’ai combattu, j’ai lutté contre les illusions du mensonge cosmique pendant quinze ans pour en arriver un jour à contrôler l’énergie et à pouvoir vivre de l’énergie sans qu’elle soit colorée par la mémoire, par les sentiments, par l’occultisme, par l’ésotérisme, par les plans spirituels, où cette énergie dans le passé avait passé pour cultiver l’ignorance de l’Homme et spiritualiser l’Homme à un tel point, qu’aujourd’hui, il ne sache plus la différence entre lui-même et la conscience.

FP : Dans l’utilisation de votre parole, n’êtes-vous pas obligé de redéfinir la valeur des mots qui ont, d’après ce vocabulaire-là, tous une saveur spirituelle, n’êtes-vous pas obligé de redéfinir le vocabulaire et de donner à ces mots-là une valeur plus mentale ?

BdM : C’est ce que je fais, au fur et à mesure que le besoin se fait sentir, mais je suis obligé de toujours parler à l’Homme selon son niveau, sinon je détruirais l’Homme psychologiquement, je retarderais son évolution, je lui créerais trop de souffrance, trop d’anxiété. La conscience elle est créative, donc si elle est créative, elle peut facilement s’ajuster aux consciences différentes de l’Homme ou aux états de conscience différents de l’Homme.

Par exemple, si je parle à ma mère, je parle à ma mère comme un fils parle à sa mère. Si je parle à ma mère comme un initié ou comme un homme libre, à ce moment-là elle, ne me comprenant pas, ne me sachant pas, souffrirait de moi, donc ce n’est pas bon. Donc la conscience demande que l’Homme conscient utilise les mots selon la portée qu’ils ont, la portée créative qu’ils ont dans l’instantanéité où ils doivent être parlés et expliqués.

Si vous utilisez des mots à une autre échelle qui ne convient pas à l’échelle où vous devriez les utiliser, c’est qu’il y a encore en vous de l’autorité, il y a encore en vous de la spiritualité, il y a encore en vous une forme de fanatisme, il y a encore en vous, autrement dit une qualité d’esprit qui n’est pas épurée.

FP : En donnant une valeur plus mentale aux mots, est-ce que c’est une possibilité de séparer l’Homme de sa mémoire ?

BdM : C’est ce que ça fait. Lorsque vous donnez une valeur plus mentale aux mots, vous enlevez l’émotion dans le mot, donc vous coupez l’Homme de la mémoire. D’ailleurs, ça fait partie du pouvoir créatif de la nouvelle conscience, de la nouvelle parole. La nouvelle parole naturellement de par sa vibration, coupe l’Homme de la mémoire parce qu’elle engendre constamment dans l’Homme une qualité d’esprit qui n’est plus susceptible d’être questionnée par lui, donc qui n’est plus susceptible d’être questionnée par les mécanismes psychologiques de sa conscience antérieure.

Donc si vous parlez à un Homme, plus vous parlez à un Homme d’une façon mentale, d’une façon qui est libre de l’émotion dans le mental, plus vous tuez en lui de la mémoire, plus vous l’amenez à vivre sa conscience dans une instantanéité, et plus vous l’amenez à se réaliser dans sa propre conscience. La qualité de la nouvelle conscience, la qualité de la nouvelle parole, c’est une qualité qui ne fait pas partie des conventions entre l’âme et l’ego, entre le monde des esprits et l’Homme.

C’est une nouvelle qualité, c’est le pouvoir de l’Homme sur la Terre, c’est le pouvoir de la conscience supramentale sur la Terre, c’est le centre de la conscience supramentale sur la Terre. Et lorsqu’elle descend, la conscience supramentale sur la Terre, elle prend toute la place dans la vie de l’Homme. Donc avec le temps, elle balaie et elle balaie, et elle balaie selon le besoin et la capacité de chaque individu.

FP : Merci beaucoup. (FIN).

mise à jour le 22/08/2024

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