Snow freeride – credit: @RedBullSnow YouTube

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.

Première partie

RG : En ce début du mois de juin 1982, le sujet qui est sur les lèvres de tout le monde : ça va mal ! L’économie va mal, la politique va mal, la société va mal. Le chômage est rendu à 10 % au Canada, la valeur du dollar est à 80 cents. Devant tout ça, on doit vivre ici et maintenant, ce qui est le thème de notre rencontre ce soir. Pour être optimiste, pour être constructif, pour être créateur, sur quelles valeurs l’Homme peut-il s’accrocher aujourd’hui ?

BdM : Bon, effectivement, les choses dans le monde, dans notre société ne vont pas tellement bien, et comme tout le monde constate, la vie devient de plus en plus difficile, ce que les gens par exemple ne constatent pas, c’est que c’est normal. C’est normal parce que les gens ne sont pas intelligents, c’est normal parce que les gens sont optimistes, et l’optimisme c’est une fausse intelligence, l’optimisme c’est une intelligence qui est fondée sur l’espoir. Et l’espoir, c’est un sentiment qui est fondé sur l’absence de compréhension parfaite de ce qui se passe dans le monde.

Et un Homme qui a moindrement contact avec les évènements dans le monde et qui comprend moindrement les évènements dans le monde, et qui a moindrement un sens de l’histoire, qui a moindrement un sens des lois de la vie, qui a moindrement un sens des lois de la dégradation de l’énergie, réalise que l’humanité, bien qu’elle développe dans tous les domaines de l’expérience, des moyens de plus en plus raffinés dans sa technologie, ne développe pas, pour au moins ou pour autant une intelligence qui est parallèle à sa science.

Et l”Intelligence dont je parle, ce n’est pas une intelligence – l’éducation, tout ça, l’éducation c’est une forme d’intelligence qui permet à l’Homme de structurer sa société et de lui donner une qualité quelconque, de la mesurer ou de mesurer ses instruments de travail – mais l’Intelligence c’est une force qui fait partie de la vie, que l’Homme a beaucoup de difficulté à développer, parce que l’Homme, son intelligence… Son intellect est né de ses émotions.

Et le problème dans le monde, à tous les niveaux, regardez ça dans n’importe quel secteur, parce que ce sont des lois universelles, le problème de l’Homme dans le monde, c’est que là où il y a deux Hommes qui revendiquent un droit, qui revendiquent un coin de la “couverte” (couverture), qu’est-ce qui domine dans l’échange entre les deux Hommes ? C’est l’émotion. Quand voyons, ou est-ce que nous voyons deux Hommes, dans la politique, dans le commerce, dans la science – il y a plus dans la science – mais dans les autres activités humaines, quand voyons-nous deux Hommes qui peuvent parler d’un problème sans tirer la “couverte” ?! Et le problème de l’Homme aujourd’hui, c’est un problème de “couverte” !

Le problème mondial de l’humanité, c’est un problème de “couverte”, le Vatican tire sa “couverte”, la reine tire sa “couverte”, dans le sud on tire la “couverte”, les Russes tirent la “couverte”, la déchirent, et les Américains la tirent et veulent la rapiécer. Tout le monde souffre aujourd’hui dans le monde du symptôme de la couverture, et comme tout le monde tire la couverture, personne ne se couvre bien. Et c’est pourquoi la vie sur la Terre aujourd’hui est si difficile.

J’écoutais la radio aujourd’hui et on disait qu’il y a une dépense globale dans les pays industrialisés de 600 milliards de dollars versés au Trésor de cette fameuse déesse de la guerre. Et au nom de la guerre, on octroie des contrats, et laissez-moi vous dire que s’il y a un domaine dans l’industrie où on tire la “couverte”, c’est dans le domaine de la bombe, de l’aviation, de tout ce qui crée la machine de guerre et qui nécessite de grands capitaux, et qui donne aussi de très grands profits.

Alors le problème de l’Homme… Vous savez, le problème de l’humanité a toujours été le même, l’Homme n’a pas changé, il a progressé mais il n’a pas changé. Et il a progressé, de sorte qu’aujourd’hui il est rendu plus dangereux qu’auparavant, parce que son champ d’action au niveau de la destruction est beauoup plus vaste.

Mais l’Intelligence de l’Homme, non pas l’intellect et l’éducation, je parle de l’Intelligence, je parle de cette force dans l’Homme qui fait partie d’un plan de sa conscience inférieure, de son intuition, de la force de vie, n’a pas réussi à pénétrer dans l’Homme, et c’est pour ça qu’aujourd’hui, avec la progression de la technique et de la science, nous en sommes arrivés, les Hommes du vingtième siècle, à tellement tirer la “couverte” que nous sommes sur le point d’être tout nus.

Et nous serons dans quelques années, tout nus et ce sera très bon, vous savez, parce que lorsque l’Homme est tout nu et qu’il se gèle les fesses ou que la peau lui brûle à cause du feu, à ce moment-là, il commence à prendre de nouvelles décisions. Lorsque nous réalisons que nous avons un organisme qui a été fondé après la guerre que nous appelons les Nations Unies, cet organisme n’a aucun pouvoir sur la politique mondiale, mais quand on a formé l’organisme, on était optimiste, on avait de l’espoir.

Et vous savez pourquoi les choses ne vont pas bien dans le monde ? Parce qu’il n’y a pas sur la Terre un gouvernement qui régit tout. Il y a beaucoup de gouvernements, il y a beaucoup de politiciens, il y a quelques chefs d’États ; et comme il n’y a pas un “gouvernement mondial” qui aurait très bien pu être façonné à l’intérieur des Nations Unies, d’une façon extrêmement intelligente, rigoureuse, équitable, permettant aux peuples qui se tirent la “couverte” de voir un peu le côté de l’autre, nous avons manqué la chance. Il viendra probablement le jour, dans quelques années, où les Nations Unies n’auront plus aucune efficacité, et que ça deviendra un muséum politique pour l’humanité.

Lorsque vous avez dans le monde des conditions politiques – vous permettez que je parle de politique – lorsque que vous avez dans le monde des conditions politiques qui relèvent de l’intransigeance idéologique des gouvernements qui sont les plus puissants, comme par exemple la Russie ou les États-Unis, et qu’à l’intérieur de ces gouvernements-là, vous avez des individus qui représentent la fonction fondamentale de leur idéologie, soit aux États-Unis : le capitalisme et la grosse industrie, ou en Russie : la possession par l’État de tous les moyens de la production, lorsque vous avez deux pays qui fonctionnent d’une façon totalement opposée et qui cherchent à s’allier le plus possible, à se créer le plus possible des sphères d’influences qui répondent à leurs besoins, comment voulez-vous que ça aille bien dans le monde ?! Et ça, c’est sur le plan de la politique mondiale.

Si vous descendez dans le bas-fond de l’exercice politique, au niveau des villes, au niveau des provinces, vous avez toujours le même phénomène. Je vais vous dire une chose, il y a eu une force qui a équilibré la relation politique entre la Russie et les États-Unis depuis quelques années, ce que nous appelons l’unionisme, la force des travailleurs, et cette force était très bonne, elle était essentielle, elle était bonne, au début elle était conçue pour sortir la masse de “l’écœuranterie” dans laquelle elle se trouvait, parce que les capitaux, les bénéfices n’allaient pas vers elle, ils allaient vers ceux qui possédaient ; et il y a eu éventuellement un réajustement dans la relation entre l’aristocratie monétaire et les pauvres gens, de sorte qu’il s’est développée une bourgeoisie.

Mais encore, nous retrouvons à l’intérieur de ce mécanisme politique, de cette forme, encore aujourd’hui, du tirage de “couverte”, autrement dit, avant il y avait deux types qui ne s’aimaient pas, maintenant il y en a trois. Et on se demande pourquoi ça va mal dans le monde. Nous avons l’impression que nous sommes obligés de rationaliser notre condition pour donner à notre point de vue de la force.

Ceci est bien si nous échangeons avec les points de vue opposés et que nous avons l’intention ferme – que ce soit deux forces ou trois forces – de résoudre le problème ; un peu comme les unions, l’unionisme ont fait, les unions aux États Unis ont essayé de ne pas détruire l’économie nationale américaine. Ils se sont rencontrés au sommet et ils ont fait des efforts sérieux pour ne pas détruire l’économie américaine.

Mais dans le monde, il y a très peu de mouvements de la part des Hommes – dans tous les secteurs de la société – qui recèlent d’une intelligence pratique et raisonnable, et véritable du fait de la vie. Si vous réalisez le fait qu’il y a des millions d’individus, qu’il y a des milliers et des milliers d’intérêts, et qu’il y a des grandes polarités politiques, c’est inévitable que ça aille mal dans le monde. Et un Homme qui a la moindre impression, qui est le moindrement optimiste, me fait penser à l’autruche qui a la tête dans la terre et le cul dans le ciel.

Et l’Homme d’aujourd’hui, ce qu’il a le plus besoin, surtout au fur et à mesure que les années viennent, ce n’est pas de l’optimisme, c’est de l’Intelligence Pure, ce qu’on pourrait appeler en anglais “the raw intelligence”. “The raw intelligence”, c’est cette intelligence qui ne flirte pas avec l’émotivité, c’est un couteau qui est tranchant qui vient de l’intérieur de soi, qui fait partie de soi, et qui permet à l’Homme de trouver sa place dans le monde mais d’une façon noble, d’une façon juste, d’une façon équitable sans chercher à écraser les autres. Et que le phénomène se fasse sur le plan individuel ou qu’il se fasse sur le plan de la nation, de la province, c’est la même chose.

Vous me demandez une question sur la vie d’aujourd’hui, j’en parle parce que vous me le demandez, mais je n’ai aucune illusion ou optimisme que nous allons de mieux en mieux. Aucune ! Et même si je ne fais pas de prophéties en public, je n’ai aucune impression que d’ici à vingt ans nous serons mieux. Nous serons mieux après, parce qu’après vingt ans, le cul qui était dans le ciel aura brûlé dans les flammes, et automatiquement, il y aura une réaction, et c’est la tête qui reverra dans le ciel. Et ça, c’est l’histoire de l’Homme.

L’Homme n’est pas capable de vivre sa vie sans passer par l’expérience. Les poètes et les philosophes ont toujours parlé de la fameuse expérience, mais pourquoi l’Homme est-il obligé de vivre par expérience ? Parce qu’il n’a pas d’Intelligence réelle. S’il avait une Intelligence réelle, il n’aurait pas besoin de vivre d’expériences, il vivrait, un point c’est tout. Il appliquerait dans sa vie les actions qui coïncident avec son Intelligence, et tout serait en ordre. Mais pour que ceci vienne, il faut qu’il y ait une nouvelle civilisation. En attendant, nous lisons les journaux.

RG : Cette intelligence qui n’est pas animée ou qui n’est pas teintée d’émotivité, on la retrouve très manifeste dans la science. Et on sait que la machine de guerre, ou la science, la nouvelle science astro… c’est de la science, et on n’y voit pas d’émotivité. Alors, se pourrait-il que d’ici vingt ans, l’humanité évite la catastrophe, ou de se brûler, en ayant cette démarche très intelligente et hors de l’émotivité ?

BdM : Regardez l’erreur que vous faites. Vous dites que nous retrouvons l’absence d’émotivité dans la science. Dans le fond, ce que vous dites, c’est que les outils de la science qui sont des outils mathématiques, des outils précis qui font partie de l’intelligence humaine, sont des outils qui sont libres d’émotion parce qu’ils contiennent leurs propres lois. Mais celui qui emploie l’outil, lui, a de l’émotion.

Moi j’ai l’occasion, à cause de mes activités, de rencontrer des scientifiques, des gens qui possèdent ces outils qui sont dénués d’émotion. Et ce qui me fascine le plus, c’est que ces scientifiques-là qui possèdent des outils dénués d’émotion sont eux-mêmes totalement emprisonnés dans leur émotivité. Et qu’est-ce qui se produit ? Ils se servent de l’outil qui est dénué d’émotion, ils mettent leur émotivité en jeu, en relation avec l’outil, et ils créent des armes du tonnerre.

Ce n’est pas la science qui est mauvaise, ce n’est pas la science qui faute l’Homme, c’est l’Homme qui faute la science. Ce n’est pas la religion qui faute l’Homme, c’est l’Homme qui faute l’esprit de la religion. Ce n’est pas la philosophie qui faute l’Homme, c’est l’Homme qui s’enivre de philosophie. Vous comprenez ? Autrement dit, l’Homme, quel que soit le départ de son intelligence, quelle que soit la nature de son intelligence, possède toujours de l’émotivité, ou suffisamment d’émotivité, pour contaminer le produit de son intelligence !

Et le scientiste dans son laboratoire, lorsqu’il fonctionne seul, lorsqu’il est obligé de se servir de l’outil, il n’a pas d’émotion parce que c’est l’outil qui détermine les lois de la progression de sa pensée à travers la symbolique mathématique. Mais lui, lorsqu’il fonctionne dans le monde, lorsqu’il doit avoir un job, lorsqu’il doit travailler pour un gouvernement ou pour une industrie, là, il est obligé de fonctionner avec ce qu’il a, et ce qu’il a, c’est de l’émotivité mélangée avec de la gazoline.

Les scientifiques, souvent, osent parler du caractère objectif de la science. C’est la science qui est objective dans le mécanisme qui rend à sa symbolique une justice parfaite de sa composition totale, finale et conclusive, mais ce n’est pas l’Homme. Si vous faites 2 + 2, ça vous donne 4, que vous ayez des émotions ou non. Mais si vous avez trop d’émotions, vous pouvez vous fâcher que ça fasse 4, et ça, c’est la situation de l’Homme.

Alors aujourd’hui, à la fin du vingtième siècle, après tous les efforts et tous les mouvements de la science, je ne peux pas, moi personnellement, dire que les Hommes de science sont moins coupables que les Hommes qui sont dans d’autres domaines. Et je ne peux pas dire non plus que la science est responsable pour la condition de l’Homme aujourd’hui. C’est l’Homme qui est responsable de la condition de l’Homme aujourd’hui, et c’est l’Homme qui est responsable de la condition du produit de la science d’aujourd’hui.

Et pour la prochaine génération, jusqu’à la fin de ce que j’appelle le cycle, autrement dit, jusqu’à ce moment où l’autruche se verra le cul brûlé, je sais très bien qu’il n’y aura aucune amélioration dans le monde. Il ne peut pas y en avoir, je vais vous dire pourquoi. Parce que, pour qu’il y ait de l’amélioration dans le monde, il faut que l’Homme vive un choc ; parce que là où il y a mutation, là où il y a évolution au lieu de progression, ça nécessite un choc.

Un choc, qu’est-ce que c’est ? C’est une condition de vie imposée à l’Homme, à l’humanité, pour toutes sortes de raisons, qui le force à voir dans une autre direction. Mais avec les conditions qui viennent et les préparations, et ce que l’Homme met sur le marché du monde, le choc il va être puissant celui-là ! Alors la question de la vie, c’est une question de savoir si l’Homme peut vivre ou vit intelligemment ou non. Et selon les lois de la vie, si un Homme vit sa vie intelligemment, il sera automatiquement en dehors de cette expérience.

Il la vivra peut-être, mais il la comprendra, il pourra la contourner, il pourra ne pas être affecté par elle, parce la vie qui est Intelligence protège l’Homme. La vie ne veut pas détruire l’Homme, la vie a besoin qu’il y ait continuité dans la race pour qu’il y ait plus tard une autre évolution. Mais il faut que l’Homme soit intelligent. Je vous donne un exemple.

Il y a eu au début du siècle un homme qu’on appelait Gurdjieff ou qui s’appelait Gurdjieff ; et lorsqu’il y a eu la fameuse révolution en Russie, il est parti avec un certain nombre d’amis et il est allé dans les monts Caucase. Puis il a vécu là pendant un certain temps, et avec son intelligence il a développé toutes sortes de formes, d’expressions, de lui-même et d’autres ; et ils ont vécu à l’extérieur du carnage qui se faisait entre les Mencheviks et les Bolcheviks. Et ensuite, quand tout le monde fut tué, que tout le sang ait été répandu, il est sorti. Et ensuite, il est venu en Europe. Autrement dit, qu’est-ce qu’il a fait ? Il s’est servi de son Intelligence.

Et ce que l’Homme ne comprend pas, c’est que de l’Intelligence – et quand je parle de l’Intelligence, je parle de cette vibration qui descend dans l’Homme, qui fait partie de la vie – de l’Intelligence, c’est très, très, très, très autonome. Un Homme qui est intelligent, qui est dans l’Intelligence – parce que l’Intelligence n’appartient pas à l’Homme, c’est une énergie qui passe – un Homme qui est dans l’Intelligence est autonome. Pourquoi ? Parce qu’il n’a pas besoin de demander à l’autre, l’opinion de l’autre.

Mais c’est quand on est obligé de demander l’opinion de l’autre qu’on sort de l’Intelligence Pure, et qu’on rentre dans l’intellect ou les opinions, et à ce moment-là, on se fait manger la laine sur le dos, et à ce moment-là on commence à se tirer la “couverte”. Alors, pour mettre dans une parenthèse le problème de la vie aujourd’hui, tout le monde le sait que les Hommes se tirent la “couverte”. Et il ne faut pas faire l’erreur de commencer à vivre d’optimisme, parce que de l’optimisme c’est de l’alcool pour l’Esprit.

Il y a des gens qui ont été optimistes durant la deuxième guerre mondiale, durant la première guerre mondiale, durant le temps des Romains, les Grecs étaient optimistes, les Atlantes étaient optimistes ! Tout le monde est optimiste, pourtant on est toujours dans la merde ! Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas d’Intelligence. Et un jour les Hommes cesseront d’être optimistes, les Hommes commenceront à être intelligents, parce qu’après le choc il y aura mutation.

Et à ce moment-là, les choses sur la Terre seront totalement autres. Je ne peux pas sympathiser avec la condition de vie aujourd’hui de l’Homme, je ne peux pas sympathiser avec le fait que l’Homme s’en va vers la destruction, je peux simplement le constater, et m’organiser moi, pour ne pas en souffrir. Et les Hommes, un jour, qui entreront dans leur Intelligence, feront la même chose, mais pour ceci ils devront en arriver à être suffisamment près de leur Intelligence pour comprendre ce qui se passe dans le monde.

RG : Quand on écoute Bernard, on a toujours la tendance à se dire : Ça, c’est le bonhomme qui nous parle du mental, du supramental et d’’Intelligence ; même qu’un jour l’être humain sera dans l’Intelligence. Puis l’intelligence, de la façon dont vous nous en parlez, est quelque chose de très objectif, pas trop subjectif, et que ce qui crée le problème dans tout le système, c’est toujours la présence de l’être humain.

Les cons dans la science, c’est les savants d’aujourd’hui, mais la conscience humaine ne ferait-elle pas appel à la fois à l’Intelligence et au cœur de l’Homme ? La partie subjective de l’être humain ? Où placez-vous, Bernard de Montréal, l’autre valeur, l’amour ?

BdM : La conscience humaine est une conscience expérimentale, je l’ai déjà expliqué. Nous sommes… Les Hommes sur la Terre aujourd’hui vivent une conscience expérimentale. Le globe terrestre est un globe sur lequel il y a plusieurs races et ces races sont contrôlées de l’invisible, et la conscience de l’Homme sur la Terre aujourd’hui avant l’évolution, avant la mutation, est une conscience expérimentale.

Et l’Homme un jour ne doit plus vivre de conscience expérimentale, l’Homme doit vivre un jour une conscience pure, c’est-à-dire une conscience télépathique, c’est-à-dire une conscience qui est en contact vibratoire, télépathique, avec l’Intelligence, autrement dit ces gouvernements invisibles qui sont et qui régissent l’évolution des peuples, des nations, des galaxies. C’est ça l’Intelligence.

Et la conscience de l’Homme aujourd’hui, la conscience de cœur, la conscience de l’esprit, ce que vous appelez la bonne volonté chez l’être humain, la bonne volonté chez l’être humain n’empêche pas l’être humain de souffrir. Ce n’est pas de la bonne volonté dont l’Homme a besoin, c’est de l’Intelligence. De la bonne volonté ce n’est pas assez, de la bonne volonté, ça fait partie du caractère spirituel de l’humanité, du caractère philosophique de l’Homme, et c’était bon dans le passé, mais avec les situations qui se produisent aujourd’hui, avec les mouvements dans le monde qui se produisent aujourd’hui, ce n’est plus de la bonne volonté dont l’Homme a besoin, il a besoin de l’Intelligence Pure.

Il a besoin de cette “raw intelligence”, il a besoin de cette Intelligence qui perce son mental, et qui éclaire son mental, qui lui dicte comment les choses vont, qui lui fait comprendre comment doit être vécue la vie.

La conscience humaine avec son esprit positif, avec son esprit spirituel, avec son esprit philosophique fait partie de l’évolution de l’Homme vers une plus grande conscience progressive, mais ce n’est pas de l’Intelligence. Lorsque l’Homme sera dans l’Intelligence, la philosophie aura disparu, la spiritualité aura disparu, il ne restera plus rien dans l’Esprit de l’Homme que le grand vide qui sera le réservoir permettant à cette énergie de descendre et de couler à travers lui.

RG : Tout ça, c’est objectif, mais j’en reviens au point : le cœur de l’Homme, l’amour, cette énergie qui est très subjective. Où le placez-vous, comment pouvez-vous en parler ?

BdM : C’est une énergie positive… Bon, parlons du cœur de l’Homme, parlons de la bonté de l’Homme ; il y en a combien de gens dans le monde, il y a combien de personnes dans le monde qui sont réellement bonnes ? Réellement bonnes ? Du bon monde ? Et qui sont capables de vivre leur vie à la hauteur de leurs aspirations ? Combien y a-t-il dans le monde de personnes qui sont bonnes, qui ont de bons sentiments, qui sont des “ego” évolués, qui ont la capacité de donner, qui ont la capacité de fraterniser, et qui peuvent vivre la vie à la hauteur de leurs ambitions personnelles ?

RG : J’ai l’impression qu’ils se détruisent !

BdM : Ce n’est pas qu’ils se détruisent, c’est qu’ils sont tellement bons qu’ils perdent de l’Intelligence. Le problème avec la bonté… Bon, prenons le phénomène des principes, vous savez que dans notre société québécoise, il y a vingt-cinq, trente, quarante ans, il y avait beaucoup de principes, les gens vivaient par les principes, il y avait des gens très très bien qui avaient des très bons principes, des gens qui ne volaient pas, qui ne mentaient pas, ainsi de suite.

Mais qu’est-ce qui se produit quand un Homme, au lieu de vivre d’Intelligence, vit de principes, il se produit qu’éventuellement il souffre de ses principes. Lui, il est correct, il ne ment pas à personne, il est honnête, il est réellement une personne inconsciente, mais sage. Mais la première chose que l’on sait, c’est qu’il se fait voler, on lui ment, et qu’est-ce qui se produit ? Il s’attriste et il s’attriste, et ensuite il se dégonfle, et éventuellement il perd cette sorte de naïveté qu’il avait auparavant.

Il y a des gens dans la quarantaine, dans la cinquantaine aujourd’hui, qui ont vécu les vingt, vingt-cinq dernières années et qui, lorsqu’ils avaient vingt ans, avaient des principes, ainsi de suite, et là ils s’aperçoivent que ces principes sont bafoués, et bafoués, et bafoués, et bafoués. Ce ne sont pas les jeunes qui souffrent de la perte des principes dans la société, ce sont les gens plus âgés. Et cette perte est très difficile pour eux parce qu’ils voient qu’il n’y a plus de possibilité de les remplacer. Mais pourquoi ? Parce que le principe, c’est une condition psychologique de l’Homme qui est positive, qui fait partie des valeurs de la civilisation judéo-chrétienne, mais qui ne permet pas à l’Homme d’être intelligent.

C’est bon d’avoir un principe, mais tant que l’Homme ne sera pas universalisé dans son principe, tant que les bons principes de notre société ne seront pas universels, aucun Homme ne peut se permettre de jurer par ses principes ; et s’il jure par ses principes, il se fera déculotter !Alors ce qui manque dans la société, ou ce qui manque chez l’Homme, c’est de l’Intelligence Pure.

Et l’Intelligence Pure étant au-delà du positif et du négatif, elle est ni bonne ni mauvaise, elle est créative ; alors cette Intelligence qui est créative, et qui fait la synthèse du négatif et du positif peut… Moi je sais très bien que si quelqu’un vient dans ma maison et me vole, je vais lui foutre mon pied au cul. Je ne vais pas lui dire : “Moi je suis Bernard de Montréal, vous savez, je suis un type très gentil, je comprends la vie, vous pouvez aller avec vos besognes” (rires du public). Vous comprenez ce que je veux dire ? Parce que l’Homme a besoin d’avoir de l’Intelligence, et s’il vit sa vie dans cette énergie, ben, automatiquement, il sera protégé, ou s’il vit des expériences qui l’importunent, il comprendra l’expérience.

L’Intelligence lui dira : “Ben ce type-là qui vient te voler, il n’a pas de sous, sa femme a besoin, laisse-le aller”. Alors là, tu le laisses aller, mais c’est intelligent à ce moment-là. Mais si tu le laisses aller parce que tu as des principes et que tu n’as pas d’Intelligence, à ce moment-là tu souffres des principes de la société et de tes propres principes.

RG : L’intelligence, est-ce que synonyme de connaissance ?

BdM : Non ! L’Intelligence est une énergie qui, lorsqu’elle se manifeste, crée de la connaissance. Il n’y a pas de connaissance dans l’Intelligence. L’Intelligence est une force créative qui crée ce qu’on appelle de la connaissance. Pour qu’il y ait de la connaissance, il faut que cette énergie passe par le cerveau humain. Si cette énergie passait par un autre cerveau, je ne sais pas moi… Un cerveau d’un être sur une autre planète, ce serait une autre sorte de connaissance.

Alors l’énergie crée de la connaissance – cette énergie – parce que de l’Intelligence c’est une énergie, comme l’Amour c’est une énergie, comme la Volonté c’est une énergie. Mais nous, à cause de notre expérience et à cause de la façon dont nous voyons les choses, nous croyons que de l’Intelligence, c’est de la connaissance. Et c’est faux ! De l’Intelligence, c’est une énergie qui crée de la connaissance. Il faut que cette énergie passe dans l’Homme, dans le système humain, pour qu’il y ait connaissance, et à ce moment-là l’Homme prend connaissance de la connaissance.

L’Homme prend connaissance de ce que l’énergie veut qu’il sache, et s’il vit sa vie en relation avec cette énergie, bon, ben, on dit qu’il est dans l’Intelligence. Et c’est ça la nouvelle évolution. C’est ça que l’Homme doit un jour connaître. Et la mutation de l’humanité amènera l’Homme à cette étape-là, parce que j’ai remarqué qu’il y a de plus en plus de gens dans le monde qui commencent à recevoir cette énergie, ça commence !

On s’aperçoit qu’il y a beaucoup de médiums, il y a beaucoup de psychisme, il y a beaucoup de gens qui entendent de plus en plus des voix dans leur tête, dans leur mental. Il y a de plus en plus de gens qui peuvent s’identifier avec des pensées qui ne sont pas les leurs, ainsi de suite. Mais qu’est-ce qui se produit ? C’est que les gens ne sont pas encore capables parce qu’ils sont encore dans la connaissance, ils ne sont pas capables encore de comprendre, de différencier, de faire le discernement entre le réel de ce qu’ils reçoivent, et ce qu’ils reçoivent.

C’est la raison pour laquelle je fais des séminaires. Pourquoi je fais des séminaires ? Je fais des séminaires pour faire comprendre aux gens la différence entre ce que l’on reçoit dans le mental, qui est coloré par nos émotions, notre ego, et ce qui est réel. Une fois que l’Homme est capable de discerner entre le réel et le subjectif, une fois que l’Homme est capable de discerner entre ce qu’il reçoit dans sa tête, qui est coloré par ses émotions et son intellect, à ce moment-là, il est bien parce que là, il entre dans l’énergie de l’intelligence. Et à ce moment-là, il est bien. Mais d’ici à ce temps-là, il n’est pas bien, il souffre.

Et les gens qui sont sensibles, qui sont psychiques, qui sont médiumniques, ou qui reçoivent de l’information, reçoivent de l’information de plans qui ne sont pas les plans de l’énergie de l’Intelligence, mais qui sont les plans astraux. Et c’est pourquoi il y a beaucoup de gens qui deviennent fous, il y a des gens qui font des actes dans le monde, qui ne sont pas bien, ainsi de suite. Pourquoi ? Parce qu’ils ne peuvent pas comprendre, ils s’imaginent que parce qu’ils reçoivent quelque chose dans leur tête, ils doivent exécuter ceci.

L’Homme doit s’habituer à l’énergie de l’Intelligence, et tant que cette énergie n’est pas purifiée, c’est-à-dire que tant qu’elle n’est pas décontaminée de la subjectivité humaine, elle peut être très dangereuse.

RG : Vous savez, Bernard de Montréal, qu’il existe des grands maîtres actuellement sur la planète qui enseignent par l’autre chemin. Vous, vous l’enseignez par l’individu statique qui attend que le robinet s’ouvre, puis ça lui coule sur la tête, l’Intelligence ! Et il y a l’autre maître qui, lui, dit : “Entre en contact avec ton environnement, entre en contact avec la matière qui t’environne, subjectivement visite les mondes environnants, rentre dans la matière par l’amour, et à ce moment-là tu seras en communion avec l’univers, et tu rétabliras l’équilibre et l’alliance”. Alors j’aimerais que Bernard nous parle de ça, de cet autre cheminement.

BdM : Vous dites que j’enseigne qu’on attende… Comment vous dites là ?… Ce n’est pas exact. Parce que, ce que je fais… D’abord c’est la fondation même de ce que je dis dans mon travail ! Je dis dans mon travail que tous les Hommes sont en contact avec l’Intelligence. Tous les Hommes ! Il n’y a pas un Homme dans la salle qui n’est pas en contact avec l’Intelligence, mais les Hommes ne savent pas comment le réaliser.

Alors, ce n’est pas que je dis d’attendre que ça descende, je dis que l’Homme ne peut pas être dans cette Intelligence perfectionnée avant un temps. Il y a un temps, on ne peut pas aller plus vite que le temps – ça c’est vrai – mais je ne dis pas qu’on doit attendre, je dis qu’on ne peut pas aller plus vite que le temps. Et je dis que tous les Hommes ont contact avec l’Intelligence.

Mais ils sont tellement subjectifs, et les illusions de la pensée humaine sont tellement grandes, surtout les illusions de la pensée, parce qu’on n’a jamais expliqué qu’est-ce que c’est une pensée… On parle de la pensée, mais qu’est-ce que c’est de la pensée. D’où ça vient de la pensée ? Qu’est-ce qui crée de la pensée ? On pense que c’est l’Homme. Alors toutes ces illusions-là que je brise dans mon travail, permettent à l’Homme de réaliser le contact avec l’énergie de l’Intelligence.

Alors les maîtres dans le monde, qui ont comme travail d’enseigner à l’Homme de se sensibiliser à l’environnement, à la nature, aux petits oiseaux, ça, ça fait partie de leur travail. Je suis content pour eux. Mais ça n’a rien à faire avec l’Intelligence, ça a à faire avec la spiritualité de l’Homme. Que l’Homme développe la spiritualité après qu’il ait vécu des années dans le matérialisme crasse, c’est très bien, et que ces maîtres fassent ce travail, c’est merveilleux.

Mais un jour l’Homme doit passer du matérialisme à la spiritualité, à l’Intelligence Pure. Et ça, il n’y a pas de “revenez-y”. L’Homme doit un jour passer du spiritualisme dans toutes ses formes, petits oiseaux ou non, à l’Intelligence Pure. Moi aussi j’aime les petits oiseaux, mais s’ils me chient sur la tête, hein… Bon ! (rires du public et de BdM). Alors c’est ça que j’essaie de faire comprendre, si je ne suis pas assez intelligent pour me mettre un chapeau… C’est ça que les gens ne comprennent pas. Pourquoi ? Parce que dans notre involution, dans le passé, nous avons été éduqués à penser que la vie que nous vivons sur la Terre est une vie qui nous sera octroyée lorsque les Hommes changeront.

Alors pour que l’Homme demain, dans le nouveau cycle, vive une civilisation, crée une civilisation, pour que l’Homme bénéficie de l’Intelligence, il sera obligé de payer le prix de la descente de cette énergie en lui, et le prix c’est quoi ? C’est la mort de la subjectivité de l’ego, la conscientisation totale de l’ego. Alors, il y a un prix à payer !

Alors quand on va vers les petits oiseaux, il n’y a pas de prix, c’est le fun, c’est plaisant les petits oiseaux (rires du public), mais quand on subit le choc vibratoire de cette énergie, après que les petits oiseaux soient rentrés dans notre vie, c’est une autre paire de manches. Et c’est ça que j’essaie d’expliquer. On a l’impression que la vie nous doit quelque chose, nous ne sommes même pas dans la vie – les Hommes – nous sommes dans l’existence !

L’Homme n’est pas dans la vie, si l’Homme était dans la vie, il pourrait voir dans l’invisible. La vie est dans l’invisible, elle n’est pas ici. L’Homme un jour sera dans l’invisible, et il viendra un petit peu sur ce bord ici, mais aujourd’hui nous passons la majeure partie de notre vie sur ce côté ici. Un jour, l’Homme vivra quatre heures dans son corps matériel, et vingt heures ou vingt-et-une heures sur l’autre côté, à travailler.

Mais pour que l’Homme en arrive à vivre de cette énergie, il est obligé de subir le choc vibratoire de cette énergie, et c’est ça la pénétration de l’intelligence. Et c’est ça qui se produit aujourd’hui dans le monde. Et c’est pourquoi, dans tous les pays, il y a des Hommes qui se sensibilisent à cette énergie, mais qui ne la comprennent pas encore, qui la spiritualisent cette énergie, qui sont pris dans les formes de cette énergie.

Vous savez que l’Homme est fait dans le mental et dans l’émotionnel d’énormément de formes d’énergies, et ces formes-là doivent être changées, altérées, pour que son mental soit pur, pour qu’il soit parfaitement capable de recevoir cette haute vibration qu’est l’Intelligence. Et à ce moment-là, on pourra parler de l’Amour. Si vous parlez de l’Amour avant ceci, à ce moment-là, vous parlez de l’amour spirituel, c’est très bien, l’amour spirituel c’est très beau, mais ce n’est pas dans le cycle de l’involution que l’Homme connaîtra l’Amour. L’Homme connaîtra l’Amour lorsque le cycle sera neuf.

Pour que l’Homme connaisse, comprenne les lois de l’Amour, il faut qu’il soit dans l’Intelligence ; s’il n’est pas dans l’Intelligence, il sera automatiquement obligé de subir les aspects positifs et négatifs de l’amour. Parce qu’à toute valeur humaine, il y a une polarité ; la charité il y a une polarité, l’humilité il y a une polarité, l’orgueil il y a une polarité, et toutes les valeurs humaines sont polarisées parce que l’Homme les vit sur le plan mental et sur le plan émotionnel.

Lorsque l’Homme sera dans l’énergie de l’Intelligence, à ce moment-là, l’Amour il le vivra d’une façon synthétique, il n’y aura pas de polarité, il n’y aura pas d’intellect, il n’y aura pas d’émotion. Au niveau de la charité, c’est la même chose. Alors automatiquement, le phénomène de l’Amour ne sera plus vécu sur le plan humain tel que nous le connaissons aujourd’hui, c’est-à-dire que le phénomène de l’Amour ne sera plus un phénomène de spiritualité, il ne sera plus non plus un phénomène de sentiments humains.

L’Amour sera une autre chose, ça deviendra une force cohésive qui servira à l’Homme dans l’éthérique, à créer des formes nouvelles, et à créer une nouvelle cohésion pour l’organisation de la matière.

Nous pensons que l’Amour c’est un sentiment d’amour, ce n’est pas un sentiment. Nous avons vécu l’Amour comme sentiment, de la même façon que nous pensons que de l’Intelligence, c’est de la connaissance. L’Intelligence, ce n’est pas de la connaissance. De la même façon que nous pensons que la volonté que nous avons, c’est de la Volonté. La volonté que nous avons ce n’est pas de la Volonté, c’est l’activité de notre corps de désir.

Lorsque l’Homme sera dans le nouveau cycle d’évolution, là il connaîtra l’Amour, la Volonté, l’Intelligence ; il s’apercevra que ce sont des forces cosmiques qui font partie de lui comme son intellect fait partie de lui, comme son émotionnel fait partie de lui, comme sa vitalité fait partie de lui. Mais ces Principes-là doivent être intégrés, mais ils descendent dans l’Homme, et lorsqu’ils descendent dans l’Homme, à ce moment-là il y a un grand chavirement, et c’est normal !

Alors aujourd’hui, ces forces qui font partie de la conscience supramentale sur la Terre, elles descendent ! Je le vois tous les jours, je rencontre des gens tous les jours qui me disent des choses qu’ils n’auraient pas dites il y a dix ans, quinze ans, quand ils étaient à l’Université. Alors il y a une mutation, il y a un changement, et il viendra le temps d’ici à une dizaine d’années où les psychologues, dans la province de Québec, même les psychiatres dans la province de Québec, seront obligés de reconsidérer leur théorie analytique ou psychologique sur la nature de l’Homme.

Les gens qui s’occupent de l’Esprit de l’Homme, de guérir l’Esprit de l’Homme et d’aider l’Homme, seront obligés de se recycler, parce qu’ils vivront eux-mêmes ces changements vibratoires. Tant qu’un psychologue est là à la maison, qu’il ne vit pas ces changements en lui, il va demeurer dans sa psychologie, mais lorsque ça commence à entrer, automatiquement, lui devra avoir une réponse autre et comprendre le phénomène d’une façon autre, un jour.

Et il y a aujourd’hui dans la province de Québec, mon cher ami, des psychologues et des psychiatres qui gardent le secret de leurs pensées, mais qui sont en voie de devenir de vrais psychologues, autrement dit des Hommes qui connaissent réellement le mécanisme de la pensée humaine, le mécanisme de l’émotion humaine, la relation entre la pensée humaine et les plans astraux invisibles, ainsi de suite, ainsi de suite, ainsi de suite.

Il y a des gens intelligents dans la psychologie au Québec, pas beaucoup, mais il y en a quelques uns. Je ne veux pas dire que ceux qui ne sont pas dans cette intelligence ne sont pas intelligents, ils ont de l’éducation, ils ont de la sensibilité, ils ont de l’intuition, mais ils ne sont pas encore dans l’Intelligence. Lorsqu’ils seront dans l’Intelligence, ils pourront nettoyer l’Esprit des Hommes qui sont malades, comme ça… Seulement en leur parlant… Parce qu’ils sauront comment parler à d’autres intelligences qui sont sur d’autres plans et qui contaminent leur Esprit.

RG : Pouvez-vous nous parler de la nature de la pensée. Qu’est-ce que penser ?

BdM : Penser, c’est un phénomène que l’Homme ne comprend pas. L’Homme a l’impression que penser, c’est penser qu’il pense. L’Homme a l’impression que penser c’est un phénomène qui est humain. L’Homme a l’impression que penser, c’est un phénomène qui est créé par lui. L’Homme a l’impression que penser est un phénomène totalement subjectif. L’Homme ne réalise pas que la pensée qu’il pense, elle est subjective parce qu’elle est colorée par son intellect et son émotivité.

Mais l’Homme découvrira demain que le phénomène de penser n’existe pas dans l’Homme, que le phénomène de penser est projeté dans l’Homme ; et tant que le phénomène de la pensée est projeté dans l’Homme, l’Homme a l’impression qu’il pense. Lorsque l’Homme aura réalisé que le phénomène de la pensée n’est pas une projection, mais qu’il est effectivement une création d’une Intelligence ou d’une énergie dans son cerveau, il commencera à réaliser que le phénomène de penser est une forme de communication télépathique avec un plan inférieur ou un plan supérieur.

C’est à partir de ce moment-là que l’Homme commencera à entrer dans l’Intelligence. Alors, s’il veut savoir quelque chose concernant le cosmos ou concernant la vie, on lui dira. Mais on ne lui dira pas avant qu’il soit ajusté dans sa pensée. Quand est-ce que nous voyons des écrivains expliquer le phénomène de la pensée ? On parle de la pensée comme on parle de l’espace et comme on parle du temps. Mais qui explique le temps, qui explique la pensée, qui explique l’espace, qui explique le magnétisme, qui explique le feu ?!

Pour qu’un Homme puisse expliquer qu’est-ce que c’est l’espace, pour qu’un Homme puisse expliquer qu’est-ce que c’est du temps, il faut qu’il reçoive de l’information de quelque part. Pour qu’un Homme explique qu’est-ce que c’est de la pensée, il faut qu’il reçoive de l’information de quelque part, mais à ce moment-là il ne pense plus, il communique. Et lorsque l’Homme aura cessé de penser, il sera en communication.

Mais il se produit un phénomène étrange, c’est lorsque que l’Homme… Parce que l’Homme est tellement habitué à penser, écoutez, ça fait des millénaires que nous pensons, ça fait des millénaires que nous pensons que nous pensons, et ça fait des millénaires que nous dépensons de l’énergie à penser. Lorsque l’Homme aura réalisé, qu’en fait, ce n’est pas lui qui pense mais qu’il y a des intelligences qui essaient de communiquer avec lui, mais qui sont obligées de voiler le jeu afin que lui, au niveau émotif et mental, ne devienne pas fou, à ce moment-là l’Homme commencera à comprendre le jeu cosmique de la pensée.

Et quand il aura commencé à comprendre le jeu cosmique de la pensée, il commencera à réaliser la communication entre l’humain, le mortel et ces plans, et il commencera à réaliser la profondeur de l’Intelligence, il commencera à réaliser l’infinité de l’Intelligence, il commencera à réaliser la perfection de l’Intelligence, et il commencera à réaliser une chose : que ce n’est pas lui qui est intelligent, c’est que l’Intelligence descend en lui.

Et lorsqu’il aura réalisé que ce n’est pas lui qui est intelligent, à ce moment-là il perdra l’orgueil de son intellect ; et lorsqu’il aura perdu l’orgueil de son intellect, et qu’il rencontrera un autre bonhomme, il cessera de tirer la “couverte” avec lui. Autrement dit, l’Intelligence passera dans l’autre bonhomme et l’Intelligence passera en lui, et au lieu de se déchirer la “couverte”, ils la sépareront en deux. C’est dans le nouveau cycle !

La plus grande révolution sur la Terre aujourd’hui qui se fait et qui va culminer dans une nouvelle civilisation, c’est la découverte par l’Homme moderne que la pensée subjective est un voile, que la pensée subjective est une projection, que la pensée subjective est totalement créée par des intelligences qui sont dans l’invisible, auquel l’Homme n’a pas accès, parce que son mental n’est pas suffisamment ajusté à leur vibration pour que lui puisse les voir.

Lorsque l’Homme aura la capacité de les voir, ces êtres-là, il verra qu’ils sont très bien, qu’ils font partie de lui, qu’ils sont en lui, et qu’ils pénètrent en lui sur sa conscience atomique. Et il commencera à découvrir le mystère de l’Homme et le secret du mystère de l’Homme, et il n’y aura absolument rien d’extraordinaire là-dedans.

RG : Manipulation !

BdM : Oui. Le phénomène de la manipulation, c’est le phénomène qui inquiète tout le monde, parce que tout le monde, les Hommes ont peur d’être manipulés, et c’est très bon que les Hommes aient peur d’être manipulés parce que s’ils n’avaient pas peur d’être manipulés, ils seraient plus manipulés qu’ils l’ont été. Ce que l’Homme doit découvrir, c’est qu’il sera manipulé même s’il pense ne pas vouloir être manipulé, tant qu’il n’aura pas compris le jeu de la manipulation.

Et tant que l’Homme sera manipulé et qu’il aura l’impression de ne pas être manipulé, et qu’il aura l’impression ou le désir de ne pas être manipulé, il sera manipulé quand même, parce que la pensée humaine est de la manipulation. Et tant que la pensée humaine, la pensée subjective n’aura pas été remplacée dans l’Homme moderne par la communication télépathique supramentale, automatiquement l’Homme sera manipulé ; parce que ça fait partie des lois cosmiques du mensonge, ça fait partie des lois de l’involution, ça fait partie de la descente de l’Homme dans la matière, ça fait partie du pouvoir de la mémoire de l’âme sur l’Homme.

Ça fait partie du pouvoir de la mémoire de l’Homme sur le mental et sur l’émotionnel de l’Homme, ça fait partie du pouvoir de domination des forces retardataires sur l’Homme, ça fait partie du pouvoir de certaines forces, de certaines civilisations dans l’invisible sur l’Homme par toutes les formes possibles et imaginables. Et c’est très bon que l’Homme ne sache pas ces choses, c’est très bon que ces choses ne soient pas écrites dans des livres, parce que l’Homme se troublerait.

Alors ces choses sont cachées, et elles demeureront cachées, mais elles s’ouvrent petit à petit à travers certains mécanismes qui font partie de l’organisation et de la descente de cette Intelligence sur le plan matériel. La protection de l’Homme, ce n’est pas dans sa spiritualité. Je vous assure qu’il y a aujourd’hui plus de forces anti-Homme qui se servent de la spiritualité pour engendrer dans l’Homme la parfaite illusion de son illusion.

N’allez pas loin, regardez les types qui détruisent, les types qui commettent des meurtres, les types qui disent : “Ah ! C’est le Christ qui m’a dit de faire ceci”. Avec le Christ, on peut faire n’importe quoi, au nom du Christ on peut couper le nombril de n’importe qui, on peut détruire nos enfants, on peut détruire des peintures, on peut faire sauter des gouvernements, on peut faire toutes sortes de choses au nom du Christ !

Alors les illusions sont terribles, et c’est pour ça que les illusions et les manipulations – que j’appelle “astrales” – sur l’Homme sont tellement effrayantes que c’est justement ces forces qui amèneront la destruction, la fin de la civilisation. Et c’est pour ça que je dis que les Hommes plus intelligents, plus sensibles dans la société, surtout les Hommes qui ont des positions dans la société, surtout les Hommes qui sont près de l’Esprit de l’Homme, qui essaient de travailler avec les Hommes : les médecins, les psychologues, les psychiatres, ont avantage à comprendre la pensée ésotérique moderne.

Les Hommes aujourd’hui, je ne dis pas il y a vingt ans, mais je dis que depuis 1970, 1980, 1990, les Hommes aujourd’hui ont avantage à comprendre de plus en plus la pensée ésotérique, de la lire, de la regarder, d’évoluer un peu avec elle, pour un jour en arriver à la dépasser parce qu’ils seront dans leur propre intelligence, ils la comprendront parfaitement.

Mais les Hommes ont avantage à comprendre la pensée ésotérique. Ça, c’est un message que je fais à la polulation : les Hommes ont avantage à comprendre et ne pas s’imaginer que – parce qu’ils sont dans leur fauteuil, et avec leurs grosses lunettes et leur gros portefeuille, et leur gros business qui fonctionne bien – que tout ceci est de la foutaise ! C’est facile de dire que l’ésotérisme c’est de la foutaise, c’est très facile ! C’est toujours facile d’être négatif envers quelque chose.

Mais lorsqu’on commence à le regarder et à voir, et à approfondir, on s’aperçoit que les gens qui ont mis ceci en page n’étaient pas des idiots. C’était des gens très, très, très bien, très cohérents, de grandes intelligences, de belles intelligences, mais ce sont des gens qui étaient trop loin de la masse dans le passé. Mais aujourd’hui, avec les interventions qui viennent dans le monde, je vous assure que… Vous savez que le fameux voyant Sabato, il a écrit dans son livre que la province de Québec deviendrait une province extrêmement spirituelle, contrairement aux mouvements autres dans le monde, mais à cause de… Encore toujours le même phénomène, à cause de l’interprétation psychologique de la vision, il a établi que la spiritualisation dans la province de Québec se ferait en fonction de l’évolution de la pensée chrétienne.

Ce n’est pas en fonction de l’évolution de la pensée chrétienne que se fera la spiritualité dans la province de Québec, ce sera en fonction de l’évolution de la pensée ésotérique. C’est la pensée ésotérique qui rendra plus spirituel le caractère de cette province extraordinaire qu’est la province de Québec. Et des Hommes viendront de tous les pays du monde pour rencontrer la province de Québec, parce qu’il y aura tellement de fermentation ésotérique dans la province de Québec, et ça, c’est déjà commencé, que la province de Québec deviendra un centre mondial d’une pensée neuve. Et cette pensée s’ajustera, s’ajustera, et s’ajustera, au fur et à mesure que la conscience de la population ésotérique deviendra plus vaste, plus grande, et plus intelligente.

Si on avait à me demander aujourd’hui : “Quel est le plus grand conseil que vous pouvez à donner à une société moderne décadente”… Je dirais que cette société commence à regarder des livres qu’elle n’a jamais lus, les livres qu’elle a rejetés, les livres qu’elle a considérés comme des choses pour les gens simples… Pas pour nous les médecins, pas pour nous les avocats, pas pour nous les… Parce qu’à la fin du cycle, la pensée sera tellement ésotérisée, tellement ésotérisée, et surtout dans l’autre cycle, l’Homme sera tellement avancé dans le mental, qu’autant aujourd’hui, parler du supramental, autant aujourd’hui parler des gouvernements invisibles sera naturel à l’Homme parce qu’il verra dans l’invisible, autant l’Homme, ce qu’il lit aujourd’hui, ce qui l’intéresse aujourd’hui, fera partie du muséum littéraire de l’ancienne humanité.

RG : Oui, mais comment bien choisir devant la profusion de livres, on sait que la Cosmogonie d’Urantia est maintenant re-disponible à moins de 100 $ en français, on sait que la Fraternité Blanche Universelle envoie à profusion du Mikhaël Aïvanhov continuellement, que beaucoup de livres sont maintenant faciles d’accès, que ce soit les Charroux, ou on voit même des collections complètes sur l’univers mystérieux de… Ou le monde inconnu présenté par untel, ça en fait beaucoup ça !

BdM : Écoutez, l’ésotérisme, c’est comme anciennement l’exotérisme, il y en a des livres dans le monde occidental, exotériques, à toutes les sauces, et il y aura de l’ésotérisme à toutes les sauces. C’est à l’Homme d’être de plus en plus vigilant, d’être de plus en plus intelligent, c’est-à-dire de lire les livres, mais de ne pas croire ce qu’ils lisent, de regarder si ce qu’ils lisent convient à leur Intelligence. C’est tellement difficile de faire comprendre à l’Homme ancien l’importance de ne pas croire.

On dirait que les gens ne sont pas capables de lire un livre sans ne pas être obligés de croire. Ça ne veut pas dire de nier, mais un Homme qui s’empêche de croire quand il lit quelque chose, il exerce son Intelligence à percevoir ce qu’il lit. Et il sentira si son Intelligence est en accord avec ce qu’il lit. Mais si l’Homme commence à croire tout ce qu’il lit, demain il sera bouleversé, parce que tous les livres ésotériques sont des formes, contiennent des formes.

RG : Que dire des organismes, il y a beaucoup d’organismes, il y a même le grand congrès des Rose-Croix, ici à Montréal, pour l’été prochain, il y a beaucoup de groupements, il y a beaucoup de gourous. Et puis si je disais… Allez faire le tour partout, finalement c’est d’en faire trop peu pour bien réussir quelque chose, et si je disais l’inverse : Allez visiter plein d’organismes, mais allez au fond de cet organisme, ça va peut-être vous prendre quatre, cinq, six ans, ils risquent à ce moment-là de tomber dans un piège ?

BdM : Ça dépend de l’individu. Il y a des individus qui sont obligés de faire le tour. Il y a des individus qui vont plutôt avoir tendance à demeurer avec un cercle, un groupe. Mais ça, ça fait partie de l’expérience de chaque individu, ça dépend du tempérament, du caractère. Ce que les individus doivent comprendre, c’est qu’un jour, soit après avoir fait le tour de tout, ou soit après avoir vécu profondément une expérience, qu’ils en arrivent à être totalement autonomes. Alors ces cercles, ces sociétés aident l’Homme à évoluer, mais un jour l’Homme doit passer de l’évolution spirituelle à la conscience pure.

RG : Là, Bernard, j’ai une question à 100 000 dollars, mas je la garde pour la deuxième partie de la soirée, parce qu’elle va nous lancer dans un débat qui risque de nous entraîner très très loin, alors on se donne rendez-vous tout à l’heure…

mise à jour le 25/08/2024