Conférence avec Richard Glenn 49b
En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.
Deuxième partie
Richard Glenn (RG) : On n’a pas de compte à rendre à personne, sauf à soi-même par le biais du double, je ne sais pas si j’ai bien compris que ça pouvait être ça, Bernard ?
Bernard de Montréal (BdM) : Ce n’est pas tout à fait exact.
RG : Replacez les choses !
BdM : C’est-à-dire qu’on doit convenir avec les Hommes, on doit bien convenir avec les Hommes, il faut que les Hommes conviennent avec “soi-même” (eux-mêmes), si les Hommes ne conviennent pas avec “soi-même”, quand on a l’Esprit juste, à ce moment-là il faut qu’on fasse correction par le biais de notre Intelligence créative, sinon il y a de l’abus contre l’individu et on tombe dans une forme plus ou moins à outrance de socialisme.
C’est très dangereux la socialisation de l’Homme, c’est très bon mais c’est très dangereux. C’est bon si l’individu est respecté, c’est dangereux si l’individu est manigancé au profit d’une idéologie. Alors c’est très important pour l’Homme dans le contrat social, l’individu dans le contrat social, d’être protégé créativement par des lois qui sont démocratiques, des lois qui sont justes, des lois qui sont montées, créées par des gens conscients de l’individu et du libre esprit de l’Homme.
Je crois qu’au Québec, au Canada, on a cette chance d’avoir des gouvernements qui sont suffisamment conscients de l’importance de protéger les droits de l’Homme, de l’individu. Et à ce moment-là, le contrat social, la relation entre les Hommes et les Hommes se fait très bien. Donc un Homme conscient peut très bien vivre, si je prends ma personne, je puis très bien vivre au Canada, je suis très bien, je suis à l’aise ; dans la Province de Québec c’est la même chose ; aux États-Unis la même chose. Mais il y a une bascule aux États-Unis, c’est qu’il y en a trop, il y a trop de… Quand trop de gens se mettent à légaliser, à ce moment-là il se crée une fracture dans la conscience sociale et ça affaiblit énormément le système juridique.
Aujourd’hui aux États-Unis, les juges ont tellement de travail à faire parce qu’il y a tellement d’organisations qui revendiquent des droits, c’est très bon revendiquer des droits, mais il faut qu’à un certain moment, des organismes démocratiques qui sont très politisés revendiquent des droits sur le plan personnel, sur le plan de l’Homme, sur le plan de la liberté de l’Homme, mais non pas nécessairement des droits politisés. C’est une chose qu’il faudrait discuter un jour, ça : La différence entre le droit de l’Homme et le droit politisé de l’Homme. Ça va très loin, c’est de la correction.
RG : On pourrait en parler de ça, parce que ça rejoint aussi le thème de la soirée ?
BM : Le droit politisé, c’est le droit que recherche l’individu politique, c’est le droit que recherche l’individu à l’intérieur d’une certaine politique, à l’intérieur d’une certaine catégorie politique pour se donner, pour faire prévaloir certaines de ses activités, certaines de ses fonctions politiques ou parapolitiques. C’est comme si on force le droit politique, c’est comme si on force le gouvernement à épandre vers soi les privilèges du droit humain, en fonction d’une pression qu’on peut exercer au nom de la liberté de l’Homme, ainsi de suite.
On fait toujours l’erreur dans la philosophie, c’est pour ça que la philosophie, c’est très, très, très, très… De mon point de vue, la philosophie c’est un couteau à deux tranchants ; c’est un couteau à deux tranchants parce qu’on se sert d’elle quand ça fait notre affaire et on se sert d’elle contre les autres quand ça fait notre afffaire. Et dans le domaine du droit politique, en “contradistinction” avec le droit naturel de l’Homme, il faut faire attention qu’il n’y ait pas trop d’ingestion, d’infusion d’une pensée ou d’une mentalité politique dans le développement philosophique du droit, pour que le droit de l’Homme demeure réellement un droit naturel qui convient à son état mental, son état émotionnel, son état physique ; afin d’empêcher que le droit naturel de l’Homme ne devienne un droit politisé.
Parce qu’au droit d’un nom politisé, on peut faire toutes sortes de choses ; dans les pays communistes, on peut très bien dire à l’individu : “On t’amène en prison parce que tu trahis l’État”. Quand la société ou quand des individus en force ou en puissance, dans une société, parlent de la trahison de l’Homme contre l’État, à ce moment-là, déjà il y a une contamination à un très très haut degré du droit politique. Et c’est à partir de ce moment-là qu’on voit une socialisation de l’Homme plus ou moins profonde, et qu’on voit éventuellement la perte, à l’intérieur de ces états ou de ces régionalités politisées, du droit de l’Homme, du droit naturel de l’Homme.
Mais nous ne sommes pas à ce stage encore au Canada, malgré qu’il y a des factions, il y a toujours des factions qui ont tendance à générer une sorte d’astralité, une sorte d’imagination politique, parce qu’eux-mêmes sont très fervents de la politique ou eux-mêmes sont très rigides dans leur point de vue politique. Nous devons souhaiter que les Hommes, les chefs de gouvernement ou les légalistes ou ceux qui font la légalisation, les juges, les avocats… Je crois que les avocat sont les êtres les plus importants dans notre société parce que ce sont eux qui sont ce que j’appelle “les chiens de garde” du droit politique, du droit naturel de l’Homme.
Si nous avons des avocats qui ne sont pas empêchés d’exprimer leur opinion philosophique vis-à-vis le droit naturel ou le droit politisé, à ce moment-là, les avocats deviendront pour nous des êtres qui sauront sauvegarder les valeurs philosophiques de notre société démocratique aujourd’hui. Très important les avocats ! Mais il y a des avocats et des avocats ! Il y a des avocats qui sont réellement des avocats de cœur, des avocats d’esprit, et il y a des avocats de finance, il y a toutes sortes d’avocats.
Et au niveau du gouvernement, c’est la même chose ; il faut qu’il y ait au niveau du gouvernement surtout dans les hauts paliers de la constellation gouvernementale, des êtres qui ont suffisance de philosophie, suffisance d’intuition et de sentiment politique, pour bien regarder le domaine de l’Homme, et bien maintenir en équilibre les forces qui, constamment, jouent à l’intérieur d’une société démocratique ; forces qui se servent du droit politique souvent pour miner la démocratie comme il se passe souvent dans certains secteurs des États-Unis, ou comme il se passe souvent en Europe.
L’avantage de tous les Hommes, c’est très bien de parler d’ésotérisme et de parler de philosophie ésotérique, mais l’Homme découvrira un jour que la vie sur la Terre, la vie sur le plan matériel, c’est un Tout, et que l’Homme, autant il doit avoir des yeux pour regarder vers l’intérieur, il doit avoir aussi une vision intérieure qui puisse se projeter et bien voir ce qui se passe dans le domaine extérieur de sa société, parce que tant que l’Homme est sur le plan matériel, il se doit de maintenir dans un très bon équilibre les forces sociales.
Et ce que je reproche aux organismes dans la province de Québec, certains organismes, c’est de ne pas réaliser que souvent ils font des mouvements qui naissent d’une impulsion, mais qui créent dans la société une certaine émulsion, et cette émulsion, c’est une énergie qui crée des pensées, qui crée des sentiments, ainsi de suite. Et ce sont ces pensées, ces sentiments assujettissants, subjectifs qui créent une sorte d’astralité, et ça plane au-desssus de la tête du peuple, et avec le temps il s’agit qu’il y ait simplement une petite flamèche, et toute cette concentration de gaz, très oxygénée, saute à la figure de la nation.
Les gens qui sont en charge, les gens qui sont en charge des organismes dans la Province de Québec, ceux qui ont une fonction politique doivent être des gens qui sont humbles dans leur poste. S’ils ne sont pas humbles dans leur poste, autrement dit, s’ils n’ont pas l’Esprit de leur Intelligence, mais s’ils ont simplement de l’intelligence ou de l’intellect, ils perdront contact entre leur fonction politique qui doit être créative et ne feront qu’exercer un droit politique qui, avec le temps, durcira les artères de la machinerie politique et qui rendra les mains, ou les têtes, même de ceux qui doivent prendre les décisions, absolument immobiles.
On ne peut pas se permettre dans une société d’élire des chefs et de leur lier les mains et de leur lier la tête. Il faut que ces gens-là aient une certaine liberté d’action, ils ont déjà à l’intérieur du programme démocratique qui est établi depuis de nombreuses générations, la capacité de travailler la fonction, de travailler pendant quatre années, ainsi de suite. Donc à ce moment-là, si les Hommes n’aiment pas une certaine partie politique, ils peuvent s’en défaire, ainsi de suite, à l’amiable.
Mais que les Hommes apprennent à réaliser qu’ils ne peuvent pas constamment lier la main des chefs politiques, ou la main des chefs ou des Hommes qui sont dans une position de maîtrise et qui sont obligés de prendre des décisions en fonction d’information qui, souvent, n’est pas totale. Souvent ces Hommes ont grand cœur ou grand esprit, mais ils n’ont pas suffisamment d’Intelligence profonde pour réellement voir les problèmes d’une façon globale. Il y a contre ces Hommes d’immenses pressions. Donc l’Homme de la rue, l’Homme qui élit ces Hommes doit respecter leur mandat, nous devons respecter le mandat des gens politiques.
Et si un jour nous cessons de respecter le mandat de ces gens politiques, puisque nous vivons dans une démocratie, nous instaurerons une forme politique affaiblie qui, ensuite, deviendra une forme politique de plus en plus socialisante, de plus en plus pénétrable par des forces dont les intérêts sont anti-démocratiques. Si nous avons des Hommes ou des chefs de file qui semblent avoir une grande tête ou une forte tête, nous devons réaliser pourquoi ils ont une forte tête, pourquoi ils ont une tête qui semble avoir la capacité de se tenir contre les influx extérieurs. Nous devons leur donner crédit à ces Hommes.
Je parle par exemple du maire Drapeau, je parle du Premier ministre du Canada, Trudeau. Ce sont des Hommes qui sont absolument extraordinaires, ils ont une valeur ces Hommes, et nous devons respecter ces Hommes. Et si nous ne respectons pas ces Hommes, nous aurons d’autres Hommes, parce que le processus politique, il continue. Mais nous aurons d’autres Hommes qui seront moindres qu’eux et qui auront une vision plus courte à court terme que ces Hommes, et automatiquement nous nous verrons, nous nous retrouverons dans des draps qui souvent ne seront pas aussi roses que nous aurions voulu espérer.
Il y va de la Province, de l’intention, de l’affection du peuple Québécois pour l’organisation gouvernementale de respecter la psychologie du légalisme québécois et de faire des efforts pour le corriger, pour le perfectionner ; mais de soutenir ceux que nous reconnaissons en tant que masse, qui dénotent un certain “charisma”, ceux qui dénotent une certaine chefferie, ceux qui dénotent une certaine intelligence particulière, ces gens-là ne sont pas des saints, ces gens-là ne sont pas des initiés, ces gens-là ne sont pas des êtres venus d’ailleurs, ces gens-là ont des faiblesses, c’est normal !
Mais nous devons avec notre Intelligence, avec notre intuition, regarder ce qu’ils font, essayer par des mécanismes que nous instaurons politiquement, de corriger les imperfections de leur vision et de ne pas leur lier les mains, et de ne pas leur mettre par-dessus la tête un casque qui eur empêche de voir avec la vision qui est déjà un peu, très souvent, diminuée avec les pressions extérieures. Nous nous faisons mal en tant que peuple !
Et un individu qui ne réalise pas l’importance de la psychologie de son peuple n’est pas capable de réaliser l’importance de la psychologie individuelle et collective. Un individu est bien dans une société lorsqu’il est bien dans sa société. Quand je parle de l’individu, je parle de même un individu conscient. Un Homme, tant qu’il est soumis aux lois de la matière n’est pas capable de vivre dans une société oppressante, n’est pas capable de vivre trop longtemps dans une société où il n’y a plus d’ordre, d’harmonie, où il n’y a plus de possibilité de créer une corrélation entre les différents facteurs qui permettent à cette société de vivre et de respirer. Il y a trop de petits chefs indiens dans notre Province !
Qu’il y ait de grands chefs indiens c’est très bon mais nous sommes pris avec une très grande masse de petits chefs indiens, et lorsque nous avons un jardin et qu’il y a trop de pousses de mauvaises herbes, ça étouffe le gazon ! Et nous sommes à ce stage aujourd’hui. Et aussitôt que nous avons moindrement une facilité de parole, moindrement une qualité d’orateur, ou moindrement une capacité, à cause de notre personnalité de créer un cercle ou de créer une sorte de plaidoirie vis-à-vis des individus qui nous regardent avec des yeux un peu ébahis, nous créons un centre de force et il y a de plus en plus de centres de force dans la Province de Québec, et il y en a un peu trop ! Il y en a un peu trop de centres de force !
Il y a trois régions dans la Province de Québec qui doivent être maintenues en équilibre. Il y a le Gouvernement, il y a les Unions, et il y a les Chefs du capital financier, les commerçants ; et ces Hommes, le Gouvernement doit former une hiérarchie, les Unions doivent former une hiérarchie unifiée et les Commerçants doivent ausssi former une hiérarchie unifiée.
Donc avec la hiérachie unifiée des Commerçants, celle des Unions, qui mettent en “check” et qui prouvent sur un plan de dialectique parlementaire, un Gouvernement, à ce moment-là il y a un équilibre, il y a trois forces, et là où il y a trois forces dans un système, c’est très bon. Mais il ne faut pas que les forces on opposition, dont le Capital et l’idéologique, essaient de par leur manigance, d’empêcher le Gouvernement de rentrer dans sa fonction synthétique, c’est-à-dire de donner au Capital ce qu’il doit et de donner à l’Union ce qu’il veut.
Il faut qu’il y ait un équilibre, donc ce n’est pas à l’Union de bander les yeux du Gouvernement et ce n’est pas au Capital d’empêcher le Gouvernement d’œuvrer ; c’est à ces deux forces-là qui font partie du peuple de travailler ensemble pour chercher un équilibre qui puisse être retranmis au Gouvernement afin que lui puisse œuvrer. Parce que la fonction d’un Gouvernement, ce n’est pas de travailler, c’est d’œuvrer.
La fonction des sydicats c’est de travailler, la fonction du capitaliste c’est de travailler, mais la fonction du Gouvernement c’est d’œuvrer, c’est-à-dire d’imposer une discipline créative pour l’intérêt de tous ceux qui font partie, à la fois du Capital et de l’Unionisme. Nous devons arriver dans la Province de Québec à développer une maturité. Nous devons arriver à avoir une conscience qui n’est plus simplement une conscience bilatérale mais une conscience triangulaire.
Une conscience qui prend tout en relation, le Gouvernemental, l’Unionisme, et le Capital ; et lorsque nous aurons suffisamment fait ça, et c’est ce qui a permis aux États-Unis de se relever de la récession, nous pourrons continuer à progresser et à instaurer de nouveaux programmes d’évolution politique, de nouveaux programmes d’évolution et d’inspection au niveau de l’Unionisme, et des nouveaux programmes de diffusion et de réorganisation au niveau du Capital.
Donc nous devons nous rassurer dans l’exécution de nos programmes respectifs, et nous devons cesser, en tant que masse, de faire interférence avec le processus collectif de notre conscience nationale. Sinon, même si nous parlons d’identité nationale, même si nous parlons de parti politique nationale, même si nous parlons de convention nationale, autonome, nous ne pourrons jamais rien faire parce que nous n’avons pas l’âme qui doit régir ! Nous n’avons pas l’âme qui doit sentir, et si nous n’avons pas l’âme qui doit régir et qui doit sentir, comment voulez-vous que nous ayons l’Esprit pour corriger, pour diriger, et pour ériger. Je ne veux pas me lancer là-dedans mais je donne un peu l’idée.
RG : Une rampe de lancement malgré tout pour un futur parti politique ?
BdM : Je ne suis pas intéressé à politiser, je suis intéressé à initier des idées, je suis un initiateur, donc j’initie des idées ; que j’initie des idées dans la politique, dans le Capital, dans l’Union, en médecine, en science, ça n’a pas d’importance, mais l’Homme doit être de plus en plus, l’Homme Québécois, puisque je suis dans la Province de Québec, l’Homme doit être de plus en plus conscient du fait que nous vivons dans une région qui est favorisé politiquement, qui est favorisé au niveau du capital, qu’il l’était encore plus auparavant, qui est favorisé au niveau de l’Unionisme.
Donc nous devons équilibrer, nous devons chercher de l’équilibre. Si nous ne le faisons pas, nous n’aurons pas des années rayonnantes, nous n’aurons pas des années plaisantes, nous aurons toujours des années qui seront déchirées, déchirantes ; ce n’est pas plaisant de vivre ainsi.
RG : Mais tout ça, c’est quand même le désir de tous les chefs, mais tout ça existe admettons qu’il y a de la confiance ?
BdM : Bon ! C’est le désir de tous les chefs, le Chef Capital, le Chef Union, le Chef Gouvernemental, et les Chefs, beaucoup doit être dit pour les Chefs, les Chefs aussi doivent être initiés, les Chefs du Gouvernement doivent être initiés de nouvelles idées politiques, les Chefs de l’Union doivent être initiés à de nouvelles idées au niveau de l’Union, au niveau des idéologies, ils doivent comprendre les mécanismes de l’idéologie.
Dans le Capital c’est la même chose, nous avons l’impression qu’aujourd’hui, nous vivons avec des idées qui ressortent de la mémoire de l’humanité d’il y a vingt, vingt-cinq ans, trente, quarante, cinquante ans, nous avons dépassé Marx, nous avons dépassé les théories politiques anglaises, nous avons dépassé les théories capitalistes de… Nous avons dépassé, nous devons dépasser, nous devons constamment pousser les frontières de notre vitalité créative.
Sinon nous sommes comme des vaches dans le champ qui passent leur temps à manger de la même herbe. Nous avons la chance dans la Province de Québec de créer un concordat, nous devons créer un concordat entre le Gouvernement, les Unions et le Capital, former une pyramide de ces Hommes et instruire ces Hommes dans des idées nouvelles. Nous manquons d’idées nouvelles. Nous pensons trop et en pensant trop, nous dépensons beaucoup.
Nous devons cesser de penser, nous devons créer des idées. Une idée qui est créative, elle se digère, elle est intelligente, elle se tient par elle-même. Une idée qui est créative, elle se tient dans le champ un peu comme la jonquille, elle a son… Comment on dit en français… Elle a sa tige ! Les idées doivent se tenir sur leur tige, mais les idées que nous avons ne se tiennent pas sur leurs tiges. C’est de l’herbe ! Nous nous nourrissons tous les jours d’herbe, et de l’herbe, et de l’herbe !
C’est inouï ce que nous pouvons faire au Québec, je parle au Québec, nous pouvons faire des choses inouïes au niveau du Canada, au niveau du monde, mais c’est dans une petite région d’abord que nous devons faire, pour que le monde, le Canada, les États-Unis aient ensuite un modèle sur lequel travailler. Un modèle doit toujours être simple, nous ne pouvons pas nous imaginer que le modèle doit être établi au niveau des Nations Unies, c’est impossible, il y a trop d’interrelation, il y a trop de problématique, il y a trop de passion, il y a trop de différence de caractère entre les Nations, il y a trop d’incapacité de voir dans le jeu de l’autre, de voir le jeu de l’autre !
Les Anglais ne sont pas capables de voir la psychologie des Français. Les Français détestent la psychologie des Anglais, les Chinois on n’en parle pas, les Japonais ils nous font peur, ainsi de suite, donc c’est un bordel tout partout dans le monde. Comment voulez-vous que ces Hommes qui veulent, puissent, ils sont incapables, ils sont incapables ! Donc nous avons probablement dans la province de Québec une position qui est favorisée par un climat démocratique, nous avons une position qui est favorisée par une convention nationale.
Nous avons dans la Province de Québec, des Hommes intelligents et nous sommes capables de créer un modèle politique pour les autres pays démocratiques, nous ne parlons pas des pays socialistes ou des pays communistes ; ces pays-là un jour s’effondreront. Mais nous parlons pour les pays démocratiques qui sont sclérosés, la France aujourd’hui elle est en train de mourir, elle est en train de s’éteindre, la France le plus grand pays, le pays des Templiers, le pays qui a été soutenu pendant des siècles par la liberté intuitive dans ses auteurs, dans ses penseurs, aujourd’hui elle meurt. Ses écrivains meurent, ils ne savent plus quoi dire, ils ne savent plus quoi écrire, ils font des films qui n’ont plus de vitalité.
Les États-Unis sont perturbés par une sorte de masochisme économique, ils cherchent – les Américains – de toutes les façons de faire de l’argent, donc l’individu à l’intérieur de ce groupe gigantesque est aliéné, d’où les maladies mentales, d’où les maladies physiques. Donc chaque peuple, nous devons regarder chaque peuple, faire l’histoire psychiatrique de chaque nation, de la France, de l’Angleterre, de la pologne, de la Russie, des États-Unis, et même du grand couvert international des Nations Unies.
Mais ça c’est pour plus tard, mais c’est chez nous que nous devons commencer à créer, à intégrer cette conscience raciale nouvelle basée sur des idées neuves, des idées qui viennent de la bouche de telle personne, telle personne, telle personne, telle personne, nous devons apprendre à écouter. Au Québec, nous n’avons pas la capacité d’écouter, nous ne sommes pas capables d’écouter. Nous entendons des Hommes parler en public, nous ne pouvons pas les écouter, nous sommes des êtres absolument insensibles à la difficulté d’autres êtres, à l’intérieur de n’importe laquelle collectivité, d’exprimer, parce que déjà nous avons une défaillance au niveau de la langue. Nous devons respecter ceux qui, un peu, tentent à démontrer de l’Intelligence créative.
C’est inouï ce que nous pouvons faire dans une Province, c’est inouï ce que nous ne faisons pas, c’est inouï ce que nous pouvons démontrer et c’est inouï ce que nous ne voulons pas démontrer, parce que nous avons l’impuissance, la peur et la crainte, de démontrer individuellement que nous sommes capables de nous tenir sur nos deux jambes, sur notre tige. Nous avons toujours peur de l’influence, ce que les gens vont dire. Nous ne pouvons pas vivre comme ça, nous allons nous asphyxier. Ce ne sont pas les Anglais qui sont notre problème, ce ne sont pas les Juifs qui sont notre problème ; heureusement que ces gens sont venus parce qu’ils ont amené un bout du capital, ils ont amené vers nous de l’ingéniosité.
C’est notre psychologie, notre insécurité psychologique nationale qui a essayé de barrer ceci. Ceci ne veut pas dire que nous n’étions pas capables de faire connaître, d’instaurer, de développer des termes politiques permettant de réunifier notre conscience nationale, c’est très bien, mais à quel prix ! Au prix du capital qui est parti vers d’autres pays, d’autres villes.
Nous avons mal fait ce que nous devions faire, et pourquoi nous avons mal fait ce que nous devions faire ? Parce que nous l’avons fait d’une façon rapide, nous étions excités, nous avions quatre années pour mettre en place un bloc politique. La politique, ça ne se crée pas pendant quatre années, la politique c’est comme du gazon, il faut semer et semer, mais il faut toujours semer de bonnes graines. C’est pour ça que je ne veux pas parler de politique !
RG : Le système d’opposition dans notre système politique qui fait qu’il y a toujours un parti qui dit blanc, puis l’autre il faut absolument qu’il dise noir ?
BdM : Bon, je vais en parler (rires du public), c’est la maladie du système démocratique anglais, c’est bon ; c’est bon dans un sens parce que ça permet, puisque les Hommes pensent, les Hommes ne sont pas en contact avec d’autres hiérarchies parce que les Hommes n’ont pas la vision claire de ce qu’ils font, ils pensent, ils travaillent d’une façon expérimentale. Bon, alors s’il y a faiblesse, l’autre le démontre, mais le démontrer avec gentillesse.
Que les politiciens, que les Hommes politiques se parlent avec gentillesse, que les Hommes politiques fassent venir les films de la politique parlementaire européenne et qu’on écoute ce qui se passe en France dans les années 50, dans les années 40, dans les années 30, le respect politique, le respect du parlementariat, le respect du protocole ! On a perdu le respect de la forme, et comme nous perdons le respect de la forme, à l’intérieur d’une structure politique, nous perdons le respect de la politique. Vous avez des gens du peuple qui écoutent les gens à travers la télévision dans des chambres fermées et qui sont absolument consternés par ce qu’ils entendent !
Comment un Homme politique peut dire à un autre Homme politique de se fermer la gueule, c’est terrible, ça ne se fait pas, ça ne se fait pas dans un salon, et ça va se faire dans une chambre politique ! Les Hommes politiques doivent aller au confessionnal, ils doivent aller au confessionnal de leur esprit, ils doivent regarder ce qu’ils ont fait, ils doivent regarder ce qu’ils ont défait, et essayer de reconstruire, redonner de la nobilité à la Chambre parlementaire. Il faut que les Hommes politiques soient retrempés dans l’esprit politique, sinon dans quelques années, nous n’aurons plus rien, ce sera simplement un cirque. Nous devons respecter, le monde politique c’est l’esprit d’un peuple, la politique c’est l’esprit d’un peuple, mais si l’Homme de la rue ne peut pas respecter l’esprit de son peuple, comment voulez-vous que l’Homme de la rue respecte son propre Esprit ?!
RG : La confiance derrière tout ça est essentielle !
BdM : La confiance, elle naît du pouvoir créatif de l’individu. Un Homme qui est dans son Intelligence créative, un peuple qui a été bien éduqué, un peuple qui a une confiance interne est automatiquement confiant. Moi je rencontre des gens dans le monde à tous les niveaux, je rencontre des gens qui me rencontrent pour la première fois, je discute politique, je parle – je ne discute pas politique, je ne discute jamais politique – mais je parle politique avec eux, et laissez-moi vous dire que quand je parle politique, je parle politique, je vais très loin dans la politique.
Mais jamais il n’y a de confrontation, jamais il n’y a de bas mots, jamais il n’y a de ces aspects dégeulasses de la confrontation dialectique ou intellectuelle, il faut que deux Hommes se respectent, il faut que l’Homme sache, réalise que l’Homme qui parle, il a quelque chose à dire ! Peut-être qu’il ne peut pas bien le dire parce qu’il n’a pas suffisamment de conscience, qu’il n’y a pas suffisamment de rapprochement entre son double et lui-même, qu’il y a trop de voiles autour de l’ego, qu’il y a peut-être des faiblesses au niveau de l’éducation, qu’il y a peut-être de l’insécurité à cause de l’éducation, ainsi de suite. Mais ceci ne veut pas dire que le bonhomme qui parle mal n’a pas quelque chose à dire !
Tous les Hommes ont quelque chose à dire, tous les Hommes valent la peine d’être écoutés… (Coupure enregistrement)… (Reprise en cours) (…) Nous sommes tellement orgueilleux que nous ne sommes pas capables de voir que le petit Homme parle mal, qu’il n’a pas le beau vocabulaire, qu’il n’a pas la capacité d’engendrer des fables avec une grande facilité comme quoi cet Homme-là ne vaut pas la peine d’être écouté. Cet orgueil que nous avons, il vient de la France, et nous le portons dans notre sein.
Mais la France peut se permettre d’être orgueilleuse, parce que la France elle, bien qu’elle ait un jardin fleuri, elle a au moins des jardiniers pour en prendre soin ! Mais nous les Hommes… Il y a des gens qui, aujourd’hui, font un effort sur le plan de la communication publique, de rendre conscients les gens, de bien s’adresser, de parler convenablement, de ne pas parler à la française. La France, elle est à 3000 milles d’ici, mais de parler avec leur Esprit, avec leur cœur.
Il y a des gens à la télévision, il y a ce monsieur Bergeron, ce bonhomme extraordinaire qui ne vieillit pas, je le regarde à la télé, il est le même demain qu’il était depuis des années, quand j’étais petit garçon ; il y en a plusieurs. Nous devons réaliser que le respect de la conscience nationale, il est inscrit sur la plaque de notre langage. Donc les jeunes qui n’ont pas d’expérience psychologique, qui n’ont pas d’expérience politique, qui n’ont pas d’expérience de l’histoire, qui ne voient pas plus loin que le rock and roll ou de leur drogue, ces jeunes qui se permettent de défigurer le langage, ne réalisent pas que demain ils n’auront plus de langage avec lequel parler. Mais ceci, ça fait partie de l’éducation, ça fait partie des éducateurs, ça fait partie des parents, ainsi de suite.
J’entends les jeunes qui disent à leur père ou à leur mère : “Hé, Pauline viens ici, câlisse”…Vous vous imaginez la vibration, nous devons reconstituer – et le peuple québécois, il est prêt – nous devons reconstituer notre conscience nationale, nous devons réapprendre à nous retrouver, à nous revoir, nous devons réapprendre à écouter, nous devons réapprendre à respecter celui qui parle, mais s’il parle fort ou même s’il parle ou s’il semble être autoritaire !
Qu’est-ce que Drapeau aurait fait s’il n’avait pas eu ce dogmatisme, cette autorité, il n’aurait rien fait. Aucun Homme politique ne peut faire quelque chose s’il ne fonce pas par lui-même. Trudeau, s’il n’avait pas sa tête de cochon n’aurait pas fait ce qu’il a fait. Un Homme doit avoir de la tête, il doit avoir de la tête, parce que dans la tête il y a de l’Esprit, mais s’il n’a pas de la tête, comment voulez-vous qu’il exerce son Esprit ! Aussitôt que ces Hommes, parce qu’ils ont de la force, qu’ils ont quelque chose, qu’ils ont un certain “charisma”, qu’ils se montrent la tête dans notre jardin, nous en tant que jardiniers, on veut leur couper la tige. Ensuite nous nous demandons pourquoi nous avons des jardins qui sont défleuris !
RG : Faites-vous allusion, à des Hommes politiques qu’on voyait aux procès ou aux commisssions parlementaires, comme tout le monde ?
BdM : Faites allusion, bon ! Si nous parlons de ceci, je suis de conscience et d’Intelligence dans ma conscience, que là où il y a abus politique évident, abus politique qui peut réellement troubler la conscience nationale, abus politique qui est réellement évident, et quand je dis évident, je veux dire évident, une saloperie politique, je suis d’avis qu’un Homme dans les hauts lieux de la chefferie politique, doit être convoqué à une table parlementaire, mais pour des raisons importantes !
Vous vous imaginez “un De Gaulle” ou “un Mitterrand” ou “un Khrushchev” ou “un Brezhnev” amené à la table parlementaire, “un Churchill”, il aurait craché son cigare devant la face du journaliste, donc il y a des vertus, nous avons des vertus en Occident, transatlantique, aux États-Unis, au Canada, nous avons des vertus parce que nous sommes un nouveau pays, ainsi de suite, ou des nouveaux pays.
Mais nous avons aussi, nous souffrons aussi du danger, du parlementarisme démocratique trop osé. La pyramide politique, elle doit exister, elle a toujours existé, nous n’avons plus de royaume, nous n’avons plus de royauté, mais la pyramide politique doit exister, et là où il n’y a plus de pyramide politique, il y a une conflagration politique. Et nous avons ici, nous commençons à voir un peu de la conflagration politique parce que nous avons trop de chefs dans le Bassin.
RG : Trop de Jean Drapeau, qui ne répond toujours pas par le fameux livre, le rapport Malouf, ça ne peut pas casser son…
BdM : Je ne peux pas discuter de la politique personnelle de Drapeau, ça fait partie de… Ça fait ses affaires ; moi je suis intéressé aux idées, je ne suis pas intéressé aux attitudes. Les attitudes des politiciens, je m’en marre, mais les idées, ce sont les idées, j’essaie de jeter des idées. J’essaie de dire : “Bon, ben, dans une politique démocratique, occidentale, transatlantique, nous avons besoin de reconstruire notre pyramide que nous avons perdue à l’idéologisme, ou ce qu’on peut appeler le déchirement démocratique. Nous avons besoin de ça”.
C’est seulement en tant que crise, lorsque nous avons une crise que nous nous rallions “around the flag” (autour du drapeau), comme ils disent ! Mais aussitôt que la crise elle est passée, à ce moment-là c’est le bordel. Donc nous perdons ! Regardez ce qui se passe au Japon, regardez comment les Japonais travaillent ! Nous devons repenser notre politique, ça se repense la politique, ce n’est pas sacré la politique, ce n’est pas quelque chose qui vient de Dieu ! Ça se repense la politique !
Nous devons avoir des philosophes politiques, des Hommes qui sont payés à penser politique. Nous devons donner du travail aux philosophes dans la Province de Québec, au lieu que ces gars-là se promènent avec des pancartes. Les Hommes doivent travailler, ils doivent créer, ils doivent repenser la politique. Charron, le type il fait une gaffe, il a une “bolle” (tête) on met la “bolle” de côté et on met la gaffe sur le piedestal ! Intelligent ! On est très intelligent !
Il faut de l’Esprit ! Si les Hommes savaient comment fonctionne l’âme, si les Hommes réalisaient, peut-être même ce type, s’il réalisait qu’il a été poussé à faire ça pour créer dans la Povince un choc national, si les Hommes réalisaient qu’ils sont manipulés parce qu’ils n’ont pas suffisamment de centricité, les autres Hommes qui regarderaient la manipulation seraient peut-être moins durs dans leur jugement. Nous ne pouvons pas nous permettre…
En Russie ils l’ont fait, aussitôt que quelqu’un ne fait pas l’affaire… Wooup ! En Sibérie, au Goulag ! Qui n’a pas péché !… (coupure enregistrement…) Nous devons avoir de l’Esprit, et de l’Esprit, qu’est-ce que c’est ? C’est de l’Intelligence Pure ! C’est quelque chose qui est en dehors de l’ego, c’est quelque chose qui transperce l’ego, c’est quelque chose qui donne à l’ego sa cristallinité, sa transfiguration, c’est quelque chose qui nourrit l’Homme, qui nourrit celui qui parle comme celui qui écoute.
De l’Esprit, ce n’est pas de l’Homme ! Et tous les Hommes ont de l’Esprit, mais ils ont tellement de voiles autour de leur Esprit, que l’Esprit ne peut pas rayonner. Je suis triste moi, de ne pas pouvoir être en politique, je suis triste, vous savez pourquoi ? Parce que si j’étais en politique, je pourrai créer, je pourrais travailler, et des idées, ce n’est pas ça qui me manque ! Les gens qui peuvent sont liés pour toutes sortes de raisons, moi je suis lié pour mes propres raisons.
Mais il y a des gens dans la Province de Québec qui ont quelque chose, qui ont un feu, il faut leur donner la chance ! Les Français, les Anglais, même les Américains, ont eu leurs penseurs, ils ont eu des penseurs, mais dans la Province de Québec, nous n’avons presque pas de penseurs, nous sommes obligés d’aller aux États-Unis pour penser, nous sommes obligés d’aller en Angleterre, en France, en Russie, pour penser, c’es ignoble ! C’est ignoble !
Pas simplement “Maria Chapdelaine”, ignoble, qu’un peuple Québécois qui est racial, qui a une mémoire raciale bien qu’elle soit jeune, qui a des antécédents raciaux très évolués sur le plan politique, sur le plan de l’évolution, ne puissent pas penser. J’ose voir, j’ose entendre les “rispotes”… Les ripostes… Voyez comment je suis consistant (rires du public)… Les ripostes de ceux qui regarderaient, qui écouteraient ou qui feraient une critique de quelqu’un qui pense !
Je suis sûr que dans la Province de Québec, il y a des Hommes qui peuvent penser, qui ont la capacité de penser, mais nous, est-ce que nous, nous avons la capacité d’écouter ce qu’ils ont à dire ? Ce sont ces gens-là qu’il faut élever sur les piédestaux, qu’il faut regarder, parce qu’ils sont des luminaires, ils ont quelque chose à nous donner, ils quelque chose pour nous faire grandir. Une nation, c’est un jardin, nous avons besoin de bons jardiniers.
RG : Mais là Bernard, si je reculais la cassette de 23 minutes et 17 secondes, vous avez dit qu’il y a trop de penseurs dans la Province de Québec ?
BdM : Non, j’ai dit il y a trop de “brasseurs”, trop de cuisiniers… Penseurs ! C’est pas “penseurs” que je voulais dire, je voulais dire “brasseurs”, il n’y a jamais trop de penseurs dans une société si on comprend le terme “penseur” comme je veux le dire. Un Homme qui pense… Qu’il y ait… S’il y a une population de cent-mille dans la Province de Québec puis que vous avez cent-mille penseurs, vous êtes très riches, mais “penser”, c’est pas “dépenser”.
Tout à l’heure, je dis, s’il y a trop de penseurs, on dépense trop, mais je parle de penser créativement, ne pas penser avec l’ego, de laisser couler à travers de l’ego, c’est ça pour moi un penseur. Moi je suis un penseur, je pense, je canalise, je laisse passer à travers, je ne réfléchis pas dans ma tête. Les penseurs dont nous parlions tout à l’heure sont ceux qui réfléchissent, ils réfléchissent tellement que leurs genous fléchissent.
Si les genoux du penseur fléchissent, c’est la société qui fléchit, nous avons besoin des Hommes qui canalisent, qui sont créatifs, qui sont près de leur Esprit, qui sont dans leur Esprit, qui servent bien leur intuition. Ce sont ces gens-là que nous devons, avec le temps, écouter, rendre publics, ainsi de suite. Je ne parle pas pour moi, je parle pour ces Hommes-là. Nous devons regarder à nouveau, nous devons avoir une nouvelle vision de la politique au Québec !
Nous sommes consternés par notre mémoire, nous sommes diminués par notre mémoire, nous n’avons pas confiance, nous n’avons pas la confiance de savoir que nous pouvons instaurer quelque chose de neuf. Nous avons des grandes dames… Comment elle s’appelle cette grande dame à la télévision là, qui a fait le travail dans les Unions, pas dans les Unions, mais dans les Assurances… Nous avons de temps en temps… Il y en a d’autres !
Toutes ces personnes, c’est normal que l’Homme ait des failles, ainsi de suite, mais ces personnes il faut les lancer, il faut les lancer ces gens, il faut les utiliser créativement ces gens, il faut leur faciliter la voie, ensuite nous avons un parlementarisme riche, puissant “à forte poitrine”, à grande voix et à de l’Esprit. Il ne faut pas accuser l’Homme, il faut démontrer son manque de discernement, nous pouvons démontrer gentiment à une personne son manque de discernement, il y a les faits !
Mais ce n’est pas parce qu’une personne a un manque de discernement dans une situation qu’il faut l’envoyer à la guillotine, alors le discernement c’est quelque chose qui grandit avec l’expérience, le discernement dans la politique, le discernement dans quelque domaine que ce soit, ça grandit avec l’expérience. Alors si une personne a fait une errreur quelconque, à ce moment-là, nous voyons, nous démontrons, mais toujours avec gentillesse, nous devons être des gentlemen, nous devons être des gentilshommes…
Je réponds à votre question, monsieur ? C’est de la gentillesse, nous devons développer de l’Esprit, et vous savez, vous avez déjà certainement remarqué que le type qui fait six pieds trois, qui a les épaules comme ça, il est tranquille, il est toujours tranquille, c’est pas lui qui se promène avec le bâton fort, il n’a pas besoin de révolver lui ! Il se promène, il siffle, les deux mains dans les poches !
Mais le petit, je prends souvent cette expérience, cet exemple, le petit comme moi, (rires du public), lui il est toujours… bobobobobo… Alors nous sommes comme ça, nous sommes petits et nous devons devenir grands, mais grands en Esprit. Lorsque le peupe Québécois sera grand en Esprit, il n’aura pas à faire ça, à ce moment-là nous aurons quelque chose de bien, mais il faut commencer à en parler de ces choses.
Si personne ne parle de ces choses dans la Province de Québec, qui va en parler ? Nous devons commencer à nous rendre conscients de notre politique, nous rendre conscients de la valeur de notre politique, nous rendre conscients des chefs dans différents domaines qui font de la politique, et respecter ces Hommes, mais il faut d’abord que ces Hommes entre eux se respectent ; parce que jamais le peuple ne respectera la politique si les Hommes politiques ne se respectent pas entre eux.
Donc ce que je dis aujourd’hui, ce n’est pas pour le peuple, c’est pour les Hommes politiques. Quand les Hommes politiques se respecteront, lorsqu’ils seront de la bonhomie, de la gentillesse, lorsqu’ils auront regardé dans le passé le tableau ou lorsqu’ils auront revu les conversations parlementaires, qu’ils verront le “chic”, la beauté, l’esthétique, la révérence, le protocole, et qu’ils pourront, d’une même unanimité et d’une même cérébralité, réinstaurer ce cachet politique dans le parlementarisme québécois, à ce moment-là, le peupe, lui, sera content, le peuple verra.
Et ensuite, ceux qui iront et qui travailleront avec ces Hommes auront plus de docilité, et automatiquement il y aura moins de violence dans les rangs. La politique c’est une conscience sociale, ça se forme dans l’individu, ça se corrige par les individus au profit de la masse, mais toujours en fonction de la portée d’Esprit, de l’Intelligence, de la nobilité, qui doit exister dans ceux qui règnent, dans ceux qui ont le pouvoir.
C’est extraordinaire la politique, c’est inouï de la politique, et je suis très sûr moi que la politique aujourd’hui, qui est vécue, qui est sentie, qui est expérimentée, qui est véhiculée par nos chefs politiques, ne vient pas toucher qu’à un très faible pourcentage, de ce qu’eux voudraient qu’elle soit. Je suis sûr que la politique comme ils la voient dans leur esprit, ils sont incapables de la faire.
Le seul endroit où les Hommes politiques sont capables de faire la politique comme ils le veulent, c’est dans les situations dictatoriales. Hitler faisait sa politique, il disait aux généraux : “Vous allez au front, vous allez au front” ! Même si les généraux disaient : “Non”, ils allaient au front. Il faisait sa politique, c’était un homme, mais ce peut être la même chose dans une pyramide politique. Les Hommes politiques aujourd’hui ne font plus, ne créent plus de la politique, ils jouent simplement aux échecs.
La politique, c’est le plus beau des arts, parce que c’est la forme d’art qui permet à un peuple de créer tous les autres ; c’est la plus haute forme d’art la politique, une politique fleurissante, qui permettra qu’il y ait développement dans l’architecture, dans la musique ; regardez les rois de France, regardez Louis XIV, Louis XIV a donné à son siècle la gloire de son règne, pourquoi ? Parce qu’il faisait de la politique, il disait : “Construisez moi – les architectes – des châteaux. Faites-moi – les menuisiers – des meubles”, ainsi de suite, ainsi de suite !
Donc la politique c’est le plus beau des arts, et lorsque les Hommes auront réussi à comprendre ceci, et lorsque les politiciens se seront retrempés dans un nouvel esprit, lorsqu’eux mêmes auront créé un nouvel esprit politique, à ce moment-là nous aurons dans la Province de Québec une floraison de nos arts, que ce soit dans le domaine du commerce, que ce soit dans le domaine de l’équilibre entre les rapports capitalistes et unions. Que ce soit dans les activités ou les actions secondaires, nous aurons créé quelque chose de neuf.
Mais tant que les politiciens n’auront pas l’esprit politique, l’esprit glorieux de la politique, dont rêvait Platon dans sa république, mais plus loin que ça encore, parce que Platon ne voyait qu’à l’intérieur d’une conscience politique grecque, mais lorsque les Hommes verront à l’intérieur d’une conscience universelle qui est le produit de la relation entre leur moi réel désintoxiqué de leur moi subjectif, nous aurons ensuite une élévation de la base sociale, démocratique, dans la Province.
Et nous aurons à ce moment-là un nouveau peuple et c’est à ce moment-là que la Province de Québec deviendra dans le monde un endroit privilégié, un endroit qu’on doit reconnaître, un endroit qui doit résonner dans le monde, un peu comme Hydro-Québec a fait sur le plan technique. Mais il faut qu’il y ait une élévation de la base.
RG : Bernard, si on se plaçait aux yeux du peuple, vous nous avez parlé beaucoup aux yeux des politiciens, mais le peuple exige la justice et bien souvent il confond justice et égalité, même chose pour tout le monde, pyramide aplatie encore une fois ?
BdM : Écoutez, le peuple est un corps sans tête, le peuple est un corps sans tête ! Le peuple est simplement une âme. Un peuple c’est une entité collective, grégaire, qui est manipulable, donc dans un peuple il n’y a pas de conscience dirigeante. Donc le peuple doit être élevé à la conscience collective par une tête qui est le gouvernement. Donner à un peuple un bon gouvernement, vous aurez un grand peuple. Éliminez d’un peuple ou créez à l’intérieur d’un gouvernement des fosses, des failles, vous aurez un peuple affaibli. Le peuple est grégaire.
Les démagogues l’ont su, Hitler le savait, Franco le savait, tous ceux qui ont parlé, Perronne l’a connu, sa femme Perronne Vita, c’était la même chose. Un peuple est simplement l’âme de la conscience nationale, c’est au niveau individuel qu’un peuple se réalise et pour que le peuple se réalise au niveau individuel, il faut que la conscience de l’individu soit totalement respectée.
Maintenant, pour revenir à ce que vous disiez, la conscience de l’individu est respectée si le gouvernement respecte, donc quand vous parlez de justice, si l’individu dans la masse sent que le juge respecte, que l’avocat interprète bien la jurisprudence pour le juge, si le type dans la masse réalise qu’il y a une convocation cérébrale, créative, au niveau de ceux qui dirigent la chefferie politique, à ce moment-là le peuple se sent bien, il ne se sent pas sur l’épine mais il ne faut pas faire l’erreur, et c’est ça le point que je veux faire, il ne faut pas faire l’erreur de prendre le peuple en otage sur le plan d’un jugement et sur le plan du tribunal.
Ce n’est pas le peuple qui juge, ce sont les individus qui ont une certaine capacité de manigancer le peuple, qui lancent dans le peuple des idiomes, ou des maximes, ou des idées, ou des impulsions, ou des impressions, et qui rallient le peuple pour une activité ou pour un intérêt politique qui leur convient. Je vous donne un exemple… Non, je ne donnerai pas cet exemple parce qu’il est trop près… Mais… Tu sais ce que je veux dire ! Je veux dire que le peuple est toujours assujetti à une influence quelconque, toujours ! Parce que c’est une théorie psychologique, psychanalytique, psychopolitique très dangereuse, l’idée du peuple. Il y a ici cinq-cents à six-cents personnes, on ne peut pas dire que c’est un peuple, que c’est une masse, ce sont des individus.
Et ces individus, le rapport de cette masse avec moi est un rapport totalement individuel, je parle pour cette personne, pour cette personne, pour cette personne, pour cette personne, pour cette personne, pour cette personne ! Et toutes ces personnes ensemble créent une conscience collective qu’on appelle un peuple. Alors si moi, je fais partie d’une chefferie politique, je suis politicien, je fais partie d’un gouvernement, la relation entre moi et le peuple c’est la même chose !
RG : Ici, dans notre système ici au Québec, c’est le peuple avec la conscience du chômage, du bien-être social, qui élit les dirigeants ?
BdM : Oui, le peuple avec la conscience du chômage et des problèmes politiques élit… élit… C’est un prophète Élie ! Élit… Qu’est-ce que vous avez dit ?
RG : Son gouvernement !
BdM : Son gouvernement ! Bon, c’est très juste !
RG : Alors il a le gouvernement qu’il mérite, selon son nivveau de conscience !
BdM : Non, non, non, nous avons le gouvernement qui fait partie de notre évolution. Dire que nous avons le gouvernement que nous méritons, ce n’est pas juste parce que nous ne pouvons pas conditionner la politique, ce n’est pas parce que nous avons des Homms qui sont “cérébraux”, que la situation politique peut changer comme ça ! Ce n’est pas parce que nous avons une tête forte en chefferie, qu’il va pouvoir changer les choses comme ça !
Les évènements politiques sont des évènements cycliques, ça peut prendre trois, quatre, cinq, six, sept, huit ans, avant de changer le climat politique. D’ailleurs ce qui se passe dans la politique économique québécoise, au Canada, ce n’est pas notre faute, ce n’est pas la faute de la politique québécoise, ce n’est même pas la faute de la politique fédérale. C’est très ésotérique la finance, regardez ce qui s’est passé en 60 et quelques, avec le mouvement contre le pétrole !
C’est très ésotérique la finance ! Et je suis suffisamment près de certaines personnes pour en discuter d’une façon suffisamment profonde pour jeter de la clarté sur l’illusion que nous avons, que la finance fait partie de notre incapacité créative. La finance, la situation économique fait partie des conjonctions planétaires qui s’imposent à l’Homme, parce que l’Homme n’est pas suffisamment dans son Esprit.
Si la planète aujourd’hui devenait consciente instantanément, il n’y aurait plus de travail sur la Terre à faire. L’Homme ne travaillerait plus, donc ça fait partie de la conscience évolutive de l’Homme, c’est pour ça que je dis, c’est sur le plan individuel qu’il faut comprendre l’économie. Moi je fais des séminaires et j’essaie d’expliquer aux gens dans les séminaires comment se comporter dans n’importe quelle situation de vie planétaire, soit à l’intérieur d’un chaos économique ou soit à l’intérieur d’une situation plus rosée économiquement, pour que l’Homme… Si l’Homme était créatif, si l’Homme est dans son Intelligence créative, s’il est conscient, il sera amené à comprendre sa relation avec le social d’une façon différente.
Le problème de l’Homme d’aujourd’hui dans tous les pays du monde, c’est que l’individu est prisonnier de la conscience collective. Et ça c’est dangereux, parce que quand un individu est prisonnier de la conscience collective, il est affecté par le “cyclisme” (cycle) collectif, tandis que l’individu qui est conscient n’est pas affecté par le condition collective, il n’est pas affecté par les situations cycliques. Il sait que ça va mal, il sait, mais il a suffisamment d’Intelligence créative pour aller “au delà de” et se reconstruire une situation de vie qui saura le bénéficier à long terme parce qu’il ne sera plus bloqué émotivement par un conditionnement psychlogique issu de la société.
Je donne un exemple parce que les exemples sont plus faciles. Vous prenez par exemple un type qui se spécialise dans la machinerie, il travaille depuis dix années, quinze années dans la machinerie, sur la même machine, il vit dans un petit secteur de travail, une petite région. L’usine ferme, ce type-là devrait être capable de travaller à une pompe d’essence pendant quelque temps avant de se trouver un autre job. Il devrait être capable de travailler dans un garage ! Il a la vibration de la mécanicité. Non ! Il est toqué à se retrouver un job, il va attendre un an, deux ans, que le plan recommence, ou qu’il se produise quelque chose que les Unions fassent sortir un lapin du chapeau !
Un Homme devrait avoir au moins trois jobs. S’il y a en a un qui fait mal, il en prend un autre ; et s’il y en a un autre qui fait mal, il en prend un autre. Mais il y a des Hommes qui ont un job depuis quarante ans, et tout à coup, la façon que là ils sont perdus ! C’est ça de l’Intelligence créative. Je vais vous dire quelque chose, moi je suis un Homme de très grande éducation, je suis un universitaire, et pendant mon initiation, et je vous le dis froidement, pendant mon initiation, vous savez ce que j’ai fait dans la vie, j’ai fait du taxi, j’ai lavé la vaisselle, parce que je devais le faire ! FIN.
mise à jour le 25/08/2024